Après deux nuits d’affrontements violents entre clans rivaux, le Premier ministre a ordonné samedi une opération de désarmement des policiers. L’opération a été menée par des militaires et des gendarmes, à l’intérieur du camp du Groupement mobile de sécurité (GMS, police).
Militaires et gendarmes ont commencé tôt le matin à encercler le GMS où plusieurs armes automatiques ont été saisies. Une dizaine de policiers – dont trois femmes – ont été arrêtés, mais cinq policiers ont fui en escaladant le mur du camp, selon la même source militaire.
« C’est un policier qui a refusé de désarmer qui a tiré sur le militaire qui est mort. Le même policier a tiré par erreur un autre coup de feu qui a blessé un de ses camarades », a déclaré à l’AFP une source militaire. Un soldat a été tué ainsi qu’un policier blessé à la cuisse droite.
« La police malienne est un corps démilitarisé » et tous les policiers qui ont des armes lourdes sont dans « l’illégalité », a affirmé cette source.
La situation au GMS samedi était sous le contrôle des soldats et gendarmes. L’opération avait été menée par surprise pour prévenir de nouveaux incidents entre policiers, après de récents heurts entre membres de ce corps, a affirmé à l’AFP une source sécuritaire.
« La récréation est terminée. Nous ne pouvons plus accepter ce désordre, au moment où la communauté internationale est au chevet du Mali », a affirmé à l’AFP un responsable du ministère de la Sécurité.
Ces violences surviennent après les heurts ayant opposé des policiers de deux syndicats, dans la nuit de jeudi à vendredi à Bamako. Un membre d’un syndicat avait fait état vendredi de 4 blessés par balle lors de cette fusillade, ce qu’avait nié l’autre syndicat. Ces syndicats s’opposent sur des promotions accordées à certains policiers réputés proches des auteurs du coup d’Etat de 2012 et restés influents à Bamako.
Des heurts avaient déjà éclaté le 26 septembre 2012 à Bamako entre des policiers promus et d’autres qui ne l’avaient pas été, faisant deux blessés, dont un par balle, selon le bilan du gouvernement. Les promotions contestées avaient ensuite été annulées par le président par intérim, Dioncounda Traoré.
En novembre 2012, la police avait été de nouveau secouée par le « rapt » de quatre policiers, séquestrés au GMS puis relâchés le lendemain à la suite d’une médiation d’une organisation musulmane. Des policiers avaient ensuite manifesté pour réclamer de meilleures conditions de travail.
Youssouf Coulibaly
L’ Indicateur Du Renouveau 2013-04-08 17:09:50