Le PM-I Abdoulaye Maïga remet chacun à place sans complexe à la tribune des Nations unies
Il était très attendu après le remarquable discours de Dr Choguel Kokalla Maïga à la même tribune le 25 septembre 2021. Et il n’a pas déçu les Maliens et les Africains désireux de s’émanciper de toutes les dominations. Samedi dernier (24 septembre 2022), le Premier ministre par intérim (PM-I) s’est aussi illustré par un brillant et très engagé discours devant la 77e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, aux Etats-Unis. L’ONU, la Cédéao, Alassane Dramane Ouattara, la France d’Emmanuel Macron, Mohamed Bazoum et le nouveau valet de la France-Afrique (Umaro Sissoco Embaló de la Guinée Bissau) ont été tous remis à leur place sans ambages et sans complexe par le Colonel Abdoulaye Maïga.
S’adressant au Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, le Colonel Abdoulaye Maïga a reconnu, «nous sommes convaincus que vous êtes un ami du Mali et du Sahel». Mais, selon un adage de notre pays, l’amitié ne doit pas empêcher de se dire la vérité. «L’amitié reposant sur la sincérité, souffrez que je vous exprime mon profond désaccord suite à votre récente sortie médiatique, au cours de laquelle vous prenez position et vous vous exprimez sur l’affaire des 46 mercenaires ivoiriens, une affaire bilatérale et judiciaire entre deux pays frères», a enchaîné le PM-I. Pour lui, il est évident que la «qualification judiciaire des infractions liées à cette affaire» ne relève pas des attributions du Secrétaire général des Nations unies.
Et c’est fort logiquement que le Mali s’en tient scrupuleusement à la Note Verbale de la MINUSMA (MINUSMA/PROT/NV/226/2022 du 22 juillet 2022), dans laquelle, il ressort clairement qu’il n’existe pas de liens entre les 49 mercenaires et les Nations unies. «Les récentes synchronisations des actions et l’harmonisation des éléments de langage consistant à faire passer le Mali du statut de victime à celui de coupable dans cette affaire des mercenaires, sont sans effets», a assuré le chef du gouvernement par intérim. «Devant Dieu et en leur âme et conscience, nous demandons à ceux qui réfutent notre version, d’indiquer s’ils accepteront que des militaires ayant dissimulé leurs identités, en mettant sur leurs passeports qu’ils sont peintres, maçons… débarquent avec des armes dans leur aéroport, sans que le pays de destination n’ait été au préalable informé et dans le dessein funeste de déstabiliser ce pays», a souligné le Colonel Abdoulaye Maïga en défiant la Côte d’Ivoire et ses soutiens dans la Cédéao et à l’ONU. «S’ils ne l’acceptent pas, en tant qu’Etat, si cela n’est pas possible ailleurs, le Mali non plus ne l’acceptera pas en tant qu’Etat…», a-t-il précisé.
A la tribune de l’ONU samedi dernier, tous ceux qui s’y sont acharnés sur notre pays, dont le seul tort est de réaffirmer sa souveraineté sur une menace à sa stabilité, ont eu la réponse méritée. Le 18 août dernier, les jeunes officiers n’ont pas pris le pouvoir par mégalomanie, mais parce qu’ils veulent donner au pays une opportunité de sortir de l’ornière par l’instauration d’une gouvernance vertueuse. Ainsi, a rappelé le PM-I, «la Transition au Mali résulte de plusieurs années de dysfonctionnements de notre jeune démocratie, qui a engrangé quelques résultats positifs. Malheureusement, à l’heure du bilan, les passifs sont plus importants que les actifs, d’où la survenance de la Transition».
Une démocratie enviée dans le monde car ne faisant pas de place à un 3e mandat à la présidence
Pour lui, l’occasion était bonne pour «remercier chaleureusement notre respecté aîné, le président Alassane Dramane Ouattara pour les sages et éclairés conseils, qu’il nous a prodigués dans son allocution mémorable à cette 77e session de l’Assemblée générale des Nations unies». Et de le rassurer que les autorités de la Transition malienne, n’ont d’autres objectifs que de faire des réformes politiques et institutionnelles, avant d’organiser des élections, tout en luttant obstinément contre le terrorisme.
«Ces réformes permettront d’améliorer la gouvernance et toutes les dispositions seront prises pour que la démocratie malienne soit la plus enviée au monde», a poursuivi Abdoulaye Maïga. «Dans ce chantier, nous prêterons une attention particulière au 3e mandat qui ne sera pas possible. Pour un public moins averti, le 3e mandat consiste pour un président de la République d’effectuer une manœuvre en 4 temps, en vue de conserver le pouvoir pour lui seul et son clan», a-t-il ironisé à propos d’ADO.
«Dans un langage plus simplifié et en référence à une métaphore footballistique, le 3e mandat est une magie ; c’est l’art de se dribbler soi-même tout en gardant le ballon. Excellence Monsieur le président Ouattara, vos conseils nous rappellent la triste histoire du chameau qui se moque de la bosse du dromadaire», a précisé le Colonel Maïga.
Depuis qu’il est adoubé par la France de Macron et qu’il a pris les commandes de la Cédéao, le président Umaro Sissoco Embaló de la Guinée Bissau ne ménage plus ses critiques partisans et avilissants à l’égard de notre pays. C’est pourquoi le Premier ministre par intérim lui a conseillé de prendre conscience qu’il est «le dépositaire d’un lourd héritage et de plusieurs sacrifices qui ont fait la renommée de cette Organisation. La dynamique ayant fait la grandeur de la Cédéao ne doit pas être brisée».
Mieux, le gouvernement prend acte de «la menace de sanctions proférée contre le Mali. Et, loin d’être impressionné par des sanctions, je voudrais signaler au président en exercice de la Cédéao, qu’à la fin de son mandat, les peuples ouest-africains le jugeront sur les efforts qu’il a fournis pour améliorer les conditions de vie des populations et non sur des show médiatiques servant des agendas étrangers».
Dans ce révoltant exercice de dénigrer notre pays, Embaló a emboîté le pas à Mohamed Bazoum du Niger, dont les propos injurieux laissent pour le moment nos autorités de marbre. Et cela parce que «l’héritage laissé par nos ancêtres» ne nous autorise pas à «répondre aux injures par des injures». Et aussi parce que les autorités maliennes considèrent que «Mohamed Bazoum n’est pas un nigérien» digne de ce nom et son comportement les réconforte totalement dans ce constat.
La France, dont les Ado, Bazoum et Embaló sont les valets, n’a pas été non plus épargnée par le Premier ministre par intérim à la tribune de l’ONU. Et cela pour de très bonnes raisons !
Moussa Bolly