Le Directeur Général de la Police Nationale était tout récemment face à la presse, devant laquelle il a développé son plan de réforme de sa structure, afin que celle-ci soit réellement au service des citoyens et abandonne les mauvaises pratiques qui font sa sulfureuse réputation dans notre pays.
Eh bien, nous pouvons attester que ce projet semble plus difficile à mener à bien que les 12 travaux d’Hercule dans leur totalité, tant nos policiers, particulièrement ceux de la Compagnie de Circulation Routière, semblent fort peu disposés à passer des «choses de la nuit» (surafen) aux «choses en plein jour».
Jugez-en vous-mêmes. Ce jeudi 28 janvier 2016, j’emprunte un taxi pour me rendre de l’Hippodrome à la Maison de la Presse. Au niveau du rond-point de la rue 234, appelée rue Banzoumana ba, devant l’église Notre-Dame des Champs, deux agents de police arrêtent notre véhicule, dans lequel se trouvait également une commerçante du marché de Médine, à 11h 25 du matin.
Après vérification du pare-brise, du «cahier» et du permis de conduire du chauffeur, suivis de l’inspection du coffre de la Mercedes 190, l’un des policiers l’invitera à le suivre, manifestement dépité de voir que tout était en règle et qu’il allait être très difficile de le forcer à verser un bakchich, pardon une «contribution volontaire obligatoire».
Détrompez-vous, car nos agents de la Routière ont une imagination débordante quand il s’agit d’extorquer 500 ou 1 000 FCFA à un chauffeur de transport en commun. Ce jour-là, l’agent de la CCR a inventé une infraction d’un nouveau genre pour moi, la «conduite en insécurité du fait du port de tongs», nos célèbres pet pet, tapettes ou encore babi.
Notre policier pensait certainement que les chauffeurs de taxis sont habillés et chaussés par leurs patrons, tout comme lui reçoit sa dotation de l’Etat. A moins qu’une nouvelle disposition du Code de la Route, dont j’aimerais que l’on me donne les références, ne stipule que nul ne peut conduire un véhicule s’il ne porte pas de «chaussures fermées». Pour être encore plus correct, notre chauffeur n’aurait-il pas du également se vêtir d’un boubou en bazin riche sérieusement «tapé»?
Monsieur le Directeur Général de la Police Nationale, si le prétexte m’a fait rire, tant il était tiré par les «mèches», ce comportement d’arnaqueur devrait tous nous faire plutôt pleurer, nous, les usagers des transports en commun bien sûr, qui voyons cela, et tant d’autres déplaisantes choses, tous les jours.
Etes-vous sûr que vous pourrez mettre fin à cela? Tous mes vœux vous accompagnent, sincèrement, mais à part renouveler tout votre personnel, je vois difficilement quel remède apporter à ce mal récurrent, tant cette maladie semble endémique et chronique à la fois chez la gent policière qui «travaille» au bord de nos routes.
Ramata Diaouré