OMVS : L’organisation au chevet de ses membres

L’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal a décidé de soutenir la lutte contre la pandémie du Coronavirus dans les quatre Etats membres de l’OMVS. Une contribution de quatre cent millions (400 000 000) de F CFA, soit cent millions par Etats membres, a ainsi été versée cette semaine au profit des organismes nationaux (comité, agence…) chargés de gérer la crise sanitaire en  Guinée, au Mali, en Mauritanie et au Sénégal, pour appuyer ses Etats membres dans la lutte contre le nouveau coronavirus

Selon le haut-commissaire de l’organisation, Hamed Diane Séméga, cette initiative cadre avec la philosophe de l’institution sous régionale. A cet égard, il a rappelé que : « la solidarité est une valeur fondatrice de l’OMVS et qu’elle doit s’exercer à tous les niveaux et en toutes circonstances ».

Les sociétés du système OMVS et le haut-commissariat avaient, dans un premier temps, déjà versé chacune une contribution dans leur pays-siège. Cette initiative s’ajoute aux dispositions préventives internes prises au sein du système OMVS pour protéger les personnels, tout en préservant autant que possible la bonne marche de l’institution.

Plusieurs semaines après les premiers, le continent comptait au 14 avril 16 000 cas de COVID-19. L’espace OMVS reste l’une des zones les moins affectées du monde. Cependant, le développement de la pandémie dans les pays de l’organisation pourrait avoir un impact important en raison de plusieurs raisons structurelles. Dans de nombreux pays de l’OMVS, une part importante de la population vit dans une extrême précarité. Il semble ainsi impossible de confiner ces personnes qui doivent continuer à travailler coûte que coûte. Ensuite, les mesures de distanciation sociale ne pourront pas être mises en place dans de nombreux bidonvilles (lorsque l’on doit aller chercher l’eau à une borne-fontaine par exemple). Le COVID-19 risque de frapper ces États aux systèmes de santé défaillants. Les systèmes de santé de l’OMVS sont parmi les plus fragiles de la planète, et ce quels que soient les indicateurs utilisés : nombre de médecins et autres personnels de santé, nombre de lits d’hôpitaux, taux d’équipements, etc. Ainsi, les données de la Banque mondiale (BM) évoquent un taux moyen de 2,2 médecins pour 10 000 habitants, contre 35 dans l’Union européenne (UE).

Mahamadou YATTARA