A quelques années de l’échéance de 2015 fixée pour l’atteinte des objectifs de développement du Millénaire (OMD), les Nations Unies et les pays en développement sont préoccupés par la baisse du niveau de l’aide au développement dans des secteurs clés et des facteurs de ralentissement économique tels que : la montée des prix du pétrole, coût des denrées de première nécessité, les troubles politiques dans certains pays, l’impact de plus en plus visible des changements climatiques…Pressenti pour présenter à Istanbul (Turquie) en mai 2011 un rapport sur la Coopération et le Développement, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, M. Soumeylou Boubèye Maïga, a présidé, mardi matin à l’Hôtel de l’Amitié, un Symposium qui devrait apporter un début de réponses aux interrogations et inquiétudes.
Le Symposium de Bamako, qui a duré deux jours, s’inscrit dans la logique du dialogue international instauré autour de la plateforme basée sur l’appréciation de la quantité, de la qualité et de l’efficience de l’aide internationale au développement. La société civile, à travers les ONG, les Parlementaires, les pouvoirs locaux décentralisés, le secteur privé…sont invités à prendre part à la rencontre en vue de tirer les enseignements des expériences de coopération et d’assistance au développement.
Les bénéficiaires de l’aide ont en effet parfois l’impression que celle-ci est lente à apporter des solutions attendues à leurs problèmes et s’interrogent sur sa pertinence et son efficacité tandis que les bailleurs de fonds, sollicités de toutes parts, prêtent de moins en moins d’attention aux difficultés quotidiennes des populations des pays en développement. D’où la nécessité de l’appropriation nationale des stratégies de développement des pays bénéficiaires et la réduction des conditionnalités des donateurs. Une telle ligne de conduite devrait engager la responsabilité des parties (bénéficiaires et donateurs) dans l’atteinte des résultats.
Le séminaire international de Bamako est donc une étape majeure, car il vise à informer le Forum de Coopération pour le Développement de haut niveau (FCD) et les participants à la Conférence sur le PMA prévue normalement du 9 au 13 mai 2011 à Istanbul, en Turquie.
L’une des caractéristiques des PMA, c’est justement la qualité et la quantité de l’aide au développement très souvent en dessous des attentes. Ces pays, qui ont le plus besoin d’aide massive et de qualité, se retrouvent dans une situation de paradoxe où ils ne décident pas très souvent de leurs priorités de développement ; ce qui les rend encore plus fragiles et dépendants. Cette situation est rendue plus complexe en l’absence de mécanismes nationaux de surveillance et d’évaluation des progrès indus par l’aide au développement. Le Dialogue International sur l’aide au Développement vise à engager les parties (donateurs bailleurs de fonds) dans un processus dont le résultat final engage leurs responsabilités.
En tant que pays sahélien aux conditions économiques difficiles et ayant bénéficié ces dernières années de l’attention particulière des bailleurs de fonds, le Mali servira d’exemple idéal pour juger de l’efficacité de l’aide au développement et, au besoin, proposer les corrections appropriées à même de réaliser au mieux les objectifs du millénaire.
Assif Tabalaba
Le National 06/05/2011