Après les 24 mois pris comme délai de transition par les autorités maliennes, des voix discordantes s’élèvent de part et d’autre. Certains partenaires du Mali comme les États-unis affichent en premier, leur soutien tandis que la CEDEAO déplore le caractère unilatéral de la décision malienne. Les deux parties vont-t-elles finalement s’entendre lors du prochain sommet ? Tout compte fait, la levée de ces sanctions seraient bénéfiques pour tous les pays de la région touchés chacun, par une conjoncture économique mondiale.
Il y’a moins de 5 mois que notre pays est sous embargo imposé par la CEDEAO pour faute d’accord sur le délais de la transition en cours. Pour rappel, les chefs d’États de l’Institution sous-régionale exigent à nos autorités de présenter un chronogramme allant de 16 à 18 mois pour l’organisation des élections générales dans le but de rendre le pouvoir aux civils. En outre, cette exigence a été réaffirmée lors d’un sommet extraordinaire tenu la semaine dernière à Accra où il y’a eu des divergences entre chefs d’États au tour de la levée de ces mesures restrictives touchant considérablement à la survie économique de notre pays. Par ailleurs, après l’insuccès dudit sommet, le Mali a finalement officialisé les 24 mois, à compter du 26 mars dernier, comme délai de transition. Délai jugé « d’unilatéral » par la CEDEAO qui s’apprête déjà à convoquer un autre sommet prévu en début du mois prochain. Idem pour le président en exercice de l’union africaine, Macky Sall qui souhaitait, avant toute officialisation de la part de nos autorités, un chronogramme détaillé et discuté avec les chefs d’États de l’institution.
Devant cette situation tendue dont l’issue est quasi incertaine, les États-unis ont, à travers une déclaration, soutenu la durée des deux ans de transition proposée par les autorités de Bamako. Est-ce le début d’un nouveau bras de fer entre le Mali et la CEDEAO ? Ce soutien américain favorable à la nation malienne dissuaderait-t-il la partie CEDEAO à lever ses sanctions ? Ces questions suscitent de réelles préoccupations, car le mois d’avril dernier l’ambassadeur des États-unis, avait déclaré sur les ondes de l’ORTM que la levée desdites sanctions sur le Mali serait imminente mais la CEDEAO n’a pas pu fléchir sa décision en faveur de notre nation. Aussi, en apportant une réponse probable à cette demande donnerait raison aux détracteurs de la CEDEAO qui l’accuse à longueur de journée d’être à la solde des puissances extérieures. En analysant la situation actuelle du pays, l’on a l’impression que le même scénario semble se reproduire. D’ores et déjà, le prochain sommet s’annoncerait difficile, à moins que des actions concrètes ne soient menées par nos autorités militaires dans le sens d’un dialogue franc, pour la sortie définitive de la crise. En définitive, l’heure arrive pour les chefs d’États de la communauté des États de l’Afrique de l’ouest à être sensibles aux difficultés des populations aspirant à souffler le calumet de l’espoir lors du prochain sommet.
Yacouba COULIBALY
Source: Alternance