Vivement la mise en valeur des 86 000 hectares pour la stabilisation des populations des zones d’intervention
L’Office pour la mise en valeur du système Faguibine (OMVF) a tenu le vendredi 3 mars 2017 la 9ième session de son Conseil d’Administration. C’était dans les locaux du ministère de l’Agriculture, sous la présidence du ministre Kassoum Dénon. On notait aussi la présence de M. Abakar Alzouma Maïga, directeur général de l’OMVF et des autres administrateurs de l’Office. Cette session avait à son ordre du jour l’examen des activités et du budget 2016 et l’adoption du programme de travail, du budget 2016 et des recommandations pour permettre à l’OMVF d’améliorer ses performances dans la mise en valeur des 86 000 hectares du système Faguibine.
En effet, depuis sa création le 27 janvier 2006, l’OMVF s’attèle à assurer la mise en eau des lacs du système à travers la maintenance des axes hydrauliques, malgré les ressources financières limitées et une sécurité très dégradée. Ainsi, selon les explications du ministre de l’Agriculture, au cours de la campagne agricole 2016-2017, l’Office a contribué activement à l’atteinte des objectifs de productions céréalières par des réalisations de 111 mille 661 tonnes de céréales sur 31 mille 024 hectares d’emblavures. Aussi, la mise en œuvre des activités de résilience, à l’échelle régionale, a permis la stabilisation des populations des zones d’intervention. En outre, la mise en œuvre de la première phase du Projet d’Appui à la Restauration du système Faguibine (PARF) a permis d’enregistrer des acquis importants en termes de maintenance des chenaux d’alimentation des lacs, d’appui aux producteurs en intrants agricoles, d’acquisition d’engins de terrassement, de construction d’infrastructures de stockage et de renforcement de capacité des acteurs impliqués dans la restauration des écosystèmes du Faguibine.
Toujours, selon le ministre Dénon, pour renforcer ces acquis, le Gouvernement a initié et obtenu l’accompagnement de la communauté internationale pour la formulation du Programme cadre de restauration et de développement du Système Faguibine (PC- RDSF), qui constitue un instrument de développement important de la zone.
Les actions envisagées dans la mise en œuvre de ce programme, s’inscrivent dans le cadre de la vision du gouvernement du Mali à créer des pôles de croissance et de développement de l’Agriculture à travers les bassins de production agricole du pays. Ainsi, la zone lacustre du Système Faguibine a été identifiée comme étant l’espace privilégié de concentration des investissements et des activités agroindustrielles en vue de la valorisation de la production agricole dans le septentrion malien. Pour ce faire, en ouvrant les travaux de cette session, le ministre de l’Agriculture, M. Kassoum Dénon a invité les administrateurs de l’Office à une analyse approfondie des documents soumis afin que de cette rencontre découlent des recommandations pertinentes qui permettront à l’OMVF d’améliorer ses performances.
Quant au directeur général de l’OMVF, M. Abakar Alzouma Maïga, il a indiqué que le budget 2017 de l’Office a connu une diminution de 39% par rapport à celui de 2016 qui était à plus de 566 millions de FCFA. Quant aux perspectives pour l’année 2017, il soulignera que l’Office mettra l’accent dans l’amélioration de la situation alimentaire des populations de la zone, si les conditions sécuritaires le permettent.
Faut-il le rappeler, le système Faguibine réunit cinq lacs interconnectés alimentés par deux marigots effluents du Niger entre les villes de Diré et de Tombouctou. Il s’agit du marigot de Kondi long de 64 km et celui de Tassakane long de 104 km, qui se fusionnent peu avant le lac Télé pour former le marigot de Goundam. Les cinq lacs, que sont Télé, Takara, Gouber, Kamango et Faguibine, couvrent une superficie de 86 000 hectares. Il faut en outre retenir que du lac Télé, les eaux passent sans obstacle important vers le lac Takara qui lui-même se déverse par-dessus le seuil de Kamaïna pour alimenter le lac Faguibine. Celui-ci inonde une superficie de 54 000 hectares. Lorsqu’il est inondé jusqu’à Ras El Ma, les eaux envahissent le lac Gouber puis le lac Kamango. Enfin, lors des crues les plus importantes, les eaux peuvent par un chenal continuer leur route depuis le lac Faguibine vers deux grandes étendues inondables nommées Daounas Kaïna et Daounas Berry. Ces terres sont très fertiles et permettent les cultures vivrières comme le sorgho, le maïs, la patate douce, la pomme de terre, l’arachide, les légumes, sans apport d’engrais minéraux.
Alors, vivement la mise en valeur de ces terres pour l’amélioration de la production agricole dans le septentrion malien au bénéfice des populations.
Dieudonné Tembely
tembely@journalinfosept.com