En plus de leurs missions traditionnelles de transport des personnes et des marchandises, les compagnies de transport au Mali ont ajouté une corde à leur arc. Celle de l’envoi des mandats et des colis moyennant finance. Pour ce faire, les tarifs d’envoi de mandats dépendent du montant de la somme et de l’urgence qui pourrait prévaloir. Concernant les colis, exactement comme à la poste, le poids et la distance qui sépare la destination de la localité d’expédition sont les principaux éléments qui rentrent en ligne de compte pour le payement des frais y afférant.
S’agissant des points de transfert d’argent, ils sont rodés dans la pratique en payant aux récipiendaires leur argent et en un temps record à des tarifs fixés à leur préférence.
Des pratiques qui contribuent malheureusement à mettre à genoux l’office national des postes où qui a su relever avec brio ses missions. Ce qui engendre une situation de crise avec son corollaire de salaires en retard, endettement…
En réponse à ces pratiques peu orthodoxes, l’ONP a opposé le «mandat express international» entre l’office national des postes du Mali et la banque postale de France. Le «Mandat Express International» qui est le nom commercial commun des transferts d’argent postaux via l’applicatif de l’Union Postale Universelle dénommé « International Financial System » (IFS).
Basé sur une technologie de pointe qui garantit la rapidité, la sécurité, la traçabilité ainsi que le traitement de toutes les opérations en temps réel, le mandat Express international vise à fournir des services de mandats électroniques de qualité à prix abordable.
D’autre part, il est important de noter que de nombreux atouts s’attachent au mandat express International. Il s’agit de la transition du mandat de poste, version papier, vers un service électronique rapide, sécurisé à un prix abordable ; la version électronique sécurisée, garantissant la transparence des transferts d’argent contribue à la lutte contre le blanchissement des capitaux et le financement du terrorisme perpétrés à travers des réseaux informels ; la possibilité désormais offerte aux Maliens vivant en France de disposer d’un réseau de onze mille (11.000) bureaux de poste sur le territoire français pour sortir des sentiers informels archaïques dangereux, faire rapatrier leurs économies en toute sécurité et contribuer efficacement au développement durable de leur pays ; une meilleure visibilité sur les flux entrants au Mali, grâce aux Maliens de l’extérieur et un meilleur développement des zones rurales maliennes grâce au réseau de proximité de l’ONP.
En effet, l’Office national des postes (ONP) est un établissement public malien créé en 1989, suite au démantèlement de l’Office des postes et télécommunications et à sa répartition entre d’un côté l’ONP et de l’autre, la Société des télécommunications (Sotelma). En 1990, les missions de l’ONP sont recentrées autour du courrier et des transferts de fonds avec le retrait de ses compétences des activités para-bancaires. L’ONP est présent sur le territoire à travers 107 points de contacts, 78 bureaux de poste, 10 guichets annexes et 19 correspondances postales.
L’ONP, estiment certains de ses travailleurs, qui devrait être la première structure à bénéficier des fonds de la privatisation de la Sotelma a été tout simplement oublié. « Si rien n’est fait pour endiguer cette concurrence déloyale dont la poste est victime, l’office risque d’en pâtir », avertit un travailleur de l’ONP.
Abdoul Karim Maïga
L’ Indicateur Renouveau 07/04/2011