Dans le but de redonner au Mali son surnom de « Grenier de l’Afrique de l’Ouest », les dirigeants du Groupe veulent mettre en place un projet d’aménagement agricole de 20 000 hectares à l’Office du Niger. Selon son initiateur, Modibo Keïta, ce projet- phare de 84 milliards de FCFA ne vise d’autre but que de contribuer au développement du pays par la lutte pour l’autosuffisance alimentaire.
À Sanamandougou Bamana où le projet est installé, du blé, du riz, du mil, des tubercules et d’autres arbres fruitiers surgiront de terre au cours de ces douze mois de l’année. Tel est l’objectif principal du projet qui, de nos jours, a déjà créé plusieurs emplois.
Ce mode de culture qui nécessite l’usage de gros moyens a incité les dirigeants du Groupe à acheter des machines ultramodernes capables de labourer 100 hectares en une seule journée. Aussi, près de 500 jeunes maliens (pour la plupart des chefs de famille) travaillent déjà dans ce projet.
Après l’étude du projet, qui a coûté 700 millions de FCFA, les travaux ont débuté suite au contrat de bail N°001/PDG-ON du 31 Mai 2010 signé entre M3-SA et l’Office du Niger.
Une révolte vite assagie
Mais contre toute attente, une partie de la population de Sanamandougou Bamana s’était révoltée contre les travailleurs. Munis de gourdins et de pierres, les jeunes de la localité ont voulu détruire les tracteurs et les bulldozers afin de mettre fin au projet. Au cours de leur révolte, ils avaient pour slogan : « Nous sommes issus de Biton Coulibaly ! Aucune autre personne qui n’est pas de nous ne travaillera ici ! ». Mais au fait, à qui appartiennent les terres du pays ? Elles appartiennent sans conteste à l’Etat…
Cependant, par la suite, des rencontres ont été initiées, d’une part entre les autorités et le PDG du Groupe, Modibo Keïta, d’autre part entre lui et les populations révoltées. Cependant, après avoir compris que ce projet est avant tout le leur, les habitants de Sanamandougou Bamana ont finalement accepté de laisser les travaux se poursuivre normalement.
« Par respect envers le droit coutumier, nous allons leur fournir de nouveaux champs. Nous allons également leur construire des écoles et des hôpitaux, mais aussi des routes », a confié le PDG du Groupe Keïta pour magnifier sa solidarité envers la population de la localité.
Qui a « alimenté » la révolte ?
La révolte des populations de la localité serait « alimentée » par le Docteur Oumar Mariko qui, selon Modibo Keïta, ne vise d’autre but que de se chercher des électeurs en vue des prochaines élections de 2012. C’est dans cette intention qu’il aurait demandé aux populations de Sanamandougou Bamana de s’insurger contre l’implantation du projet « sur la terre de leurs ancêtres ».
Aux dires du PDG du Groupe, Modibo Keïta, le Docteur Oumar Mariko devrait plutôt se mêler de ses propres affaires et de laisser tranquilles de paisibles populations comme celles de Sanamandougou Bamana.
Des projets du genre du Groupe Keïta doivent plutôt être soutenus et accompagnés, surtout quand on sait que pour notre pays, la plus grande désolation réside dans le fait que jusqu’à nos jours, le Mali importe des vivres de différents pays producteurs tels que la Thaïlande, le Brésil… (Une affaire à suivre)
Par Mahamane Abdoulaye Touré « Hamane »