Le barrage de Markala élève la cote de l’eau de 5,5 mètres et la dérive vers le Canal adducteur qui, à son tour, alimente les canaux principaux du réseau primaire à partir du point A. Les canaux principaux se prolongent par des Falas et alimentent un réseau dense de distributeurs, de partiteurs et d’arroseurs, qui amènent l’eau, de façon gravitaire, jusqu’aux parcelles.
L’avantage de ce système d’irrigation, c’est qu’il n’a pas besoin de stations de pompage qui, à cause de l’utilisation du carburant, grèveraient les coûts. Résultat: s’il faut entre 3 et 4 millions de FCFA pour aménager un hectare à l’Office du Niger, il en faut, au bas mot, 10 millions de FCFA pour aménager le même hectare ailleurs. Nul besoin alors d’être grand clerc pour comprendre qu’avec l’Office du Niger le Mali détient un atout majeur entre ses mains pour opérer sa révolution verte, à l’instar du Maroc. Et devenir véritablement le grenier de l’Afrique de l’Ouest.
Dans cette révolution, les armes secrètes ont pour nom l’intensification, à travers diverses techniques agricoles, pour accroître les rendements à l’hectare, et la diversification, d’autant que, en plus de la culture reine – le riz – qui n’a qu’une marge bénéficiaire de 500 000 FCFA à l’hectare, on peut cultiver une multitude de spéculations, comme la pomme de terre, avec un bénéfice net de 4,1 millions de FCFA à l’hectare, l’échalote (plus de 3 millions de FCFA), l’ail (5 millions de FCFA à l’hectare), la tomate (plus de 2 millions à l’hectare).
Les conditions climatiques et écologiques de la zone du Méma – Farimaké, comprenant les secteurs de Nampala et de Léré, rendent même possible la culture des agrumes, tels l’orange et la mandarine, des dattes et de l’olive et cela sur … 200 000 hectares.
A en croire Tiadiani Traoré, Directeur de l’Aménagement et de la Gestion des Eaux, le système de l’Office du Niger est unique au monde. Le seul élément de comparaison est le barrage d’Assouan en Egypte, qui ne permet d’irriguer que … 200 000 hectares. Alors que les 8 systèmes hydrauliques de l’Office du Niger cumulent un potentiel de 2 458 506 hectares, sur lesquels 1 907 406 hectares sont aménageables.
Sur ce potentiel, de la construction du barrage de Markala à ce jour, seuls … 117 196 hectares ont été aménagés. Autant dire une goutte d’eau dans un océan de potentiel. Au lieu de tout mettre en œuvre pour valoriser ce fabuleux atout que le monde entier nous envie, les Maliens préfèrent importuner le sort sur leur pauvreté, quand ils ne s’étripent dans de vaines querelles politiciennes en ayant comme seul idéal le «pousse-toi-de-là-que-je m’y mette».
Dieu a tout donné aux Maliens, mais ils voudraient encore que le Tout-Puissant descende de son trône pour travailler à leur place. Ils peuvent dormir ad vitam aeternam de leur sommeil cataleptique. Dieu ne le fera pas. Pauvres Maliens!
Yaya Sidibé
Source: Le 22 Septembre 2014-08-28 11:01:25