Office du Niger : Mais que cache donc le gouvernement ?

Certaines questions essentielles soulevées par le Parena restent toujours sans réponse, voire sans suite. La première concerne la publication de la liste des bénéficiaires des terres de l’Office et les clauses de contrats qui les leur octroyaient. Le Président Directeur Général de l’Office du Niger, Kassoum Dénon, a été clair lors de son audition devant le Conseil économique social et culturel, et la conférence de presse qui s’en est suivie. Pour lui, il n’y a pas de secret dans la gestion du foncier à l’office du Niger. C’est pourquoi, il a annoncé la publication sur le site Web de la structure qu’il dirige, de la liste complète des contractants de l’Office. Le ministre délégué auprès du Premier ministre et chargé du développement intégré de la zone de l’Office du Niger, Abou Sow, ne dit pas le contraire. Interviewé par Rfi, il a soutenu que le gouvernement n’avait rien à cacher. Mais force est de reconnaitre que du 7 février à ce jour, il n’y a eu aucune publication sur ledit site internet de l’Office du Niger.

Selon nos informations, les services de l’Office du Niger ont déjà fait leur part de travail et attendent l’aval du Gouvernement pour publication. La fameuse liste se trouverait présentement sur la table  du gouvernement via le ministre de tutelle, Abou Sow. Puisque le Gouvernement ne se décide pas à faire preuve de transparence, en publiant, à l’intention de l’opinion, cette liste, le doute s’est installé et s’accroit de jour en jour. Du coup,  la question qui taraude les esprits est sans doute celle de savoir ce que cache en réalité le Gouvernement.   

C’est vrai que le PDG aussi bien que le ministre Abou Sow ont reconnu le règne de la mauvaise gestion du foncier par certaines équipes précédentes. La preuve de ces gestions irrégulières c’est la résiliation par Kassoum Dénon de 286. 511 ha dont 228. 796 ha en août 2010, et 57. 715 ha en janvier 2011. Le PDG Kassoum Dénon d’ajouter que « l’Office du Niger fera le point chaque trimestre et poursuivra l’assainissement dans ce domaine ».

Cependant les auditeurs de Rfi ont remarqué que le ministre Abou Sow avance des chiffres beaucoup moins importants que ceux précisés par le PDG devant le Cesc. Pourquoi cette sortie du ministre Abou Sow ? Le retard accusé dans la publication de la liste et des clauses des contrats explique-t-il que le gouvernement est en train de « mettre de l’ordre » dans cette liste ? De toutes les façons, la voie prise par le PDG Kassoum Dénon doit se poursuivre jusqu’au bout : la transparence et l’assainissement de la gestion foncière à l’Office du Niger. Pour certains, cela est possible pourvu qu’on le veuille au niveau gouvernemental, à moins d’essayer de freiner l’élan du PDG Kassoum Dénon, arrivé à la tête de l’Office du Niger en Janvier 2010. Rien ne justifie un blocage de la dynamique qu’il a impulsée même si l’on sait que des personnes étiquetées intouchables ont colonisé des parts appréciables du patrimoine de l’ON  où ils disposent indument de milliers d’hectares. Ces gros poissons qui ont la possibilité de passer dans les mailles vont-il lâcher prise ? Pour le PDG, personne ne sera épargné et il poursuivra sa mission d’assainissement.

De son côté, le Parena persiste et signe : le gouvernement doit publier les contrats de cession des terres de l’office du Niger. Pour le Parti du bélier blanc, il y a eu pire que la cession : des terres ont été purement et simplement offertes à la Libye, faisant référence à un contrat signé par le ministre Tiémoko Sangaré, à l’époque ministre de l’Agriculture.

B. Daou

A suivre.

24/02/2011