Cet organe qui s’est illustré par la transparence qu’il a imposée dans l’adjudication des marchés a, en effet, épinglé l’Agetipe sur l’attribution du marché d’aménagement de 2 174 ha à Touraba où l’UEMOA assure le financement des travaux. Par une correspondance en date du mercredi 16 mars 2011, adressée à la Commission de l’Uemoa, avec ampliation à l’Agetipe, maître d’ouvrage délégué du projet, l’Autorité de régulation des marchés publics a fait part de la fausseté des documents produits par l’entreprise adjudicataire du marché d’aménagement à Touraba à hauteur de 12 milliards de Fcfa.
Il s’agit d’une Société d’exploitation de sables et graviers. Six autres entreprises étaient dans la course pour décrocher ce marché et avaient été admises à la phase de pré-qualification. Elles ont été lésées par la manœuvre d’entorse au jeu de la transparence des marchés publics. Un marché injustement attribué doit être purement et simplement annulé, et c’est l’Agetipe qui a l’entière responsabilité de la situation et qui détient les preuves de cette annulation.
Pour le moment, elle maintient le silence sur l’affaire et se complait dans le blocage. Or en tant que maître d’ouvrage délégué, c’est l’Agetipe qui répond de la bonne exécution du processus du marché. Du point de vue des éléments apportés par l’Autorité de régulation, l’Agetipe doit arrêter les travaux et en référer au maitre d’ouvrage, en l’occurrence la Commission de l’Uemoa pour l’annulation du marché, nous explique un connaisseur de la procédure des dossiers de marché public. Et pour cela, l’Autorité a un délai pour trancher définitivement et renvoyer le dossier devant le pôle économique où le juge Sombé Théra prendra le relais.
B. Daou
Le Républicain 29/03/2011