A Bamako, rectifier des erreurs ou obtenir sa carte NINA (Numéro d’Identification Nationale) relève d’un véritable parcours de combattant. Des citoyens enrôlés depuis 2010, dans le cadre du RAVEC, courent encore derrière le précieux sésame. Ce sont des longues files d’attente qui se forment quotidiennement dans les différentes mairies de la capitale où sont installées des équipes pour enrôlement. Et tous ceux dont les cartes sont sorties avec des erreurs sont obligés de se rendre à la mairie de Korofina (Commune I du district de Bamako) pour rectification moyennant la somme de 10 000 FCFA.
Nous sommes le mercredi 13 septembre 2017. Il est 9 heures. L’intérieur de la mairie de Korofina grouille de monde. On constate un attroupement autour de l’équipe chargée de la rectification des erreurs sur la carte NINA. Cela fait plusieurs mois que tous ceux qui veulent rectifier des erreurs sur leurs cartes NINA sont ainsi obligés de venir faire le rang au niveau de la mairie principale de la commune I du district de Bamako. « Que de souffrances pour apporter des corrections sur ma carte. Et pourtant rien n’est de ma faute. Ils auraient dû être plus attentionnés lors de la confection des cartes », fulmine Mohamed Camara qui prend son mal en patience en grillant une cigarette. Domicilié à Badalabougou, Mohamed a urgemment besoin de porter des rectifications sur sa carte NINA afin de renouveler son passeport. « Je dois aller en Europe. Mais sans carte Nina, pas de passeport. Et sans passeport, pas de visa. On me demande de payer 10 000 FCFA pour que je puisse obtenir gain de cause. Apparemment, je n’ai pas le choix.
J’ai donc payé. Ce pays marche sur sa tête. Il est plus difficile d’entrer en possession de la carte NINA que d’avoir un visa européen », affirme-t-il. Fatoumata Koné qui a quitté Ségou pour Bamako afin d’apporter une rectification sur sa carte, est courroucée par les tracasseries administratives. « Je n’ai pas de mots pour qualifier mon désarroi. Ce qui est sûr, il me faut cette carte. Je l’aurai. Peu importe le prix que je dois payer ! », indique-t-elle.