A vous toutes, vous tous, Maliennes, Maliens, hôtes d’Afrique et d’ailleurs, partenaires du Mali, j’adresse mes vœux de bonne santé, de paix et de succès pour chacune et chacun d’entre vous.
Puisse l’année 2015 être celle de la concrétisation de nos aspirations les plus chères en tant qu’individus, en tant que nation, et en tant que maillon de la chaîne des hommes qui ne peut être forte que de tous ses maillons.
J’aimerais avoir une pensée pour celles et ceux qui nous ont quittés en 2014, souhaiter que leur âme repose en paix et, partager la douleur de leurs familles et de leurs proches endeuillés.
Je m’incline, une fois de plus, devant la mémoire des soldats de la paix tombés sur notre sol, tombés pour la défense de l’intégrité et de la souveraineté du Mali.
Je souhaite prompt rétablissement, à celles et ceux d’entre nous qui souffrent de blessures ou de maladies.
A nos enfants, nos frères et sœurs, qui, ce soir, sortiront pour saluer la nouvelle année, je conseille de nouveau la prudence sur les routes.
Comme l’an dernier, je leur dis ceci : vos familles ont besoin de vous. Le Mali a besoin de vous car vous êtes sa jeunesse, donc son avenir.
Zéro accident, c’est ce qui doit être notre devise ce soir.
Mes chers Compatriotes,
Distingués hôtes du Mali,
Il sied que je vous parle des épreuves que le pays a traversées en 2014, ainsi que de celles qu’il lui reste à franchir.
Les incidents de Kidal en mai dernier, ont été une de ces épreuves vécues au détriment de nos forces armées.
Fort heureusement, les amis et partenaires du Mali ont été d’un concours inestimable à nos côtés. En particulier, l’action de l’Union africaine, à travers son président en exercice, le président de la République Islamique de Mauritanie, a été opportune et efficace.
Je voudrais de nouveau saluer et remercier très sincèrement mon ami et frère Mohamed Ould Abdel Aziz pour sa promptitude et sa disponibilité.
Epreuve également, la gouvernance de nos ressources, qui a été au centre des préoccupations de notre peuple et de nos partenaires. Ainsi, les vérifications des contrats d’achat d’un aéronef de commandement et de fournitures d’équipement militaire auront-elles suscité des débats passionnés et des polémiques hors du commun.
Si tout est en train de rentrer dans l’ordre, grâce à la bonne foi du gouvernement et de nos partenaires, je tiens à redire que rien n’a été fait dans un dessein délibérément attentatoire à l’intérêt national.
Et je voudrais, ici, renouveler le serment de toujours servir ce pays, ma seule ambition restant celle de l’avènement rapide d’un Mali émergent.
Je suis conscient des défis auxquels le pays est confronté. Ils sont loin d’être totalement maîtrisés, car la plupart sont des défis structurels à caractère multiforme.
Le gouvernement et l’administration publique doivent être salués pour s’être surpassés et pour les résultats tangibles atteints, malgré les contraintes sévères que nous avons connues.
En particulier, ont pris place, une réflexion stratégique et un approfondissement de la Décentralisation, ce projet de refondation de l’Etat pour lequel, nous constatons une continuité de l’action visionnaire engagée dès 1992 par le Président Alpha Oumar Konaré.
A cet égard, le Document de Stratégie et de Plan d’actions prioritaires et de mise en œuvre des recommandations des Etats Généraux de la Décentralisation, a été adopté, donnant ainsi une impulsion décisive à la régionalisation.
Les modalités d’élaboration, de mise en œuvre et de suivi-évaluation du Contrat Plan Etat-Région ou District, ont été définies.
La mise en place des Agences de Développement Régional est imminente, augurant d’une plus grande appropriation citoyenne et responsable du processus de développement national.
Concomitamment, une Politique Nationale de la Ville a été adoptée, pour faire de la ville malienne un espace agréable, sécurisé, sûr et prospère, moteur et bénéficiaire de développement.
C’est dire que l’offre de décentralisation est sincère et elle sera totale.
Elle constitue la meilleure réponse aux demandes légitimes de nos concitoyens, qu’ils soient du Nord ou du Sud du pays, eux qui, tous, aspirent au bien-être, donc à un droit de regard sur les ressources et les institutions locales.
La décentralisation, au sein d’un pays unitaire, est le socle des pourparlers inclusifs inter-maliens engagés à Alger. C’est le lieu de saluer mon ami et frère, le président Abdel Aziz Bouteflika et le gouvernement algérien, pour l’appui qu’ils nous ont apporté et pour avoir aidé à porter le processus au niveau d’un préaccord qui devrait être conclu lors du prochain round des négociations.
De ce fait, pourra être signé et célébré prochainement en terre malienne, l’acte final, l’accord de paix global et définitif. Ce seront de vraies retrouvailles entre fils et filles du même pays qui ont en partage les héros immémoriaux comme de grands contemporains : feu Cheick Sala dans le Macina, feu Sidi Modibo Kane du Wagadou, feu Intallah Ag Attaher de l’Adrar, feu Baba Ould Sidi Mohamed de Anefis, feu Mohamed Elmehdi Ag Attaher de Goundam.
Je rends hommage, à ce propos, à tous les acteurs impliqués dans le processus d’Alger. Je me félicite de leur participation active à ces négociations et des résultats auxquels ils ont abouti à cette date, des résultats qui constituent à n’en pas douter une base sérieuse de négociations pour un préaccord.
Je souhaiterais tout particulièrement adresser mes chaleureuses félicitations et mes encouragements à ceux parmi les mouvements qui ont courageusement décidé de se démarquer des groupes terroristes et criminels. Ils ont fait le choix de participer activement aux pourparlers inter-maliens d’Alger. Ils ont eu raison. Je salue le choix de leur adhésion à ce processus. Je les incite à persévérer et à s’engager de bonne foi pour la conclusion effective d’un préaccord. Ils ne le regretteront jamais et la Nation le leur reconnaitra.
Je voudrais, en effet, saisir cette occasion solennelle pour réaffirmer ma détermination et celle de mon Gouvernement à résoudre par la voie du dialogue cette épineuse question du nord. Par la même occasion, je m’engage à prendre toutes les dispositions requises pour assurer une mise en œuvre diligente et complète des engagements du futur accord de paix.
Toutefois, en ouvrant les bras à tous ceux qui ne voudront plus s’égarer sur la voie des armes, j’insiste : la paix, la stabilité, l’intégrité territoriale et la cohésion sociale du Mali, tout comme la justice et l’équité, l’inclusion sans distinction et la réconciliation nationale sont nos objectifs premiers, tandis que la forme républicaine et laïque de l’Etat et son indivisibilité ne sont pas négociables.
Serviteur et Chef d’Etat de cette Nation, je dis que le Mali restera un et indivisible, fidèle en cela à sa devise : Un Peuple – Un But – Une Foi.
La Force Barkhane et la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) sont encore avec nous. Elles méritent notre profonde gratitude.
En cette occasion solennelle, il convient également d’insister sur les efforts déployés par le Gouvernement en vue de renforcer les capacités opérationnelles des Forces de Défense et de Sécurité en matériels roulants, en matériels de communication et en maintien d’ordre et de protection.
Nous devons nous-mêmes tirer les leçons de ce douloureux moment de l’histoire de notre peuple. Tout en observant le strict respect de nos engagements internationaux, aspect auquel je veillerai personnellement, il est également impératif de bâtir et renforcer les moyens nationaux dans le domaine de la Défense et de la Sécurité.
Nous avons ainsi adopté l’avant projet de loi de programmation militaire 2015 – 2019 qui permettra aux Forces armées d’acquérir la capacité d’exécuter pleinement leur mission, avec l’effort de financement supplémentaire requis couvrant toute la période.
Compatriotes et hôtes du Mali,
Le Cadre macroéconomique s’est nettement amélioré : l’économie malienne a renoué avec la croissance avec un taux de croissance de 1,7% à la fin de l’année 2013 contre 0,0% en 2012. La reprise, soutenue par le secteur agricole, devrait être plus forte en 2014, avec un taux de croissance estimé à 5,8%. La coopération dynamique engagée par le Gouvernement avec ses « Partenaires Techniques et Financiers (PTF) » a permis la mise en œuvre du programme appuyé par la Facilité Elargie de Crédit ainsi que celle des accords de prêts avec l’Union Européenne, la Banque Mondiale et les principaux partenaires bilatéraux et multilatéraux du Mali pour un montant global d’environ 390 milliards de FCFA.
Le suivi des engagements pris par le Gouvernement et les PTF lors de la Conférence de Bruxelles du 15 mai 2013 s’est traduit par le décaissement d’environ 1.100 milliards de FCFA, soit de 51% des montants initialement annoncés.
Le règlement du service de la dette du pays s’est élevé à ce jour 44,5 milliards de FCFA environ dont 30,8 milliards aux créanciers multilatéraux et 13,7 milliards aux créanciers bilatéraux.
Deux grandes activités du calendrier harmonisé des revues ont été réalisées en 2014, la Revue Budgétaire Conjointe 2014 et la revue annuelle 2013 de mise en œuvre du Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP) 2012-2017.
La gestion des finances publiques s’est également améliorée:
✓ A la date du 31 octobre 2014, les régies financières ont recouvré environ 742 milliards de FCFA de ressources intérieures sur une prévision d’environ 973 milliards de FCFA, soit un taux de réalisation de 76%.
✓ Les efforts menés en matière de politique budgétaire ont permis de contenir les dépenses budgétaires.
✓ Le projet de loi de Finances 2015 a été déposé à l’Assemblée Nationale accompagné du projet de loi de règlement 2013. La dynamique enclenchée en 2014 se poursuivra entre autres par la relecture du code des marchés publics.
Renouer avec la croissance sera très bénéfique pour les actions de solidarité nationale et la réduction de la pauvreté, c’est-à-dire pour les actions d’accompagnement de cette paix que nous appelons de toutes nos forces.
Compatriotes et hôtes du Mali,
Au titre du Développement du Secteur Privé, on note une amélioration significative en terme de formalisation d’entreprises, avec la création de près de 6290 entreprises, l’octroi d’agréments à 66 projets au Code des Investissements et la délivrance de 1116 décisions portant autorisation d’implantation.
Dans le cadre de l’Amélioration Continue de l’Environnement des Affaires, le Mali a enregistré des progrès significatifs en passant de la 155ème position à la 146ème soit un gain de 9 places par rapport à la précédente édition et est classé 1er de l’espace UEMOA.
Le Gouvernement poursuivra ces efforts de promotion des investissements et d’amélioration du climat des affaires à travers des outils tels que : l’élaboration et l’adoption de la stratégie nationale de maintenance industrielle, la relecture du Code des Investissements, la relecture des textes de Création d’Entreprises et la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement de la Propriété Intellectuelle.
Dans le sous-secteur des Mines, avec neuf mines d’or en exploitation et 12 000 emplois directs créés, ce sous-secteur participe pour 7,1% au PIB et à hauteur d’environ 220 milliards de Francs CFA aux recettes du budget d’Etat.
Si les mines connaissent un certain ralentissement, la situation de la recherche minière reste quant à elle plutôt dynamique : 390 titres de recherche minière ont été émis dont 332 permis pour l’or, 20 permis d’exploitation délivrés et 15 blocs pétroliers sur les 29 de notre pays ont été attribués à 12 sociétés.
La 1ère pierre de l’Unité de Production de Chaux des villages de Karaga dans le cercle de Bafoulabé a été posée en 2014. Sept nouvelles mines d’or entreront en phase de production en 2015.
En vue de la relance des activités minières et pétrolières, le département des Mines a signé un mémorandum d’entente de coopération, avec le Ministère Chinois compétent, suivi de deux accords-cadres.
Par ailleurs, deux accords de partenariat ont été conclus avec le Maroc en 2014 pour des investissements dans la recherche et l’exploitation minière et pétrolière.
Compatriotes et hôtes du Mali,
S’agissant des secteurs sociaux, particulièrement la Santé et l’Education, le chemin à parcourir reste encore très important, nous en convenons,
Dans le domaine de la Santé, nous avons cherché à renforcer l’accessibilité géographique aux services de santé de qualité, la lutte contre la maladie, l’amélioration de la politique pharmaceutique ; la disponibilité et la formation du personnel, ainsi que la planification des activités.
En 2014, nous avons connu pour la première fois, la fièvre hémorragique à virus Ebola. Cette épidémie constitue un sérieux défi partout où elle sévit. Le gouvernement a accru ses efforts de prévention et de lutte. Ainsi, une riposte adéquate, a été mise en place avec un comité interministériel de lutte contre cette épidémie, ainsi qu’une cellule de coordination. Il fallait un leadership à la hauteur du défi, agir promptement, traquer tous les contacts et être fermes sur l’application des recommandations professionnelles. Je m’y suis tout de suite attelé. Je me suis rendu, personnellement à notre frontière guinéenne à Kourémalé, puis dans les pays voisins atteints par ce mal auxquels j’ai eu à exprimer notre totale solidarité et notre sympathie. J’ai également désigné, à cet effet, un expert malien aux compétences avérées comme mon Conseiller Spécial à la Présidence, me permettant de suivre de près l’alerte et la conduite de notre riposte.
L’épidémie d’Ebola est aujourd’hui contenue en République du Mali. C’est le fait de plusieurs facteurs concomitants : d’abord, l’efficacité des cordons sanitaires à nos frontières, ensuite l’effectivité des différents sites d’isolement et de traitement, la distribution d’équipements et de matériels de protection, la traçabilité, le renforcement de la communication et de la mobilisation sociale et le formidable élan de solidarité internationale observée. Chaque élément a son importance.
Je voudrais profiter de l’occasion pour rendre un vibrant hommage au peuple malien, dans toutes ses composantes, singulièrement aux autorités religieuses et coutumières. Ne cédant aucunement à la panique mais accordant à ce mal effroyable tout le sérieux qui lui sied, ce peuple a encore une fois démontré que l’on est en droit d’être fier de lui. Et l’on peut dire que la victoire enregistrée dans cette lutte, ainsi que le leadership malien salué partout dans ce domaine, lui reviennent totalement.
Mais, je voudrais réitérer mes appels à la prudence. Nous nous devons de rester vigilants et mobilisés, car nous demeurerons vulnérables tant que des voisins resteront affectés.
Que Dieu nous préserve et préserve nos voisins !
Mes chers compatriotes,
Il est de coutume qu’à l’occasion de cette adresse à la Nation, je fasse le bilan de l’année qui se termine. Je voudrais donc faire un survol du travail gouvernemental et des résultats de cette première année du mandat qui méritent une attention particulière.
Les infrastructures de base sont vitales, car déterminant la croissance et la génération de la richesse nationale. Notre pays est encore loin des normes de confort admises. Toutefois le gouvernement a à cœur de réagir à l’énorme demande de ce secteur.
Ainsi, en 2014 la production d’eau potable a connu une augmentation significative, passant à 36 300 m3/jour, soit la couverture des besoins supplémentaires de plus de 700 000 personnes. Au total, environ 49 000 mètres linéaires de réseaux d’eau ont été posés à Bamako, Kati, Bandiagara et Tombouctou. Près de 10 000 points d’eau modernes ont été ainsi réalisés à ce jour et 3600 existants ont été réhabilités dans le cadre du Plan National d’accès à l’eau potable 2004 – 2015.
Pour ce qui est de l’Energie les réalisations ont porté sur les réhabilitations des infrastructures énergétiques, y compris dans les régions du Nord du Mali. Des centrales hybrides ont été testées dans les localités de Koro, Bankass et Tominian. Celles de Nara, Diéma et Ansongo sont en cours de réalisation, de même que :
– les centrales solaires photovoltaïques de 33 MWc (megawats crête) à Ségou et 50 MWc à Kita ;
– 14 centrales hybrides solaires/diesel d’une puissance totale de 283 kWc (kilowats crête) avec 14 mini réseaux basse tension d’une longueur totale de 56 km et 2 648 branchements de clients.
Les travaux en cours seront poursuivis en 2015 avec entre autres la réalisation de nouveaux projets dont la liaison «Sikasso-Bougouni-Bamako» et la mise en œuvre des projets d’interconnexion avec les pays voisins.
Concernant l’Equipement et les Transports, l’année 2014 a été marquée par l’achèvement de plusieurs travaux des routes, notamment, la 1ère phase de Bamako-Ségou, la réhabilitation du Boulevard du 22 octobre 1946 et de l’Avenue du 5 septembre à Bamako, les constructions des routes de Sikasso-Hérémakono, Bandiagara-Douentza, la Bretelle Togo-Tongo, de la Voie d’accès de la Cité universitaire de Kabala, et la route de Kéniéba-Fadougou-Falémé-Faléa.
Parallèlement les travaux de construction se poursuivent sur Wo-Bankass-Koro, Badougou-Toukoto-Bafoulabé, Niono-Goma Coura, Goma Coura-Tombouctou, Diré-Goundam, Macina-Diafarabé-Tèninkou, Bafoulabé-Mahina, Manantali-Mahina, et Tominian-Bénéna-Frontière Burkina Faso.
L’entretien courant des routes a porté en 2014 sur 8 345 km.
Enfin, en plus de l’Accord Cadre signé avec le partenaire chinois, d’autres partenaires ont annoncé leur intention de participer à la réhabilitation de l’axe ferroviaire Bamako-Dakar.
Dans le domaine du Logement, de l’Urbanisme et des Affaires Foncières, les actions ont porté sur la poursuite de la réalisation d’environ 1 900 logements sociaux de la tranche 2011-2012 dont 1 550 à Bamako, déjà exécutés à plus de 95%, avec une fin des travaux prévue courant décembre 2014 ; et, le démarrage de la réalisation des 500 logements sociaux financés par la BID.
Il m’est agréable d’annoncer le démarrage imminent des travaux de réalisation d’une tranche de 5.000 logements au titre du Programme présidentiel des 50.000 logements sociaux.
Une nouvelle politique de gestion du patrimoine mobilier et immobilier bâti de l’Etat est en gestation.
Le recensement physique des bâtiments publics de l’Etat est en cours ; les actions de gestion des bâtiments publics, par l’instruction des dossiers d’affectation de bâtiments administratifs et l’appui aux services de l’Etat, pour les travaux d‘entretien et de réfection est en cours ; le recensement physique des véhicules du parc automobile de l’Etat et des Collectivités Territoriales a également été engagé.
Le Mali disposera bientôt, Inchallah, d’une nouvelle Politique Domaniale et Foncière dont l’objectif général est de permettre un accès équitable des citoyens à la terre. Cette politique assurera aussi le double objectif d’une sécurité foncière aux producteurs et promoteurs économiques pour un développement socioéconomique harmonieux et accéléré du pays, et par ailleurs, l’élargissement de l’assiette des recettes fiscales et domaniales de l’Etat.
Chers compatriotes,
Le bilan ne serait pas complet sans les thèmes de l’école, de l’agriculture, de la formation et de l’emploi, des sujets qui me tiennent à cœur parce qu’ils constituent le moteur du développement du Mali.
En matière d’Education, nous devons nous réjouir du bon déroulement de l’année scolaire 2013-2014, à travers l’organisation des sessions ordinaires des différents examens dans tous les établissements, à l’exception de Kidal et d’une session spéciale du DEF à l’intention des élèves du camp de réfugiés en Mauritanie. C’est à date échue, et c’est bon signe, que l’année scolaire a démarré pour le fondamental et le secondaire pour 2014-2015.
En 2015, le Gouvernement entend construire, réhabiliter et équiper près de 1 250 salles de classes et recruter près de 4 072 enseignants pour tous les ordres d’enseignement.
Au titre de l’Enseigneur Supérieur, les actions majeures ont concerné:
– la valorisation de la grille salariale du personnel enseignant et de chercheurs
– l’institution d’une prime spéciale d’encadrement;
– l’organisation des concertations sur l’avenir de l’enseignement supérieur
– la rentrée solennelle des établissements par la tenue, pour la première fois, de leçon inaugurale ;
– la poursuite de la construction du complexe universitaire de Kabala ; la relecture du cadre juridique et institutionnel de l’enseignement supérieur ;
– l’élaboration d’un code d’éthique et de déontologie de l’enseignant et du chercheur.
Le Gouvernement entend améliorer la gouvernance des structures d’enseignement et de recherche, diversifier l’offre de formation, améliorer la qualité de la formation, dynamiser la recherche tout en valorisant ses résultats et enfin, apaiser l’espace universitaire par un dialogue social permanent.
Dans le domaine de l’Education, toujours, pour marquer dans du marbre mon ambition pour le Mali et matérialiser le rêve que je nourris pour sa jeunesse, j’ai décidé de lui offrir l’Université internationale de Tombouctou (UNI-T). Ce pôle de la connaissance sera érigé sur les sables mythiques de la cité mystérieuse dans le voisinage immédiat des 333 saints.
Symbole de notre réconciliation retrouvée et de notre cohésion consolidée, l’UNI-T sera le haut lieu de la lumière qui illuminera le chemin du Mali nouveau que nous allons bâtir ensemble. Elle sera le creuset de notre enrichissante diversité, le remède contre l’obscurantisme, l’endroit où les étudiants du monde entier, dans un univers multilingue, viendront recevoir ce que nous sommes et donner ce qu’ils sont. Ce sera un joyau architectural digne de notre génie propre, grand comme notre passé et prometteur comme notre avenir de paix et d’unité.
Dans le domaine des Affaires Sociales et Humanitaires, l’action humanitaire consécutive à la crise dans les régions du nord du pays, a porté sur la protection sociale, la solidarité et l’assistance aux personnes déplacées et aux personnes réfugiées. A ce titre, il est envisagé de stabiliser le cadre juridique et institutionnel par la la signature des accords tripartites avec le Burkina Faso et la Mauritanie pour favoriser le retour rapide des déplacés, l’adoption de la politique nationale de l’Action Humanitaire, la mise en place du Conseil National de l’Action Humanitaire et du mécanisme de décaissement rapide pour les situations d’urgence, ainsi que la poursuite des actions de plaidoyer pour la mobilisation des ressources, la poursuite de la mise en œuvre de la stratégie Nationale d’extension de la couverture Maladie par les mutuelles de santé, y compris l’informatisation du système de suivi des mutuelles agréées à travers le développement du logiciel de gestion du registre national d’immatriculation, la mise en place du registre unifié sur les bénéficiaires et d’une base de données pour la gestion des statistiques de protection sociale.
Les activités du Gouvernement en matière de Promotion de la Femme, et de l’Enfant ont porté sur :
✓ la mise en place des mécanismes d’institution et d’orientation en vue d’impulser la mise en œuvre de la Politique nationale Genre, y compris l’adoption du décret fixant les détails des compétences et des ressources de l’Etat aux Collectivités en matière de promotion de la femme ;
✓ l’accroissement de la participation politique des femmes, soutenu par l’adoption en Conseil des ministres de la Loi déterminant les modalités de promotion de l’égalité des chances d’accès des hommes et des femmes aux fonctions électives et nominatives ;
✓ des activités en matière d’alphabétisation et de formation des femmes en vue de favoriser l’accroissement de la contribution des femmes au développement
✓ la disponibilité et la formation du personnel et la planification, la gestion et le suivi-évaluation.
S’agissant de l’Agriculture, dans le cadre du Programme Gouvernemental d’Aménagement (PGA) de 100 000 ha pour la période 2014-2018, 12 700 hectares ont été réceptionnés en 2014, soit un taux de 51% des prévisions.
La réflexion stratégique, préalable d’une politique agricole à la hauteur de nos ambitions d’émergence, a été intense.
Outre la transcription du document de la Politique de Développement Agricole dans 12 langues nationales et en anglais, il faut signaler :
– l’élaboration de la politique nationale de maitrise de l’eau agricole. en cours ;
– la Création de l’Agence d’aménagement des Terres et de fourniture d’Eau à usage Agricole ;
– l’élaboration du Plan National d’Investissement dans le Secteur Agricole,
– l’opérationnalisation du Fonds National d’Appui à l’Agriculture; et
– la préparation du Recensement Général de l’Agriculture et de l’Elevage.
Il est envisagé en outre :
– la mise en œuvre de la vision ²Agropole² du département du développement rural ;
– l’élaboration et la mise en œuvre du plan de campagne agricole 2015-2016 ;
– la mise en place d’un Système National de Conseil Agricole ;
– la création de l’Agence de Développement du Moyen Bani ;
– la création de l’Agence de Développement de la vallée du Sourou ;
– l’organisation d’un forum national sur la problématique de mise en valeur, d’entretien et d’exploitation durable des infrastructures hydro agricoles ;
– l’amélioration de l’alimentation et de la performance zootechnique du cheptel ;
– l’élaboration des plans régionaux d’investissement dans le secteur Agricole ;
– la réalisation du recensement général de l’agriculture et de l’élevage
– et la mise en œuvre du Programme d’empoissonnement des plans d’eau.
Concernant l’Emploi et la Formation Professionnelle, l’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation et l’Institut National d’Ingénierie de la Formation Professionnelle ont été créés et opérationnalisés parallèlement avec la relecture des textes de l’APEJ et de l’ANPE.
En outre, 1 049 jeunes ont été formés à la culture entrepreneuriale.
Un concours de plans d’affaires doté du Prix du Président de la République a été organisé et la 5e édition des Journées nationales et l’entreprenariat jeunes s’est tenue.
En 2014, 393 projets de jeunes ont été approuvés pour un financement de plus de trois milliards de FCFA et dont 2 761 emplois directs sont attendus.
Plusieurs sessions de formation, perfectionnement et reconversion ont été exécutées et dont les coûts dépassent quatre milliards de FCFA.
Les perspectives portent sur la formation de près de 24 000 jeunes dans le cadre des secteurs de l’artisanat, de la Promotion de l’Emploi Jeune au Mali ainsi que sur l’Amélioration de la Compétitivité des Entreprises par la Formation.
Pour la Fonction Publique, les actions menées ont porté notamment sur l’adoption d’une nouvelle grille indiciaire pour les fonctionnaires régis par le Statut Général des Fonctionnaires avec date d’effet au 1er janvier 2014 pour une incidence financière de plus de 4 milliards de F CFA.
Il convient également de rappeler l’adoption du Décret n°2014-0837/P-RM du 10 novembre 2014 fixant les taux de certaines primes et indemnités allouées aux fonctionnaires et agents de l’Etat avec effet au 1er juin 2014 pour une incidence financière de plus de 10 milliards de F CFA.
Au titre de l’exercice budgétaire 2014, il a été mis en compétition 1 132 postes dont 1 034 pourvus.
En 2015, il est prévu:
– l’adoption du document de politique de formation des agents de l’Etat ;
– l’élaboration d’un document stratégique de politique générale des Ressources Humaines ;
– la relecture du Statut Général des Fonctionnaires et de ses textes d’application ;
– la relecture du Code du travail et du décret sur le service minimum en cas de grève ;
– la création d’un Conseil National du Dialogue Social.
Qu’il me soit permis, en clôturant ce chapitre, de saluer une fois de plus l’esprit patriotique et responsable du syndicalisme malien qui sait toujours comprendre les contraintes réelles du pays et accepter les compromis honorables.
Chers compatriotes,
Beaucoup a été fait. Mais c’est comme si tout reste à faire car nous sommes un pays pauvre.
Nous ne baissons pas les bras cependant.
Dans aucun secteur, dans aucun département ministériel, nul n’a démérité, tous se sont surpassés.
Notre pays peut ainsi tabler sur un taux de croissance proche de 5%, se plaçant ainsi, malgré le contexte que l’on sait, dans le peloton de tête des pays de l’UEMOA et de la CEDEAO.
Je le redis : Pour ce qui concerne la gouvernance, et pour ne plus connaître les faiblesses qui ont marqué l’action publique en 2014, il sera procédé à la relecture de tous les codes de marchés publics, avec pour souci d’être encore plus attentif à la gestion des deniers publics.
La lutte contre la déperdition des ressources reste plus que jamais sur l’agenda et notre justice de mieux en mieux outillée et de plus en plus performante veillera à mettre fin à l’impunité, en toute indépendance et dans le respect qu’elle mérite.
Notre politique minière et industrielle est celle d’un pays qui en veut, d’un pays qui a su observer le recul qu’il faut pour relire ce qui doit l’être, porté par la seule ambition de performance.
Ambition de performance merveilleusement incarnée par notre équipe féminine de basket, ayant remporté pour la 5ème fois la médaille d’or, ainsi que par nos footballeurs, qui ont qualifié notre pays pour la CAN, dans les trois catégories cadet, junior et senior.
Tout cela pour vous dire que le Mali se fera, que le Mali avancera, que le Mali sera au diapason des nations qui ont mérité d’être du banquet de l’universel.
Rien ne nous sera donné, nous le savons. Mais nous sommes un peuple de conquête.
J’ai confiance en chacune de vous, en chacun de vous et je sais que votre accompagnement ne me fera pas défaut durant l’année qui s’annonce et que je souhaite, une fois de plus, une année 2015 heureuse pour toutes, heureuse pour tous.
Vive la République !
Vive le Mali !
Source: ORTM 2014-12-31 18:33:19