Le gouvernement tant attendu est enfin là ! Il est composé de 38 membres, dont un (1) Ministre Délégué, et deux (2) Secrétaires d’Etat. Ce qu’on peut dire aussi, c’est que c’est la première fois qu’un gouvernement du Président IBK subit une opération chirurgicale en profondeur, avec la sortie 12 ministres. La composition de ce gouvernement ayant pris deux semaines d’attente, preuve que l’accouchement n’a pas été facile compte tenu du choix des hommes et des femmes devant faire face aux défis de l’heure, la priorité serait donc de se mettre au travail, et au plus vite, pour donner de l’espoir aux Maliens fatigués par le poids du quotidien et à la limite du supportable !
Il s’agit donc pour les nouveaux ministres, venant de tous les compartiments de notre société, de mettre le Mali et les Maliens au centre des préoccupations, comme ils se sont engagés à le faire. En effet, pour en arriver là, il a fallu un accord politique entre le Premier ministre et les acteurs politiques, de la majorité comme de l’opposition, et ceux de la société civile, signé le mardi 02 mai 2019. Au cours de cette cérémonie de signature, le Premier ministre a été on ne peut plus clair ! « L’objectif n’est point d’annihiler l’opposition politique, ce qui est d’ailleurs impossible, il ne s’agit pas non plus de créer les conditions d’un partage de gâteau comme le soutiennent d’autres… Par cet accord, nous avons l’opportunité unique de bâtir le Mali, un Mali plus fort, un Mali plus démocratique, un Mali prospère, un Mali des communautés. L’accord n’est qu’un commencement et ouvre les perspectives sur la paix et le développement… Je suis un serviteur de l’Etat, et je vous demande de m’accompagner », a-t-il soutenu.
Même engagement chez les acteurs politiques et ceux de la société civile
« Aujourd’hui, ce n’est plus une question d’homme, d’individu, mais du Mali, l’éternel Mali, le Mali de chacun… Cette signature est une union sacrée. Nous avons saisi une opportunité historique de la main tendue… On n’est pas totalement satisfait, mais on a l’essentiel… Monsieur le Premier ministre, félicitations, vous êtes le consensus. C’est un jour nouveau dans le consensus… C’est cela notre amour, c’est cela notre union pour la patrie », avait déclaré Oumar Hamadoun Dicko, signataire de l’accord au nom du FSD. « Je rends grâce à Dieu qui permet de vivre cet instant historique du pays, pour notre peuple. Je remercie très sincèrement le Président de la République, son excellence Ibrahim Boubacar Kéita qui a estimé, qui a dit et qui a agi en prouvant que le Mali est au-dessus de tout. Pour le Mali, aucun sacrifice n’est de trop. Il a estimé que pour le Mali, il faut marquer un arrêt pour réunir les fils autour de l’essentiel. Ça a été difficile, mais il l’a voulu et il l’a fait. Je pense que cette opportunité que nous donne la signature de cet accord de gouvernance permet aux Maliennes et Maliens de se concentrer sur l’essentiel, permet à chacun de s’oublier, de mettre le Mali au-dessus de tout. Nous avons énormément de défis et ces défis ne sont ni ceux de l’opposition ni de la majorité, encore moins de chacun pris individuellement. Ce sont des défis du peuple du Mali. C’est pourquoi nous disons que c’est une union sacrée des Maliennes et des Maliens, des forces politiques et sociales pour faire face à ces défis. Je me réjouis qui Dieu nous ait inspiré cette idée, je salue très fortement la décision du Président de la République. Je souhaite beaucoup de chance à monsieur le Premier ministre, et tous mes encouragements à toutes les forces politiques et sociales. Je confirme que même ceux qui ne sont pas présents à la signature sont d’esprit avec nous…», avait pour sa part fait savoir Dr Bocari Treta, Président de la coalition Ensemble Pour le Mali (EPM).
Quant à Tiébilé Dramé, l’un des farouches opposants au régime IBK, aujourd’hui ministre des Affaires Etrangères, il avait déclaré : « Il n’est plus question de pilotage à vue. Les balises, c’est l’accord politique, et les axes qui sont indiqués là-dans clairement qui seront la base du gouvernement qui sera mis en place. Il y aura un dialogue national inclusif, qui n’occultera aucun problème du pays. Il y a l’engagement que les conclusions de ce dialogue national seront mises en œuvre. Nous allons ensemble conduire les réformes politiques et institutionnelles dont ce pays a besoin pour conforter la démocratie, pour conforter la république. Je crois que nous avons ici les conditions de grands pas en avant pour notre pays. Ensemble, nous allons nous pencher sur l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale, sur son indispensable appropriation par les Maliens. Nous allons nous pencher sur la situation au Centre du pays ».
Le Premier ministre Boubou Cissé et son équipe n’ont plus droit à l’erreur, les Maliens les observent et attendent d’eux des résultats concrets et visibles le plus rapidement possible. Alors Mesdames et Messieurs, au travail !
Salif Diallo
Le Matinal