Deux clans s’affrontent désormais au sein du Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti au pouvoir dont certains militants sont très remontés contre le président IBK. Il y a d’un côté les inconditionnels du chef de l’Etat et de l’autre les amis de l’ancien ministre du Développement rural, Bokary Tréta. L’éviction de ce dernier du nouveau gouvernement a brisé l’espoir des jeunes qui ont bruyamment circulé à Sébénicoro pour réclamer sa nomination comme Premier ministre.
Et IBK n’aurait pas aimé cette «manif téléguidée» au point de faire régner une certaine confusion lors du dernier conseil des ministres auquel Tréta a participé. Ce dernier aurait même rétorqué à une remarque de désapprobation du mécontent président de la République qui lui aurait intimé l’ordre de se taire. Dès lors le sort du secrétaire général du RPM était scellé, car moins d’une semaine après le nouveau gouvernement fut constituée sans lui.
Dans la foulée un communiqué du Bureau politique national du parti apportait son soutien au camarde déchu (Tréta), victime de son ambition « légitime » pour la primature. Et ce fameux communiqué du parti portant la signature de Dr Boulkassoum Haïadara, le président par intérim du RPM, réaffirme clairement un soutien solide à l’ex-ministre du Développement rural.
Ainsi, ce sont de hauts responsables du parti qui sont derrière la motion de soutien adressée à celui qui est en disgrâce à Koulouba. En fait dans ce communiqué, ces cadres du parti ont clairement invité les militants à rester fidèles au seul programme de la formation politique sans faire la moindre référence au programme du président de la République.
Le camp adverse n’allait pas tarder à se faire entendre quelques jours après la publication du communiqué de soutien à Tréta. C’est d’abord Dr Abdramane Sylla, le secrétaire aux relations extérieures, qui est sorti de l’ombre en disant que les auteurs du communiqué n’ont pas eu mandat pour se prononcer sur le cas Tréta. Sylla qui est aussi ministre des Maliens de l’extérieur promet une déclaration parallèle, confirmant ainsi qu’il y a bel et bien une guéguerre au sein du parti au pouvoir autour du Dr Tréta qu’il connait depuis les années de fac en Ex-Union soviétique.
Autre soutien de taille pour le président de la République : Nancoma Keïta, le secrétaire politique du RPM, ancien ministre de l’Environnement sous le président ATT. Mercredi 28 janvier 2016, dans une tribune publiée dans les colonnes du journal L’Indépendant, il écrit : «Le parti n’est la propriété privée de personne et les débats dans la presse sur la genèse et la paternité du RPM sont regrettables et très mal venus».
Ce qui est clair, le RPM est au bord de l’implosion au regard des derniers développements de la vie du parti. Bocari Tréta a suffisamment de ressources pour ennuyer le pouvoir. D’ailleurs, ses soutiens que Nancoma qualifie de «néo-militants aventuriers, zélés, sans consistance » envisagent de manifester leur mécontentement de façon publique.
Soumaila T. Diarra