L’Adéma/PASJ qui a dirigé le Mali d’une main de fer de 1992 à 2002, traîne toujours le pied dans la quête d’un candidat accepté de tous dans la Ruche. Il risque de connaître de nouveaux soubresauts dans les prochaines semaines au grand dam de son président Dioncounda Traoré, candidat à la candidature à l’élection présidentielle de 2012. Le président de l’Assemblée nationale a effectivement du souci à se faire, puisque le changement gouvernemental que vient d’opérer le président de la République a tout simplement renforcé le groupe de ses rivaux.
En effet, sur les 5 représentants de l’Adéma/PASJ dans le nouveau gouvernement, 4 sont hostiles à la carte de Dioncounda Traoré qui a pourtant envoyé plus de 20 CV dont une dizaine pour ses proches. A l’exception de Tiémoko Sangaré, Harouna Cissé, nouveau ministre du Développement social et coordinateur de la campagne d’ATT en 2007, Yacouba Diallo, ancien PDG de l’ACI et grand financier du parti, Agatham Ag Alassane et surtout Soumeïlou Boubèye Maïga font partie du camp des pro-ATT. Avec leurs positions actuelles très confortables et surtout très décisives dans les joutes politiques à l’Adéma/PASJ, ils se défendront bec et ongles pour faire valoir leur choix qui ne serait peut être pas Dioncounda Traoré, déjà affaibli par l’hostilité à son égard de l’ancien président de la République, Alpha Oumar Konaré.
On se rappelle quand Dioncounda prétendait à la présidence de l’Assemblée nationale, le président sortant Alpha Oumar Konaré conditionna son soutien à ce qu’il quitte la direction du parti des rouge et blanc. A cette alternative, Dioncounda répond favorablement. Mais une fois élu, Dioncounda refuse de démissionner. Fort de son nouveau statut de président de l’Assemblée nationale et président du parti, il voulait faire main basse sur les Ruchers. Il risque de payer très cher cette « trahison » car son ancien patron a la réputation d’avoir une mémoire d’éléphant.
Markatié Daou
L’ Indicateur Renouveau 08/04/2011