Elle a été entamée depuis 1993 sous l’impulsion du président Alpha Oumar Konaré. « Parce que, simplement, les circonscriptions administratives dont nous avons héritées sont une œuvre exclusive du pouvoir colonial que les gouvernements successifs ont quelques fois sans remettre en cause la logique qui a guidé leur création » explique-t-il. « A notre époque, pour l’érection des communes, nous avions fait une étude qui a concerné l’ensemble du territoire national et le débat pour le regroupement des villages en communes a été fait avec la participation des populations elles-mêmes et des techniciens des administrations locales ».
Par ailleurs, M. Sy s’est dit surpris de voir que le président a préféré se détourner du document qui était censé tracer la poursuite de la réorganisation administrative du territoire. » Le document de l’étude que nous avions menée est bien disponible. Il proposait trois scénarios pour la poursuite du chantier de la réorganisation territoriale ». Le premier scénario proposait de garder les cercles dans leur configuration actuelle et proposait d’aller à 14 régions tout en maintenant le dispositif communal en place. Le deuxième scénario quant à lui proposait la suppression des cercles et érigeait 24 régions et le 3ème scénario supprimait les cercles et proposait 33 régions. « Je dois dire que je suis par contre très surpris par l’évocation des arrondissements dans ce projet de réorganisation territoriale car ces anciennes circonscriptions administratives d’une autre époque n’existent plus dans notre organisation territoriale. D’ailleurs, je suis étonné d’entendre dire qu’au Mali, il existe encore 285 arrondissements ».
Et l’ancien ministre de conclure que « à mon avis, ce projet devrait être précédé d’un travail de fond sur la forme et le contenu de la déconcentration de l’Etat central qui doit repenser son organisation sur le territoire en tenant compte de la réalité de la décentralisation de la gestion publique qui est désormais irréversible dans notre pays ».
Cependant, M Ousmane Sy reconnait qu’il est tout à fait opportun pour le Mali de procéder à la création de nouvelles régions car celles existantes ne répondent plus aux ambitions de développement du pays. Ainsi, dit-il, le processus de décentralisation pourra s’inscrire dans la durée.
Journal du Mali 07/02/2011