Si l’on s’en tient à la véracité des choses, IBK doit démissionner hic et nunc et sortir au moins (s’il le souhaite) par une petite-grande porte. Et s’il est homme de foi, honnête et «kankeletigui» comme le prétend-il alors, il doit savoir que la seule solution qui reste sera de s’esquiver, de s’éclipser le plus vite possible à la manière fulgurante du passage du vent aux yeux du peuple malien car, plus nos actes sont mauvais et s’enlisent, plus ils nous enlaidissent aux yeux du peuple : véritable propriétaire et détenteur légitime du pouvoir.
Un échec lamentable pressenti dès le départ
Dès le premier discours d’IBK, lors de son sacre qui l’a intronisé au pouvoir, le 04 septembre 2013, l’on a vu en l’homme tout sauf celui qui va réformer, travailler et rétablir la justice. Devenu hasardeusement président de la République par la faute de certains militaires manants, rustres et félons, il ne savait plus que dire tellement, il goûtait à sa victoire succulente et avait senti <<sa vache vêlée>>, sa ruse triomphée. «Bien mal acquis ne profite jamais».
Alors, sans remuer sa langue sept fois dans sa bouche, il osa qualifier de <<Républicain>> un ex-président du nom de Moussa Traoré considéré comme sanguinaire et exsangue par le peuple. Ce qualificatif vicieux et arbitraire en leitmotiv à l’endroit de Moussa Traoré sonna comme une insulte grinçante, égratignante, véhémente et virulente dans l’oreille du peuple. IBK n’a pas respecté et n’a pas pensé à respecter la mémoire du peuple. Dès le début, IBK s’était moqué de nous. Encenser Moussa Traoré pendant son investiture même est un péché sans miséricorde. Moussa Traoré qui assujettit le peuple et l’avait ferré aux mains de carcans, lui qui avait perpétré un putsch injustifié et insignifié contre le régime progressiste, porteur de paradis fiscal pour tous les Maliens de Modibo Keita (le père de la Nation et le modèle du père malien), lui qui avait fait tuer en 1991 plus de 200 étudiants, lui qui séquestra, tortura souvent sous des pratiques sadomasochistes, exécuta, et colla au violon au bloc toute la pléiade des grandes têtes pensantes du Mali écrasant et exécrant l’élite intellectuelle et l’excellence, favorisant et étreignant par là l’obscurantisme, la franche canaille.
Du simple statut de député à l’Assemblée nationale aux circonstances électives non élucidées, devenu la risée publique, pauvre comme Jean avec seulement trois francs six sous avant la crise de mars 2012, IBK a su bien profiter de la situation politique inextricable de notre pays pour devenir président. Aujourd’hui, il a oublié le pays et s’est enrichi considérablement se noyant dans un luxe d’une montagne de beurre fondant au soleil. «Tout roi qui aime la gloire aime le bien public» (VOLTAIRE). Au même moment la situation de sécurité et de stabilité globales dégringole, s’éclate et s’explose. Par sa gestion désastreuse et calamiteuse, le pays est sempiternellement et immanquablement en proie au goulag tropical et à la schoah.
IBK s’amuse
«kèlèkotè» «Hasbounalahi Wa Nii Mal Wakil Nèma maoulaa wa nii mal nassir InchAllah», comme s’il était un président envoyé par Dieu ou envoyé de Dieu. IBK s’amuse ? Ah ! c’est très malheureux ! car un président qui s’amuse est un président dangereux. Mon Dieu ! c’est assez mirobolant ! on dirait qu’IBK est programmé pour décevoir, aux tares qui l’accablent et à son incapacité de pouvoir changer la face des choses, il propose une langue de bois dont le tout est couronné par un français littéraire de tradition gréco-latine, franc, épuré et parfaitement délectable. Le Mali dans l’agonie accepte de revenir à la vie, mais à condition qu’IBK s’en aille et s’encanaille. Peuple à vous le dé ! car «Le roi ne lâche que si le peuple arrache.» (V. Hugo)
Malick KONATE à (Hugo Che)