L’insécurité, l’attente d’un attentat s’ancre naturellement dans nos subconscients, gommant peu à peu l’idée d’une vie paisible. Alors, l’appréhension cède à la fatalité face à cette déclaration qui sonne aujourd’hui, allant de soi: « on s’y attendait, mais on ne savait pas où », l’insoutenable acceptation d’après choc, à laquelle nos quotidiens se formalisent naguère.
Est-ce ce monde que l’on rêva, à l’âge innocent ?
Ce monde qu’on casse à coups d’explosions, de scènes d’apocalypse. Dans lequel chacun se prépare à s’habituer aux lamentations de vies brisées, en attendant la sienne, car le hasard pouvait choisir que l’on se trouva: dans les rues de Tombouctou, dans les villages du Cameroun et du Nigéria, au Bataclan, sur les terrasses de Bamako, de Paris, de Ouagadougou, sur les plages de Grand Bassam, dans les hôtels de Bamako et hier à Bruxelles. Le démon du siècle peut frapper partout. Quelle vie !
Ainsi, ces questions précises d’enfants, sur les événements ne seront plus innocentes, auxquelles il faudra répondre sans regarder ailleurs, la douleur dans l’âme. Des enfants, nos enfants dont on prépare l’avenir sur l’incertitude d’un monde en ébullition. Quelle chimère!
Ainsi, vigilance, vigilance, oui vigilance conduira notre quotidien. Et même là rien n’est gagné.
Nous devenons, donc, dans ce monde trouble nous improviser vigiles de notre propre sécurité. Quand l’ennemi embusqué, dans nos rues, nos voisinages, il ne pût exister d’autres choix. Aujourd’hui des exemples précis démontrent que l’entourage est le plus souvent premier soupçonné des projets menés à terme, sur le principe, soit ce dernier partage les mêmes idéaux, couvre et couve parfois, soit par naïveté préfère tourner la tête. En effet, les voisins ne se regarderont plus du même œil, au vue de leur origine, de leur croyance. Nous faire dresser les uns contre les autres tel est le projet.
Inéluctablement, nous sommes embarqués dans une guerre asymétrique, où l’ennemi avance à pas sourds puis agit en traître. Surtout pour lequel le contrat fondamental demeure -mourir en tuant- revêt le caractère de toute perte d’amour de soi, de foi en l’humanité, cependant nourrit de haines, qui précipite nos États dans un conflit internationalisé. Hélas !
Que faut-il faire ?
Plus que jamais les leaders religieux se doivent d’être clairs et cohérents dans leurs propos aux masses populaires.
Loin d’être des vigiles-lents, latents, mais des vigilants agissants pour nos communautés, notre amour pour notre monde triomphera. Surtout une chose importante ne pas céder à la peur. Pour nous même et parce que nous sommes tous des ténors de ce concerto apocalyptique, où la partition de tous les acteurs jouent un rôle essentiel.
Alors RESISTONS !
Dia Djelimady Sacko