La menace sécuritaire est enfin perçue comme un problème international qui n’épargnera aucun pays si une action commune n’est entreprise.
Le début des hostilités appelle à trois constats :
Concernant le Mali : Nous assistons au retour de la constitutionnalité et de l’Etat, car avec la déclaration de l’Etat d’urgence, c’est la Constitution de la République du Mali, promulguée en 1992 qui reprend tous ses droits et prérogatives. Le président de la République reprend les pleins pouvoirs exécutifs et devient le véritable commandant en chef des armées. Nous cessons d’être dans une situation de vide institutionnel, la transition devenant légale au regard de la situation et de l’atteinte à l’intégrité du territoire. Nous pouvons presque dire que plus que le retour d’un ordre constitutionnel factice, c’est la reprise du chemin vers la démocratie. Et la démocratie, c’est une litote, est le moins mauvais des systèmes.
Concernant la démarche à suivre : Il est démontré que l’appel lancé à l’aide de nos pays frères et alliés était l’unique réponse cohérente. Ainsi, ceux qui faisaient preuve d’un chauvinisme déplacé devront à présent faire montre de plus d’humilité dans leurs actes et paroles. Sur ce point, concernant la venue de la Cédéao, d’aucuns l’ont accusé en la comparant à la CEEAC de manque de réactivité : Nous devons arrêter de chercher les coupables ailleurs qu’en nous-mêmes. Sinon ce serait oublier que dès les premières heures du coup d’Etat, c’est nous qui avions « chassé » sept chefs d’Etat frères venus à notre chevet (avec à leur tête le président de l’Union africaine). Et conduit à une tergiversation de 8 mois sur fond de querelles de pouvoir stériles. Enfin, il est démontré que la négociation n’était qu’illusoires avec des gens qui ont perdu l’honneur. Car le premier honneur est l’amour de son pays.
Concernant les terroristes : La peur a déjà changé de camp ! Et bonne nouvelle les rebelles sont désormais considérés par le monde entier pour ce qu’ils sont réellement : des terroristes, qui ont abusé de leur pays et de la bonne foi de ceux qui les ont écoutés. En cela Ançar Eddine, MNLA (toujours en minuscules) et autres mouvements, n’auront plus la paix nulle part au monde et seront obligés de se terrer. Déjà nous voyons MNLA passer de lion à souris, déposer les armes, quittant le territoire malien et rejoignant les camps de réfugiés pour bien démontrer qu’ils sont innocents. Or ils n’échapperont que par le pardon des Maliens. En cela ils réalisent lentement que la patience est l’arme des forts, car c’est dans le temps que les caractères se dessinent.
Frères maliens, nous amorçons une nouvelle étape de l’histoire de notre pays. Elle sera ce que nous en ferons, de notre maturité et de notre engagement découlera la restauration de la grandeur du Mali et de la fierté de notre peuple.
Saluons nos frères engagés sur le champ d’honneur. Saluons particulièrement la mémoire du lieutenant Boiteux, jeune et valeureux lieutenant français, mort loin de chez lui en combattant pour notre pays. Vive le Mali. Dieu veille.
Madani Tall
Chevalier de l’Ordre national
Président de l’ADM
L’ Indicateur Du Renouveau 2013-01-14 22:41:31