Le pays d’Abdoul Aziz Boutéflika a la réputation de soutenir bon an, mal an, les rebellions Touareg au nord Mali. C’est en bien en Algérie que les forces militaires du MNLA s’approvisionnent en vivres et en carburant. Souvent même, l’Algérie sert de base arrière pour ces bandits armés. La Mauritanie, dirigée de mains de fer par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, est incontournable dans la résolution de cette crise puisqu’elle accueille à la fois des milliers de réfugiés et certains responsables du MNLA. La Mauritanie suit de près l’évolution de la situation sécuritaire au nord Mali pour la simple et bonne raison qu’elle est menacée par les terroristes d’AQMI, qui combattent auprès des rebelles maliens. Ce qui explique les nombreuses sorties par presse interposée du président mauritanien, lequel ne comprend pas l’attitude du Mali à laisser ces barbus d’une autre époque, vivre impunément sur le territoire malien. Bamako a longtemps, il faut le reconnaître, joué au laxisme vis-à-vis des tueurs et des preneurs d’otages d’AQMI. Une situation qui irrite et révolte Nouakchott, qui est dans la sous région, l’une des grandes victimes d’AQMI.
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz, face à l’immobilisme du Mali, s’est même permis de poursuivre jusque sur le territoire malien, dans la région de Tombouctou, les terroristes d’AQMI. Le Niger accueille également un nombre important de réfugiés. Le pays de Mahamadou Issoufou partage une frontière poreuse avec le Mali, qui sert souvent de porte d’entrée de matériels militaires. Le Niger a même eu à intervenir en détruisant d’importants armements de guerre des revenants de la Libye, en tuant au passage plusieurs personnes. Niamey est aussi inquiète parce qu’une rébellion au nord Mali a toujours des conséquences directes et indirectes sur ce voisin. C’est pourquoi, le ministre des Affaires Etrangères du Niger est venu à Koulouba pour manifester son soutien aux autorités de Bamako et son inquiétude vis—à-vis de son pays, lequel est habitué à des rebellions touarègues une année, après que les hostilités se soient déclarées au Mali.
Le Niger est donc sur ses gardes. Quant au Burkina Faso, le pays des hommes intègres, il subit toutes les luttes armées au nord Mali avec son cortège de réfugiés dans la zone du Liptako Gourma. Le pays de Blaise Compaoré accueille à la fois, des cadres et militaires touaregs ainsi que plusieurs familles qui ont fui d’éventuelles représailles de l’armée malienne. Sans bien sûr oublier les 40 000 réfugiés selon la Croix Rouge, qui vivent dans des conditions infrahumaines, au Burkina Faso.
C’est la même chose partout ailleurs. Koulouba doit donc écouter et mettre en œuvre les propositions de la classe politique ou du moins les plus pertinentes pour une issue favorable à cette crise. Le temps n’est plus aux accusations inutiles, aux piques contre des pays voisins. Aujourd’hui, Bamako a besoin de tous ses voisins. Elle doit donc faire table rase du passé pour se consacrer à l’essentiel. Il s’agit, encore une fois de plus, d’impliquer davantage l’Algérie, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso pour trouver les voies et moyens idoines permettant de discuter avec les rebelles (ce qui n’exclut pas les opérations militaires en cours) et d’envisager le retour prochain de nos compatriotes vivant dans ces pays voisins. En clair, il s’agit de trouver une solution définitive à cette crise qui n’a que trop duré.
Chahana Takiou
22 Septembre 20/02/2012