« J’ai été violée trois fois pendant que je suivais le troupeau de mon maître. Mon violeur n’est autre que mon maître même. Il venait me trouver dans les pâturages et abusait de moi à sa guise souvent sous un arbre, quelques fois dans un petit buisson à même le sol. Les trois enfants que vous voyez, aujourd’hui sont ses enfants mais il ne les reconnaît pas comme ses enfants. Moi-même je suis née du viol de ma mère par le même maître. Mes deux sœurs également sont nées du viol de ma mère. Ce que je veux aujourd’hui, c’est que le monde soit témoin de cette situation. Je me demande si Justice il y a sur cette terre et si elle existe est-elle la même pour tous les êtres humains ? ».
Ces propos sont de Tamizwaqt, 38 ans, une esclave des Touareg Daoussahaq. Libérée par l’Association Temedt et présentée au 5e Forum culturel statutaire de l’Association fondée en juillet 2006 par un groupe d’intellectuels bellahs, Tamizwaqt a vaincu la pudeur et la peur pour parler de ses misères.
Dans la salle, des larmes ont coulé. Des cris de compassion ont été entendus. Des appels à la vengeance mais aussi au pardon ont été lancés.
Le récit est émouvant et tout doit être mis en œuvre pour que cette pratique indigne du temps des droits de l’Homme soit totalement bannie du territoire malien. Heureusement que les autorités du pays préparent une loi criminalisant la pratique de l’esclavage au Mali.
A. Diakité
L’ Indicateur Du Renouveau 13:00:16 2014-04-17