NORD-MALI : L’AMDH constate la violation des droits humains

 

Après des investigations, l’AMDH a constaté la violation des droits humains dans les trois régions du Mali. Elle a produit un rapport détaillé pour expliquer les différents cas de violations des droits humains. Le rapport a fait l’objet d’une présentation à la presse le jeudi dernier sise à son siège sous la houlette de Me Moctar Mariko.

Dans le rapport, il ressort qu’après avoir pris le contrôle des trois régions du Nord-Mali, les mouvements rebelles sans distinction aucune ont commis de nombreux crimes de guerre (exécution sommaire des prisonniers de guerre, utilisation comme boucliers humains des élèves maîtres de l’Institut de formation des maîtres de Aguelhoc), enrôlement d’enfants de moins de 15 ans au sein de leurs troupes, le pilage des biens des populations civiles, des symboles de l’Etat (édifices, hôpitaux, tribunaux, mairies, écoles, etc.) et des organismes et ONG internationaux d’aide.

Il résulte également de ce rapport, a en croire le conférencier, que des informations provenant des sections AMDH de Gao et Tombouctou et des entretiens avec plusieurs victimes, que des femmes et des jeunes filles (mineures) ont été l’objet de viol, souvent collectif commis par des hommes armés (tenue militaire communément appelée « saharienne » ou tempête du désert) parlant français, tamasheq local, bambara, circulant dans des voitures portant le drapeau du MNLA.

Ces actes odieux, lâches et indignes ont été commis aux lendemains de l’occupation des villes, cercles et communes des régions de Gao et Tombouctou, ajoute-t-il. Aussi, poursuit-il, Ançar Eddine est en train de commettre de graves violations des droits en profanant les tombeaux et mausolées des saints de Tombouctou (lieu de recueillement des populations). Ces comportements barbares sont constitutifs de graves atteintes à la liberté du culte.

Des violations ont été constatées également dans le rang de l’armée malienne dans la région de Kidal lorsqu’elle s’en est pris aveuglement à des cibles civiles. Il ressort également de ce rapport des recommandations formulées par l’AMDH invitant les mouvements rebelles à faire cesser les violences à l’encontre des femmes et des jeunes filles, à respecter les prescriptions du droit international humanitaire dans les conflits armés, etc.

Pour le président de l’AMDH, ce rapport va permettre à l’Etat de saisir la Cour pénale internationale.

Ben Dao

L’Indicateur du Renouveau 16/07/2012