La circulation des armes lourdes, l’arrivée de la Libye de compatriotes désabusés par le déclin de Kadhafi qui veulent se faire une place au soleil, sans profession de foi, les équations antérieures d’Alqaïda au Maghreb islamique qui vadrouillent sur le territoire malien du Wagadou et du Faguibine et qui semble se complaire dans la ‘’traite des blancs’’ ; tous ces facteurs endogènes et exogènes combinés conduisent à nous interroger sur la chance des vigoureuses politiques de développement entreprises par le gouvernement malien à travers le Programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement au nord Mali (Pspsdn), d’aboutir.
La communauté des Arabes du Mali qui ont des représentants au niveau des hautes responsabilités administratives et politiques ne sont pas certes à leur première rencontre à Gossi, mais celle d’aujourd’hui semble être plus décisive et nécessitant de fermes résolutions, même si l’on ne doit pas s’attendre à des décisions spectaculaires. Nos sources précisent la participation de Mohamed El Moctar, ministre du Tourisme, probablement d’Oumarou Ag Ibrahim Haïdara, président du Haut Conseil des Collectivités et de nombreux élus locaux et du peuple.
Tous les leaders de la communauté Arabe du Mali, toutes les notabilités, les chefs coutumiers, de fractions ainsi que des élus sont en fait concernés par cette réunion de Gossi. Selon nos informations, au moment où des mouvements expriment leur volonté d’indépendance, la communauté arabe réunie à Gossi, clamera son « attachement à l’intégrité du territoire national, un et indivisible ». Et aux hautes autorités, les arabes du Mali communiqueront leur plan de bataille pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale. Mais ils mettront également cette rencontre à profit pour émettre des revendications sur le plan de la de gouvernance.
Cependant certaines mauvaises langues ne manquent de faire un rapprochement entre le MNLA et certains participants à la rencontre des arabes du Mali à Gossi qui y seraient favorables, le dénominateur commun étant AZAWAD, selon eux. Si la naissance du Mouvement national pour la Libération de l’Azawad (MNLA) et les marches de Kidal et Ménaka, le 1er Novembre dernier sont considérées comme une tempête dans un verre d’eau, par certains, elles doivent être prises au sérieux pour d’autres qui s’inspirent du contexte grave de poudrière au nord et de la combinaison possible de certains facteurs. La diversité ethnique et des tribus au nord sauront-t-elle être utilisées comme une solution et non le facteur aggravant des problèmes ? Tous les regards restent tournés vers cette contrée dans le Gourma.
B. Daou
Le Républicain 11/11/2011