A l’initiative des enseignants de la ville, les Tombouctiens ont battu le pavé hier lundi 14 novembre 2016. En plus d’honorer la mémoire de deux enseignants assassinés à Niafunké, les marcheurs dénoncent, aussi, les « braquages devenus courant dans la région de Tombouctou ». « Que de morts sur les pistes désertiques et désertées. Personne pour assurer la liberté des populations qui se font dépouillés par des bandits armés », selon Fatouma Harber, enseignante à Tombouctou et secrétaire générale de la communauté des blogueurs du Mali (Doniblog). « Pas d’école, sans sécurité », pouvait-on lire sur les pancartes. Et au devant de la marche, les enseignants arboraient une grande banderole noire pour rendre hommage à leurs 2 collègues tués le 7 novembre passé dans l’attaque de leur véhicule sur le tronçon Tonka-Niafunké, région de Tombouctou. L’insécurité chronique et le terrorisme font des victimes civiles et militaires pratiquement chaque jour sur l’ensemble du territoire malgré la signature, le 20 juin 2015, de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu des pourparlers d’Alger entre les groupes armés et le gouvernement malien.
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Elections communales
La CMA met en garde le gouvernement malien
Le gouvernement malien est-il en train de mettre les charrues avant les bœufs ? C’est ce que pense la Coordination des Mouvements de l’Azawad(CMA) signataire de l’accord pour la paix et la réconciliation issu des pourparlers d’Alger. Dans un communiqué en date du 12 novembre 2016, la Coordination des Mouvements de l’Azawad « constate avec beaucoup d’inquiétude l’insistance du gouvernement du Mali à organiser les élections communales à la date du 20 novembre 2016 ». Selon la CMA, cette décision du gouvernement malien est une violation grave des dispositions de l’Accord. « Cet entêtement du gouvernement malien à organiser les élections avant la mise en place des autorités intérimaires qui ont en charge cette mission est aussi une violation des droits civiques de dizaines de milliers de réfugiés et déplacés qui sont directement concernés par ces élections dont ils attendent le changement tant souhaité par tous », explique, dans son communiqué, la CMA, avant d’inviter « le gouvernement à plus d’objectivité pour rendre les autorités intérimaires opérationnelles afin qu’elles commencent les missions qui leurs sont assignées dont l’organisation d’élections libres, transparentes, inclusives et apaisées ».
Le gouvernement malien s’apprête à tenir des élections communales, maintes fois reportées à cause de la situation sécuritaire, sur l’ensemble du territoire national. La mise en place des autorités intérimaires et le Mécanisme Opérationnel de Coordination(MOC) sont prévues avant le 15 novembre 2016.
Dans les régions de Gao, Tombouctou, Ménaka et Taoudéni, les populations et des groupes armés dénoncent leur exclusion dans l’installation de ces autorités intérimaires qui devait commencer depuis le 1er novembre de ce mois.
Madiassa Kaba Diakité