Nous sommes prêts à commencer le dialogue avec nos frères maliens qui se trouvent sur le terrain aux côtés ou opposés aux gens d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), a déclaré M. Diarra à l’issue d’un entretien avec le chef de l’Etat nigérien Mahamadou Issoufou.
Il a souhaité que ce dialogue puisse commencer très rapidement et nous permette de combattre le terrorisme, qui non seulement a atteint le Mali mais qui menace toute la sous-région.
A la faveur d’un coup d’Etat à Bamako, le nord du Mali est tombé fin mars aux mains des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et surtout des groupes islamistes Ansar Dine et Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et de leur allié Aqmi.
Les islamistes ont chassé mercredi le MNLA de son dernier bastion et sont désormais les maîtres de toutes les grandes villes du Nord.
Le chef du gouvernement malien a indiqué avoir discuté avec son hôte de la nécessité de mobiliser les voisins du Mali, l’Afrique et la communauté internationale pour venir nous aider à regagner l’intégrité territoriale du Mali.
Il a remercié pour sa solidarité fraternelle le Niger, qui accueille actuellement plus de 65.000 réfugiés maliens.
Nous avons aussi des militaires maliens qui sont là, a-t-il souligné, en référence à plus de 400 soldats maliens cantonnés depuis début mai près de Niamey, après avoir dû fuir face aux rebelles du Nord-Mali.
M. Diarra s’est rendu dans la matinée sur ce site et a rencontré la troupe et son chef, le colonel Alaji Ag Gamou.
En présence de journalistes, le Premier ministre a lancé à ces militaires: votre nation compte sur vous pour relever le défi de la reconquête du Nord.
Je viens (…) vous remercier de tout ce que vos avez consenti jusqu’à ce jour et de tout ce que vous êtes prêts à consentir pour libérer notre république, regagner son intégrité territoriale, a-t-il déclaré.
La troupe malienne qui est là au Niger a le moral. Ils sont vraiment prêts à exécuter toutes les missions qui peuvent (leur) être confiées, a répondu le colonel Gamou.
En terme d’opération, il y a des choses qui ne se disent pas, mais dans tous les cas on est en train de se préparer, on finira quand même par retourner chez nous, a-t-il ajouté.
Une éventuelle opération de l’armée malienne dans le Nord devrait s’appuyer, selon les observateurs, sur les hommes du colonel Gamou, qui était un pilier du dispositif militaire dans cette région.
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) prépare l’envoi éventuel d’une force militaire pour aider l’armée malienne à reconquérir le Nord, une option fortement soutenue par Niamey. Elle poursuit cependant des discussions avec des groupes armés sous l’égide de la médiation burkinabè.
(©AFP / 12 juillet 2012 18h37)