En catimini, l’état-major général de l’armée a procédé au changement à la tête du théâtre des opérations Maliba. Mais, les motifs de cette soudaine mutation sont à rechercher dans des dysfonctionnements dans la chaîne de commandement dans le Nord.
Ce chamboulement inattendu nous révèle que le colonel-major Mamadou Coulibaly n’a pu faire l’unanimité autour de lui dans la gestion de la troupe et des moyens. Aussi, depuis l’arrivée du général Didier Dacko à l’état-major, le chef du théâtre des opérations Maliba ne dort que d’un œil. Selon nos sources, le colonel-major Coulibaly a eu du mal à accepter l’autorité de Dacko, ce qui a eu pour conséquence la cacophonie dans les événements du 21 mai à Kidal.
Pour nombre d’interlocuteurs, la défaite de l’armée est en partie due au manque de coordination entre l’état-major et le théâtre des opérations. Le fait que Didier Dacko ait porté sa confiance au général Alladji Gamou pour diriger une bonne partie de la troupe dans la bataille de l’Adrar des Ifoghas a été très mal pris le chef du théâtre des opérations Maliba. Depuis, rien ne va plus entre Bamako (siège de l’état-major général de l’armée) et Gao (quartier général du théâtre des opérations Maliba).
Si ce n’est Jean, c’est Paul
Auparavant, d’autres incidents avaient eu lieu entre certains chefs militaires en poste dans le Nord. Sans oublier l’atmosphère délétère qui régnait entre le colonel-major Coulibaly et son adjoint le colonel Abdramane Baby finalement muté à la Primature. S’y ajoutent les exploits militaires réalisés à Tombouctou par les hommes du colonel Kéba Sangaré.
Aussi, la hiérarchie a eu vent d’un mécontentement général des hommes des troupes qui accusent à tort ou à raison le chef du théâtre des opérations Maliba de gérer les moyens à sa convenance les ressources. Et que par contre, ils ne parviennent pas à sentir d’amélioration dans leurs conditions de vie.
Et c’est face à cette situation, la hiérarchie a opéré en catimini un changement de commandement dans le Nord. Aux dernières nouvelles, désormais le colonel-major Coulibaly s’occupe de formation à Koulikoro.
Son remplaçant est le colonel Younoussi Barazi Maïga qui était par le passé le commandant de zone à Tombouctou. Des observateurs avertis estiment que la tâche qui lui a été confiée s’avère difficile et exige de la dextérité.
En tout état de cause, le nouveau chef du théâtre des opérations n’a d’autres choix que de favoriser un climat de confiance avec ses collègues officiers sur le terrain. Mieux, il doit impérativement corriger son approche envers la troupe, nous a confié un grand connaisseur des questions militaires.
A. M. C.
Source: L’ Indicateur Du Renouveau 2014-08-29 15:20:59