Toute honte bue, le Groupe d’auto défense Touareg Imghads et alliés (Gatia) et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) se lancent dans une polémique qui jure avec la situation de détresse dans le nord du pays.
Dans le Nord et le reste du Mali, alors que les populations n’ont pas fini de pleurer les morts de l’attentat du 18 janvier à A Gao, le Gatia et la CMA se donnent du spectacle. Pis, il est apparu de plus en plus que ces deux groupes n’ont rien à faire avec l’élan de solidarité et de réconciliation qui animent les autres couches du pays.
A peine l’enterrement des victimes de l’attaque du campa du Moc terminé, le Gatia et la CMA s’affrontent et font des morts. C’est un communiqué du Gatia qui a attiré l’attention de l’opinion sur l’attaque perpétrée contre ses éléments au poste de contrôle d’Eharzagi au nord-est de Tassik, dans la région de Kidal.
A en croire le Gatia, « à bord de deux véhicules, ses hommes ont été la cible d’une attaque de la CMA le samedi 21 janvier dernier à 4 h du matin ». Ce qui, selon « le Gatia ne contribue pas à la stabilité et à l’accalmie tant prônées par les populations et le processus de paix ». Et à son tour, la CMA a publié un communiqué pour battre en brèche les informations données par le Gatia.
Polémique stérile
La CMA/Kidal dit porter à la connaissance de l’opinion publique nationale et internationale, qu’elle a appris par voie de communiqué du Gatia, l’accusant à tort d’avoir attaqué leur poste.
En représailles, la CMA/Kidal « dément formellement une quelconque attaque contre les positions du Gatia, encore moins de tout autre mouvement signataire de l’accord issu du Processus d’Alger ». Plus loin, elle appelle la Minusma « à utiliser les organes compétents pour procéder aux vérifications et situer toutes les responsabilités ».
Une telle polémique est tout simple honteuse et démontre à suffisance la mauvaise foi des deux groupes à dominance touarègue à faire capoter le processus de paix. Un processus qui entame une phase décisive avec les tentatives de démarrage des patrouilles endeuillées par une attaque terroriste.
Vraisemblablement, le Gatia et la CMA ont d’autres agendas qui ne cadrent pas avec la volonté d’instaurer la paix dans le nord du Mali. Un territoire que les deux groupes tentent de se partager de force sans les communautés et l’Etat central.
Alpha Mahamane Cissé