.
«C’est un Pakistanais. Mais il est très pacifique», nous prévient le chauffeur. Le Pakistanais se dirige alors vers notre bus. Quand il fait son entrée, les regards de tous les occupants du véhicule se fixent sur lui. Pendant la minute du contrôle, tout devient calme. Il a le regard froid et la mine serrée. Il jette un regard à gauche et à droite pour constater si les hommes et les femmes ne sont pas assis côte à côte. En ressortant, il demande au chauffeur, en arabe: «Gao»? Le chauffeur hoche la tête pour dire oui. Il dire alors «Salamaleïkoum». Le mot de passe pour demander à la dizaine de combattants, lourdement armées, qui se trouvent devant le car, de nous laisser passer. L’atmosphère se détend et le voyage peut continuer.
Avec plusieurs heures de retard, dues à une panne à Douentza, nous atteignons Gao, le lendemain vers 9 heures. Au poste de contrôle de Wabaria, à l’entrée de la ville, il faut être patient. Le Mujoa doit d’abord vérifier les identités, fouiller l’intérieur du car, ainsi que certains sacs. Contrairement à nos forces de sécurité, ils ne prennent pas un rotin aux voyageurs. Pendant que nous attendions, un combattant du Mujao, ex-agent de police que nous connaissions depuis longtemps, nous a confié que la fouille permettait de savoir si les voyageurs transportent des cigarettes, des armes ou de la drogue. «Nous ne sommes pas là pour déranger les gens, mais plutôt pour faire respecter la charia», a-t-il ajouté, avant de prendre congé de nous.
La mort à petit feu…
Celui qui a quitté la Cité de Askia il y a plus de 6 mois, comprendra, en y entrant de nouveau, que la ville est presque morte. Les habitations sont, pour la plupart, fermées, les services de l’Etat sont cadenassés (pour ceux qui ont été épargnés par les casseurs du MNLA), les hôtels, bars et restaurants n’existent plus. La circulation est rythmée par les incessants vas-et-viens des véhicules de patrouille de la police islamique. Au centre ville, le pied à terre et le gouvernorat sont déserts. Ils portent encore les stigmates du violent conflit qui a opposé, le 30 juin 2012, le Mujao au MNLA.
Sur l’entrée principale du bureau du gouverneur, on peut voir encore la plaque du Conseil Transitoire de l’Azawad (CTA). Mais les locaux sont vides. Le seul bâtiment administratif encore utilisé par les Islamistes est la mairie. C’est leur nouveau tribunal.
Plus loin, les bâtiments de la BNDA, d’ECOBANK ou encore de la BDM-SA ont été éventrés par les lance-roquettes du MNLA avant son départ précipité. Pas de station radio qui émette sans la bénédiction du Mujao. La station régionale de l’ORTM a été littéralement saccagée par le MNLA. Certains appareils de l’ORTM, retrouvés par la suite, se trouvent actuellement dans les mains des islamistes.
Le marché Washington, lui, ne compte plus que quelques boutiques, appartenant aux Arabes et plutôt bien achalandées. Dans la rue qui mène au poste de police, on trouve quelques quincailleries tenues par les Songhoï. C’est là que plusieurs jeunes, qui ont perdu leur emploi, se retrouvent tous les jours pour débattre de la situation et se donner les nouvelles, qui tournent autour de la pauvreté, des faits et gestes quotidiens du Mujao et la passivité avec laquelle le gouvernement du Mali traite l’occupation des régions du Nord.
Parmi eux, S. Maïga. Il travaillait dans une ONG locale avant les événements. Aujourd’hui, avec le départ de tous les partenaires et le saccage des locaux par le MNLA, il peine à procurer à sa petite famille les trois repas quotidiens. «Je ne sais plus où donner de la tête. Je vis sur mes petites économies, mais je commence à m’essouffler. Je ne peux pas quitter Gao, car j’ai toute ma famille ici et je sais qu’à Bamako trouver un travail sera difficile. Nous mourrons à petit feu chaque jour qui passe. Ce n’est pas le discours politique d’opportunistes bamakois, mais la triste réalité», nous a-t-il affirmé, en nous tendant son badge. Et, quand on lui demande ce qu’il pense de l’intervention militaire du Mali face aux islamistes, M. Maïga répond: «le gouvernement du Mali n’a pas encore fini d’observer son nombril. Comment pourra-t-il venir nous délivrer de ces barbares ? Pour venir se battre, il faut relever la tête. Bamako a toujours la tête baissée… et c’est dommage»
Assis au bord du fleuve, sous une tente, Alkaly essaie de rafistoler sa vieille moto. Il apprend que nous sommes de Bamako et se presse de nous rencontrer pour exposer les difficultés quotidiennes qui l’assaillent: «je suis employé des Collectivités et je ne gagne qu’un peu plus de 40 000 FCFA par mois. On me demande, chaque mois, de rejoindre Bamako pour toucher ma paie. Le prix du transport Bamako – Gao, aller et retour, coûte 34 000 FCFA. Il ne me restera qu’environ 6 000 FCFA sur mon salaire. Avec quoi pourrais-je vivre le reste du mois?», lance Alkaly, le regard fixé sur les pêcheurs qui passent.
Des cas similaires à celui d’Alkaly nous ont été rapportés par plusieurs employés des Collectivités se trouvant dans les autres zones, en périphérie de Gao. Certains ont choisi d’attendre souvent trois mois, pour que la somme soit importante, avant de venir retirer leur argent. Nous reviendrons sur d’autres problèmes que connaissent ces travailleurs dans notre prochaine édition.
Parmi les nombreuses autres difficultés que connaissent les populations de la Cité des Askias, il y a l’approvisionnement en eau et en électricité. Depuis plusieurs mois, de 18 heures à minuit, les habitants bénéficient de l’électricité. «Pour l’eau, c’est la loterie», nous a ironiquement répondu une femme de ménage. Sans oublier d’ajouter que «le Mujao avait promis de mettre la main à la poche. Mais peut-être qu’ils n’ont pas encore échangé en CFA les millions d’Euros qu’ils ont».
…ou la solution Mujao
Pour ceux qui n’avaient pas de solution à leurs problèmes, même avant la crise, il y a d’abord eu le MLNA, puis le Mujao. Au MNLA, nous raconte Oumar, «on ne faisait que piller et voler. Il fallait se battre pour montrer sa capacité à faire régner l’ordre. Nous avions des armes, mais nous n’étions pas respectés. Avec le Mujao, j’ai appris à me maîtriser. J’ai un salaire par mois et, quand je suis malade, on me soigne».
Oumar a été muté du Gourma et fait partie des centaines de policiers du Mujao. Agé de 21 ans, il n’avait pas d’emploi et n’a pas un niveau scolaire élevé. Quand on lui demande ce que ses parents en pensent, Oumar dit tout simplement: «avec l’argent que je gagne, je peux subvenir aux besoins de ma famille. D’ailleurs, les gens du Mujao m’ont demandé de me marier et ils vont, pour cela, me donner 500 000 FCFA. Donc, mes parents ne sont pas contre». Quand nous lui demandons, à nouveau, s’il n’a pas peur de mourir, s’il advenait que le Mali attaque le Mujao, le visage du jeune Oumar s’assombrit…Puis il répond sèchement: «je ne veux pas en parler».
Hassan, lui, est natif de Gao. Dans la hiérarchie du Mujao, il est Lieutenant et il touche 200 000 FCFA par mois. Un modeste somme, qui permet cependant au jeune chef de famille de bien vivre. «Je suis ici pour tout d’abord pour améliorer mes conditions de vie. Je ne peux pas dire que les populations ici ne sont pas de bons musulmans. Je suis engagé pour un job et je le fais, c’est tout». Hors micro, Oumar nous dira que la majorité des «jeunes noirs» qui se sont engagés dans cette aventure le font pour l’argent, car le Mali ne s’occupe pas d’eux.
Avant de quitter Gao, en fin de semaine dernière, nous avons tenu à assister à la mutilation d’un homme qu’on avait accusé de plusieurs vols. Assis et ligoté dans un fauteuil, l’homme a reçu tout d’abord une dose d’anesthésie à la main qui devait être coupée, pour qu’il ne sente pas la douleur. Le bourreau s’est ensuite avancé et, après avoir prononcé le nom de Dieu, il a taillé le poignet jusqu’à l’os avec un couteau, de manière méthodique.
Ayant atteint l’articulation, il a continué jusqu’à ce que les ligaments soient bien coupés. Après environ trois minutes, la main était détachée de l’avant-bras. Scène macabre, scène effroyable. Mais, pour Abdel Hakim, porte-parole du Mujao, «c’est la justice de Dieu qui a été ainsi rendue». Abdel Hakim d’expliquer que «le Mujao ne mutile pas quelqu’un après un vol ou une tentative de vol. La personne est amenée jusqu’à trois, voire quatre fois à jurer sur le Coran qu’il ne recommencera plus. Après les trois ou quatre relaxes, si la personne récidive pour une cinquième fois, la sentence est claire…».
Après avoir assisté à cette énième mutilation, nous avons, une fois de plus, compris que les Islamistes étaient venus pour rester… pour de bon. D’autant plus que les six entités distinctes qui se trouvent actuellement à Gao essaient de renforcer leurs positions, à travers des rencontres et des actions sur le terrain.
Paul Mben de retour de Gao
Brèves
Le Mujao ne vit pas que de la parole de Dieu
Le Mouvement pour l’Unicité et le Jighad en Afrique Ocidentale (Mujao), dans ses différents faits et gestes publics prohibe la cigarette, l’alcool, la drogue, la mixité avec les femmes… A Gao, d’où nous revenons, il est pourtant loisible de voir certains jihadistes fumer… même de la marijuana. Ce sont les jeunes, en majorité, qui consomment de l’alcool. Côté femmes, nous avons assisté plusieurs fois aux guets que les jihadistes faisaient dans les rues pour attendre les jeunes filles qu’ils désiraient. C’est ainsi que le 29 septembre, un jihadiste, qui avait menacé un jeune pour une histoire de femme, a été sérieusement molesté par les jeunes patrouilleurs de Gao. Ces jeunes ont ensuite appelé Aliou Touré, le chef de la police islamique, afin qu’il conduise son élément à l’hôpital.
Deux Français au service des Islamistes
A Gao, dans la villa du douanier Modibo Maïga, au bord du fleuve Niger, plusieurs Islamistes d’AQMI, de passage à Gao, font un séjour. Parmi eux, deux Français. C’est le témoignage des riverains qui nous a tout d’abord alertés. «Il y a deux hommes qui parlent correctement français et ils n’ont pas le nez comme les Arabes», nous a soufflé une vieille dame. Ensuite, au poste de police, les bruits ont couru sur «le changement de méthode de travail». Selon un membre du Mujoa, «il y avait d’abord des Egyptiens, qui travaillaient dans le domaine de la coordination des différents mouvements qui se trouvent actuellement dans le Nord du Mali. Actuellement, ce sont les deux Français qui travaillent dans ce domaine». Après avoir passé plusieurs heures à épier les deux islamistes expatriés, nous les avons vus sortir. Direction, le quartier Château. Dans cette zone, une résidence dans laquelle se trouverait un centre des opérations, avec toutes sortes d’appareils sophistiqués. «Les Islamistes sont connectés nuit et jour et les deux Français sont toujours sur les ordinateurs» nous a confirmé un habitant de Gao. D’après plusieurs recoupements, les deux Français, dont l’un se fait appeler Hamza, seraient spécialisés dans la stratégie militaire.
De Konna à Bamako: le malheur des uns fait le bonheur des autres
Sur la RN6, dans le territoire encore sous contrôle du Mali, les transporteurs routiers et les passagers sont à bout de souffle. La cause? Des policiers aux gendarmes, en passant par les agents de la Douane et les militaires, chacun veut s’en mettre plein les poches. Et aucune technique n’est ignorée. A Konna, ce sont les militaires qui bloquent très souvent certains bagages et demandent que les propriétaires «paient quelques chose». Quand le chauffeur du bus est teigneux, ils finissent par demander «le prix du thé». Les champions du Mali dans ces jeux d’arnaque sont les agents des postes de Ty et de Barbé. Pour trimballer les usagers de la route et encaisser de l’argent, ils n’hésitent pas à cibler les pauvres villageois qui viennent de quitter les zones sous occupation islamiste. Carte d’identité, cartons de lait, de Ramy (jus de fruits), sacs de semoule… tout prétexte est bon. Le pire, dans cette histoire, est que les agents acceptent même de prendre seulement 100 FCFA pour laisser continuer certains passagers. A l’aller comme au retour, des scènes de ce genre se sont répétées à Ty. Les gendarmes, quand à eux, ont trouvé un dernier gagne-pain: confisquer le matériel de thé des apprentis des bus pour de l’argent. A 1 heure du matin, jeudi dernier, au poste de Gendarmerie de Tènè, le gendarme de permanence n’a pas hésité à prendre 3 000 FCFA et à se rendormir ensuite. A San, le Douanier à tout simplement demandé au chauffeur du bus de lui donner, de temps en temps, 1 000 ou 2 000 FCFA afin qu’il «ferme les yeux sur certaines choses».
Avec les événements que vit notre pays, notamment dans le Septentrion, on aurait cru que les agents des différents postes routiers allaient devenir plus pragmatiques dans leur façon de travailler. Dommage que ce ne soit pas le cas. Les différents départements ministériels sont vivement interpellés.
PM
NORD DU MALI
Gao et plusieurs localités asphyxiées par les Islamistes du MUJAO
Depuis le 30 juin denier, les Islamistes du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique Occidentale (MUJAO) exercent une pression économique et sociale sur les populations des zones qu’ils contrôlent. Nous y avons séjourné quelques temps.
Mercredi 25 septembre 2102, vers 17 heures, à l’entrée de la ville de Douentza, à 175 kilomètres de Sévaré, nous faisons notre première rencontre avec les combattants du Mujao. Un pick-up avec une mitrailleuse montée se dirige vers nous et une personne en descend.
«C’est un Pakistanais. Mais il est très pacifique», nous prévient le chauffeur. Le Pakistanais se dirige alors vers notre bus. Quand il fait son entrée, les regards de tous les occupants du véhicule se fixent sur lui. Pendant la minute du contrôle, tout devient calme. Il a le regard froid et la mine serrée. Il jette un regard à gauche et à droite pour constater si les hommes et les femmes ne sont pas assis côte à côte. En ressortant, il demande au chauffeur, en arabe: «Gao»? Le chauffeur hoche la tête pour dire oui. Il dire alors «Salamaleïkoum». Le mot de passe pour demander à la dizaine de combattants, lourdement armées, qui se trouvent devant le car, de nous laisser passer. L’atmosphère se détend et le voyage peut continuer.
Avec plusieurs heures de retard, dues à une panne à Douentza, nous atteignons Gao, le lendemain vers 9 heures. Au poste de contrôle de Wabaria, à l’entrée de la ville, il faut être patient. Le Mujoa doit d’abord vérifier les identités, fouiller l’intérieur du car, ainsi que certains sacs. Contrairement à nos forces de sécurité, ils ne prennent pas un rotin aux voyageurs. Pendant que nous attendions, un combattant du Mujao, ex-agent de police que nous connaissions depuis longtemps, nous a confié que la fouille permettait de savoir si les voyageurs transportent des cigarettes, des armes ou de la drogue. «Nous ne sommes pas là pour déranger les gens, mais plutôt pour faire respecter la charia», a-t-il ajouté, avant de prendre congé de nous.
La mort à petit feu…
Celui qui a quitté la Cité de Askia il y a plus de 6 mois, comprendra, en y entrant de nouveau, que la ville est presque morte. Les habitations sont, pour la plupart, fermées, les services de l’Etat sont cadenassés (pour ceux qui ont été épargnés par les casseurs du MNLA), les hôtels, bars et restaurants n’existent plus. La circulation est rythmée par les incessants vas-et-viens des véhicules de patrouille de la police islamique. Au centre ville, le pied à terre et le gouvernorat sont déserts. Ils portent encore les stigmates du violent conflit qui a opposé, le 30 juin 2012, le Mujao au MNLA.
Sur l’entrée principale du bureau du gouverneur, on peut voir encore la plaque du Conseil Transitoire de l’Azawad (CTA). Mais les locaux sont vides. Le seul bâtiment administratif encore utilisé par les Islamistes est la mairie. C’est leur nouveau tribunal.
Plus loin, les bâtiments de la BNDA, d’ECOBANK ou encore de la BDM-SA ont été éventrés par les lance-roquettes du MNLA avant son départ précipité. Pas de station radio qui émette sans la bénédiction du Mujao. La station régionale de l’ORTM a été littéralement saccagée par le MNLA. Certains appareils de l’ORTM, retrouvés par la suite, se trouvent actuellement dans les mains des islamistes.
Le marché Washington, lui, ne compte plus que quelques boutiques, appartenant aux Arabes et plutôt bien achalandées. Dans la rue qui mène au poste de police, on trouve quelques quincailleries tenues par les Songhoï. C’est là que plusieurs jeunes, qui ont perdu leur emploi, se retrouvent tous les jours pour débattre de la situation et se donner les nouvelles, qui tournent autour de la pauvreté, des faits et gestes quotidiens du Mujao et la passivité avec laquelle le gouvernement du Mali traite l’occupation des régions du Nord.
Parmi eux, S. Maïga. Il travaillait dans une ONG locale avant les événements. Aujourd’hui, avec le départ de tous les partenaires et le saccage des locaux par le MNLA, il peine à procurer à sa petite famille les trois repas quotidiens. «Je ne sais plus où donner de la tête. Je vis sur mes petites économies, mais je commence à m’essouffler. Je ne peux pas quitter Gao, car j’ai toute ma famille ici et je sais qu’à Bamako trouver un travail sera difficile. Nous mourrons à petit feu chaque jour qui passe. Ce n’est pas le discours politique d’opportunistes bamakois, mais la triste réalité», nous a-t-il affirmé, en nous tendant son badge. Et, quand on lui demande ce qu’il pense de l’intervention militaire du Mali face aux islamistes, M. Maïga répond: «le gouvernement du Mali n’a pas encore fini d’observer son nombril. Comment pourra-t-il venir nous délivrer de ces barbares ? Pour venir se battre, il faut relever la tête. Bamako a toujours la tête baissée… et c’est dommage»
Assis au bord du fleuve, sous une tente, Alkaly essaie de rafistoler sa vieille moto. Il apprend que nous sommes de Bamako et se presse de nous rencontrer pour exposer les difficultés quotidiennes qui l’assaillent: «je suis employé des Collectivités et je ne gagne qu’un peu plus de 40 000 FCFA par mois. On me demande, chaque mois, de rejoindre Bamako pour toucher ma paie. Le prix du transport Bamako – Gao, aller et retour, coûte 34 000 FCFA. Il ne me restera qu’environ 6 000 FCFA sur mon salaire. Avec quoi pourrais-je vivre le reste du mois?», lance Alkaly, le regard fixé sur les pêcheurs qui passent.
Des cas similaires à celui d’Alkaly nous ont été rapportés par plusieurs employés des Collectivités se trouvant dans les autres zones, en périphérie de Gao. Certains ont choisi d’attendre souvent trois mois, pour que la somme soit importante, avant de venir retirer leur argent. Nous reviendrons sur d’autres problèmes que connaissent ces travailleurs dans notre prochaine édition.
Parmi les nombreuses autres difficultés que connaissent les populations de la Cité des Askias, il y a l’approvisionnement en eau et en électricité. Depuis plusieurs mois, de 18 heures à minuit, les habitants bénéficient de l’électricité. «Pour l’eau, c’est la loterie», nous a ironiquement répondu une femme de ménage. Sans oublier d’ajouter que «le Mujao avait promis de mettre la main à la poche. Mais peut-être qu’ils n’ont pas encore échangé en CFA les millions d’Euros qu’ils ont».
…ou la solution Mujao
Pour ceux qui n’avaient pas de solution à leurs problèmes, même avant la crise, il y a d’abord eu le MLNA, puis le Mujao. Au MNLA, nous raconte Oumar, «on ne faisait que piller et voler. Il fallait se battre pour montrer sa capacité à faire régner l’ordre. Nous avions des armes, mais nous n’étions pas respectés. Avec le Mujao, j’ai appris à me maîtriser. J’ai un salaire par mois et, quand je suis malade, on me soigne».
Oumar a été muté du Gourma et fait partie des centaines de policiers du Mujao. Agé de 21 ans, il n’avait pas d’emploi et n’a pas un niveau scolaire élevé. Quand on lui demande ce que ses parents en pensent, Oumar dit tout simplement: «avec l’argent que je gagne, je peux subvenir aux besoins de ma famille. D’ailleurs, les gens du Mujao m’ont demandé de me marier et ils vont, pour cela, me donner 500 000 FCFA. Donc, mes parents ne sont pas contre». Quand nous lui demandons, à nouveau, s’il n’a pas peur de mourir, s’il advenait que le Mali attaque le Mujao, le visage du jeune Oumar s’assombrit…Puis il répond sèchement: «je ne veux pas en parler».
Hassan, lui, est natif de Gao. Dans la hiérarchie du Mujao, il est Lieutenant et il touche 200 000 FCFA par mois. Un modeste somme, qui permet cependant au jeune chef de famille de bien vivre. «Je suis ici pour tout d’abord pour améliorer mes conditions de vie. Je ne peux pas dire que les populations ici ne sont pas de bons musulmans. Je suis engagé pour un job et je le fais, c’est tout». Hors micro, Oumar nous dira que la majorité des «jeunes noirs» qui se sont engagés dans cette aventure le font pour l’argent, car le Mali ne s’occupe pas d’eux.
Avant de quitter Gao, en fin de semaine dernière, nous avons tenu à assister à la mutilation d’un homme qu’on avait accusé de plusieurs vols. Assis et ligoté dans un fauteuil, l’homme a reçu tout d’abord une dose d’anesthésie à la main qui devait être coupée, pour qu’il ne sente pas la douleur. Le bourreau s’est ensuite avancé et, après avoir prononcé le nom de Dieu, il a taillé le poignet jusqu’à l’os avec un couteau, de manière méthodique.
Ayant atteint l’articulation, il a continué jusqu’à ce que les ligaments soient bien coupés. Après environ trois minutes, la main était détachée de l’avant-bras. Scène macabre, scène effroyable. Mais, pour Abdel Hakim, porte-parole du Mujao, «c’est la justice de Dieu qui a été ainsi rendue». Abdel Hakim d’expliquer que «le Mujao ne mutile pas quelqu’un après un vol ou une tentative de vol. La personne est amenée jusqu’à trois, voire quatre fois à jurer sur le Coran qu’il ne recommencera plus. Après les trois ou quatre relaxes, si la personne récidive pour une cinquième fois, la sentence est claire…».
Après avoir assisté à cette énième mutilation, nous avons, une fois de plus, compris que les Islamistes étaient venus pour rester… pour de bon. D’autant plus que les six entités distinctes qui se trouvent actuellement à Gao essaient de renforcer leurs positions, à travers des rencontres et des actions sur le terrain.
Paul Mben, de retour de Gao
Brèves
Le Mujao ne vit pas que de la parole de Dieu
Le Mouvement pour l’Unicité et le Jighad en Afrique Ocidentale (Mujao), dans ses différents faits et gestes publics prohibe la cigarette, l’alcool, la drogue, la mixité avec les femmes… A Gao, d’où nous revenons, il est pourtant loisible de voir certains jihadistes fumer… même de la marijuana. Ce sont les jeunes, en majorité, qui consomment de l’alcool. Côté femmes, nous avons assisté plusieurs fois aux guets que les jihadistes faisaient dans les rues pour attendre les jeunes filles qu’ils désiraient. C’est ainsi que le 29 septembre, un jihadiste, qui avait menacé un jeune pour une histoire de femme, a été sérieusement molesté par les jeunes patrouilleurs de Gao. Ces jeunes ont ensuite appelé Aliou Touré, le chef de la police islamique, afin qu’il conduise son élément à l’hôpital.
Deux Français au service des Islamistes
A Gao, dans la villa du douanier Modibo Maïga, au bord du fleuve Niger, plusieurs Islamistes d’AQMI, de passage à Gao, font un séjour. Parmi eux, deux Français. C’est le témoignage des riverains qui nous a tout d’abord alertés. «Il y a deux hommes qui parlent correctement français et ils n’ont pas le nez comme les Arabes», nous a soufflé une vieille dame. Ensuite, au poste de police, les bruits ont couru sur «le changement de méthode de travail». Selon un membre du Mujoa, «il y avait d’abord des Egyptiens, qui travaillaient dans le domaine de la coordination des différents mouvements qui se trouvent actuellement dans le Nord du Mali. Actuellement, ce sont les deux Français qui travaillent dans ce domaine». Après avoir passé plusieurs heures à épier les deux islamistes expatriés, nous les avons vus sortir. Direction, le quartier Château. Dans cette zone, une résidence dans laquelle se trouverait un centre des opérations, avec toutes sortes d’appareils sophistiqués. «Les Islamistes sont connectés nuit et jour et les deux Français sont toujours sur les ordinateurs» nous a confirmé un habitant de Gao. D’après plusieurs recoupements, les deux Français, dont l’un se fait appeler Hamza, seraient spécialisés dans la stratégie militaire.
De Konna à Bamako: le malheur des uns fait le bonheur des autres
Sur la RN6, dans le territoire encore sous contrôle du Mali, les transporteurs routiers et les passagers sont à bout de souffle. La cause? Des policiers aux gendarmes, en passant par les agents de la Douane et les militaires, chacun veut s’en mettre plein les poches. Et aucune technique n’est ignorée. A Konna, ce sont les militaires qui bloquent très souvent certains bagages et demandent que les propriétaires «paient quelques chose». Quand le chauffeur du bus est teigneux, ils finissent par demander «le prix du thé». Les champions du Mali dans ces jeux d’arnaque sont les agents des postes de Ty et de Barbé. Pour trimballer les usagers de la route et encaisser de l’argent, ils n’hésitent pas à cibler les pauvres villageois qui viennent de quitter les zones sous occupation islamiste. Carte d’identité, cartons de lait, de Ramy (jus de fruits), sacs de semoule… tout prétexte est bon. Le pire, dans cette histoire, est que les agents acceptent même de prendre seulement 100 FCFA pour laisser continuer certains passagers. A l’aller comme au retour, des scènes de ce genre se sont répétées à Ty. Les gendarmes, quand à eux, ont trouvé un dernier gagne-pain: confisquer le matériel de thé des apprentis des bus pour de l’argent. A 1 heure du matin, jeudi dernier, au poste de Gendarmerie de Tènè, le gendarme de permanence n’a pas hésité à prendre 3 000 FCFA et à se rendormir ensuite. A San, le Douanier à tout simplement demandé au chauffeur du bus de lui donner, de temps en temps, 1 000 ou 2 000 FCFA afin qu’il «ferme les yeux sur certaines choses».
Avec les événements que vit notre pays, notamment dans le Septentrion, on aurait cru que les agents des différents postes routiers allaient devenir plus pragmatiques dans leur façon de travailler. Dommage que ce ne soit pas le cas. Les différents départements ministériels sont vivement interpellés.
PM
Cheaka A. Touré lors des Assises de l’occupation:
«Evitez de rester dans la diversion…»
A la clôture des Assises de l’occupation organisées par la Coalition pour le Mali, le Représentant spécial de la CEDEAO au Mali, Cheaka Aboudou Touré, a fait une intervention très remarquée. Le diplomate chevronné qu’il est n’a, en effet, pas hésité à faire quelques mises en garde et à rétablir certaines vérités.
Les Assises de l’occupation ont été un réel succès et installé pour de bon la Coalition pour le Mali au point de convergence de tout processus réaliste de résolution de la crise au Nord de notre pays. En effet, le regroupement de bonnes volontés dirigé par Gabouné Kéita et Tiébilé Dramé a réussi ce qu’aucun autre n’avait jamais pensé à faire jusqu’à aujourd’hui, donner la parole aux populations soumises au joug des séparatistes et autres salafistes, Maliens comme étrangers.
S’il est une vérité qui a été démontrée lors de ces travaux, c’est que, trop souvent au Mali, nous préférons faire compliqué lorsque c’est simple. La démarche de faire appel aux témoignages était on ne peut plus évidente, mais elle a manifestement plutôt crevé l’œil de nombre de négociateurs, facilitateurs ou analystes autoproclamés. Autre vérité, largement plus dérangeante, à tirer des Assises de l’occupation, l’absence tonitruante des plus hautes autorités du pays dans la salle, où se bousculaient pourtant diplomates accrédités dans notre pays, représentants d’organismes de coopération bilatérale et multilatérale ou d’agences onusiennes et membres de la presse, nationale et internationale, comme si elles estimaient être déjà «suffisamment informées».
C’est dans ce contexte qu’est intervenu le Représentant spécial de la CEDEAO au Mali, Cheaka Aboudou Touré, qui a été invité par les organisateurs à prendre la parole lors de la cérémonie de clôture. Ce fut un moment sans langue de bois, hautement pédagogique et très instructif. Après avoir rappelé la genèse de la révision du Traité de la CEDEAO en 1993, pour passer de «la CEDEAO des Etats à celle des peuples», après nombre de processus de prise de pouvoir par la force, il ironisera: «si les coups d’Etat permettaient de se développer, l’Afrique serait une superpuissance!».
M. Touré, visiblement agacé par des interpellations de la CEDEAO à travers sa personne, qu’il juge non fondées, a tenu à mettre les points sur les i. Tout d’abord, il demandera aux détracteurs de l’organisation sous régionale de bien relire le mandat confié au Médiateur. Car, si négociation il doit y avoir avec les groupes armés, il ne faut pas oublier que deux points sont non négociables: l’intégrité territoriale du Mali et la laïcité garantie par notre Constitution. Conclusion: «Pas d’amalgames. Il y a des gens avec lesquels le dialogue n’est pas possible, car ses conditions ne sont pas réunies».
Cheaka Touré affirmera aussi, dans le même ordre d’idées, qu’il n’existe à ce jour aucun document faisant état de la mobilisation éventuelle de 3 300 hommes pour faire partie de la MICEMA. «La solidarité de la CEDEAO est un devoir moral pour ses Etats membres et un droit légitime pour le Mali, dès lors que nous avons tous opté pour une mutualisation de nos moyens pour une sortie honorable et durable de la crise».
«La CEDEAO n’est pas une machine de guerre», martèlera M. Touré, mais un instrument d’intégration politique, économique, social et culturel. Et d’ajouter qu’il ne fallait pas se voiler la face et fuir les réalités. «Pour résoudre la crise actuelle, mes frères et sœurs maliens doivent impérativement éviter de rester dans la diversion, envisager une gestion stratégique de la crise et assurer un leadership unifié, car nous avons déjà perdu trop de temps». Voilà qui a le mérite d’être clair et cousu de bon sens et de franchise!
Pour Cheaka A. Touré, le Mali doit mettre en place, comme le lui ont recommandé les Chefs d’Etat de la CEDEAO, une cellule de gestion de crise au niveau national et s’atteler désormais à atténuer la mauvaise image qu’il donne au plan international, à cause notamment d’une absence d’un leadership fort et unifié à la tête de l’Etat. «La CDEAO, c’est le Mali, et le Mali, c’est la CEDEAO» rappellera-t-il, ajoutant «il n’y a aucune autre organisation régionale africaine qui peut se targuer d’avoir réussi ses interventions dans un Etat membre au moins une dizaine de fois».
Venu participer aux Assises, comme il le dira «pour écouter, apprendre, comprendre et mieux s’ajuster » le Représentant spécial de la CEDEAO les a qualifiées de «moment historique dans le processus de gestion de crise au Mali».
Comme pour le paraphraser, Tiébilé Dramé, 1er Vice-Président de la Coalition pour le Mali, en mettant fin à la rencontre, la présentera comme le début du processus de définition «d’une stratégie malienne, d’un plan malien, fondés sur un large consensus des parties prenantes nationales» afin que, sans exclusive ni exclusion, les Maliens prennent réellement conscience de la nécessité pour eux de «prendre le contrôle du processus de résolution de la crise» sous toutes ses formes.
«Il n’y a pas eu d’accord sur toutes les questions, mais il y a des accords sur des questions importantes. Nous venons de faire le procès de l’occupation. C’est une source de profonde humiliation pour notre peuple, de négation des libertés individuelles et collectives et de privation des droits humains. Il faut y mettre fin au plus vite» conclura Tiébilé Dramé, en rappelant qu’un large consensus avait quand même été trouvé.
En effet, malgré les divergences sur les moyens à privilégier en première instance pour mettre fin à l’occupation des 2/3 de notre territoire, la majeure partie des participants aux Assises de l’occupation est convaincue que, si le dialogue ne marche pas, l’action armée sera inévitable. D’où les appels lancés à la CEDEAO, à l’UA, à l’ONU et à la célébrissime nébuleuse appelée «Communauté internationale».
Ramata Diaouré
Annulation des décisions d’intégration de 263 fonctionnaires
Les éclairages du Ministre
Aussitôt après avoir pris les décisions d’annulation de l’intégration de 209 fonctionnaires et de 54 contractuels dans la Fonction Publique, le ministre en charge de cette question, Mamadou Namory Traoré, a animé une conférence de presse, le mercredi 3 septembre dernier à son cabinet. Au cours de cette rencontre avec les journalistes, le ministre a expliqué le bien fondé de ces décisions.
La décision de radiation de ces «Maliens privilégiés» de la Fonction publique a été par le ministre Traoré le 2 septembre. Suite à cette mesure, ceux-ci s’étaient regroupés devant le ministère pour contester cette décision. C’est pour cette raison que le ministre Mamadou Namory Traoré a décidé de rencontrer les journalistes, pour prendre à témoin l’opinion publique concernant le bien fondé de ses décisions.
D’entrée de jeu, le ministre a expliqué ces personnes occupaient des emplois publics. Au Mali, pour pourvoir ce type d’emplois, il faut obligatoirement passer par la voie d’un concours ouvert à tous. Quelle ne fut donc la surprise du ministre de découvrir que ces agents avaient intégré la fonction publique sans passer de concours, foulant aux pieds, du coup, le principe de l’égalité et de l’équité dans l’accès aux emplois publics.
C’est pourquoi, suite à des dénonciations quotidiennes par rapport à cette situation, il a diligenté des enquêtes pour dénicher les illégalités. «Mon rôle, c’est de pourvoir les emplois publics dans l’équité et l’égalité des chances. C’est une obligation que les emplois publics soient accessibles à tous. Quand j’ai découvert cette situation, je ne pouvais pas la laisser comme telle. Lorsqu’un ministre découvre une telle faute et qu’il ne dit rien, quel crédit a-t-il?».
Avant de poursuivre en ajoutant que ces intégrations avaient été effectuées en violation flagrante des textes. Toute chose qui est inadmissible dans un pays où les jeunes sont confrontés à des problèmes pour se trouver un emploi. D’où ses interrogations: «est-ce qu’ils sont plus Maliens que les autres? Sont-ils fiers, eux-mêmes, d’être entrés dans la fonction publique par la petite porte? Désormais, ce sera tolérance zéro dans les concours de recrutement dans la fonction publique. Tous ce qui seront pris en défaut seront sanctionnés conformément à la loi».
Pour le ministre Mamadou Namory Traoré, au-delà de tout, c’est la crédibilité de notre administration qui est en jeu. A ses dires, de tels comportements ternissent l’image de notre pays. Et, pour corriger cette injustice, dans les semaines à venir, le ministre Traoré a assuré qu’il publierait la liste des postes nouvellement ouverts. C’est dire donc que tous ceux qui ont été radiés seront remplacés par le biais d’un concours de recrutement ouvert à tous les Maliens qui remplissent les conditions requises. Mieux, pour situer toutes les responsabilités dans cette affaire, le ministre de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative a fait appel aux services du Vérificateur Général, qui sont en train mener toutes les investigations nécessaires et lui transmettront un rapport de leurs constatations.
Youssouf Diallo
Le ministre de l’agriculture au CNLCP
Le Mali n’est pas totalement à l’abri d’une invasion acridienne
Si tout se passe normalement, notre pays ne devrait pas connaître d’invasion acridienne cette année. C’est la révélation faite au ministre de l’agriculture, le Dr Yaranga Coulibaly, par le Directeur du Centre national de lutte contre les criquets pèlerins (CNLCP), Fakaba Diakité.
C’était au cours de son visite, le jeudi 4 septembre 2012 au cours de laquelle le ministre, en compagnie des membres de son cabinet, était venu s’enquérir des conditions de travail du CNLCP et recenser ses besoins en matière de lutte contre les criquets pèlerins.
Le directeur du CNLCP a profité de l’occasion pour rappeler au ministre de l’Agriculture les difficultés de son service. Il s’agit notamment de l’insécurité dans le Nord du Mali. En effet, selon lui, cette année le Centre n’a pas pu effectuer ses missions de prospection dans les régions du Nord. Pire, a-t-il ajouté, tout le matériel du CNLCP a été détruit ou emporté à cause de la rébellion qui a empêché la présence de l’Etat sur les 2/3 de son territoire.
Pourtant, il a également rappelé que son service était le plus équipé de toute la sous région. Autre difficulté du Centre, le paiement des primes de risque aux agents qui utilisent les pesticides. Fakaba Diakité a aussi relevé l’insuffisance en ressources de fonctionnement.
Pour lui, pour que son service accomplisse toutes les missions qui lui sont dévolues, il lui faut un budget de 500 millions de FCFA. Malheureusement, sur cette somme, il ne perçoit que 300 millions, et a même de la peine à entrer en possession de cette somme. D’où son appel à l’endroit du ministre Coulibaly pour que ce montant lui soit livré dans les semaines à venir. Faute de quoi, la mission de prospection qui est en cours risque de prendre fin faute de ressources. Toute chose qui pourrait faciliter le déplacement des criquets vers le Sud.
En réponse, le ministre Yaranga Coulibaly a précisé qu’il a déjà expliqué la situation au ministre de l’Economie, des Finances et du Budget et que les dispositions sont en train d’être prises pour éviter le déplacement des ces insectes nuisibles vers le Sud du Mali.
«Nous ferons tout pour que vous soyez invisibles. Car, si vous êtes visibles, cela n’est pas bon pour le Mali. Nous sommes ici pour résoudre fondamentalement les problèmes de nos paysans», a-t-il déclaré. Avant de dire qu’actuellement il n’y avait pas de véritable menace acridienne qui pointait à l’horizon.
Youssouf Diallo
Prix malien de la qualité
La SDV-Mali remporte le trophée de la 3ème édition
La troisième édition du Prix Malien de la Qualité a livré ses heureux lauréats vendredi dernier. A l’issue de plusieurs semaines de travail, le jury, composé de 12 personnes, a désigné la société de transit SDV-Mali comme la meilleure entreprise ayant mis en place un système de management avec une maitrise de catégorisation. La SDV-Mali est suivie de la Clinique Kabala et du restaurant La Vielle Marmite.
A travers ce Prix Malien de la Qualité, les autorités veulent, entre autres, promouvoir la démarche qualité au sein des populations, initier la démarche qualité au sein des organismes publics et privés, élaborer un répertoire national qualité, valoriser les performances qualités et images de marque des meilleurs organismes publics et privés et produire un état actualisé du niveau de qualité du tissu économique au Mali. Pour cette troisième édition, elles étaient au total 12 entreprises à postuler dans trois catégories. Pour la catégorie A, qui est le prix le plus élevé, c’est la société de transit SDV-Mali qui a été désignée meilleure entreprise dans la promotion de la qualité. Dans la catégorie B, c’est la Clinique de santé Kabala qui s’adjuge le trophée, tandis que dans la catégorie C, le prix a été remporté par le restaurant La Vielle Marmite. Ces trois entreprises, faut-il le signaler, représenteront notre pays lors de la compétition sous-régionale de la qualité qui doit se tenir prochainement à Ouagadougou.
Ouvert aux entreprises ayant accepté de s’installer dans notre pays, le Prix Malien de la Qualité a été l’occasion pour ses organisateurs de décerner des diplômes de participation aux entreprises ayant postulé. Pour le ministre de l’Industrie et du Commerce, l’organisation de la 3ème édition du prix malien de la qualité se justifie dans un contexte de marchés où la performance de l’entreprise se mesure par rapport à sa capacité à satisfaire les attentes des consommateurs et à répondre aux normes de spécifications techniques.
Abdel Kader Konaté a aussi réitéré l’engagement de son département à soutenir et à accompagner les entreprises dans leurs initiatives d’amélioration des performances dans le domaine de la qualité. Il faut noter que la remise des trophées de cette 3ème édition du Prix Malien de la Qualité a mobilisé plusieurs autres ministres du gouvernement au nombre desquels ceux de la Famille et de la Promotion de la Femme et de l’Enfant; de l’Artisanat et de la Culture et de la Santé.
Yaya Samaké
Maisons de la Femme et de l’Enfant
L’AJM et ONU Femmes évaluent les besoins en période de crise
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet «Prise en charge psychosociale et légale des femmes, protection des enfants victimes des violences du fait du conflit au nord du Mali», l’Association des juristes maliennes (AJM), en collaboration avec le Bureau pays d’ONU Femmes, a organisé toute une série d’activités.
C’est ainsi qu’elle a initié un atelier pour «L’identification des besoins des deux Maisons de la femme et de l’enfant de Bamako», afin de pouvoir leur fournir l’appui adéquat pour faire face à l’arrivée de nombreux déplacés des régions Nord de notre pays, au premier rang desquels les femmes et les enfants, les populations les plus vulnérables.
Pour la Présidente de l’AJM, Mme Dembélé Fatoumata Doumbia, l’atelier permet aux participants et à leurs partenaires «de disposer d’une information actualisée sur les enjeux et les défis des Maisons de la femme et l’enfant, tout en suscitant des échanges participatifs relatifs à la mise en œuvre des actions prioritaires à mener».
D’une durée programmée de cinq mois, le projet est axé, entre autres, sur le renforcement de deux cliniques juridiques à Bamako et à Mopti; l’intégration de deux entités de prise en charge dans les Maisons de la femme et de l’enfant de Sabalibougou et de Dar Salam, à Bamako et la mobilisation sociale.
Outre la lutte contre les violences basées sur le genre, l’aide psychosociale à la résilience et la mise en œuvre d’activités génératrices de revenus, l’AJM et ONU Femmes comptent, par ce partenariat opérationnel, mieux orienter les interventions prioritaires sur la réduction de la mortalité maternelle et néonatale et prendre en compte les besoins réels des populations cibles que sont les personnes déplacées.
Le ministère de la Famille et de la Promotion de la Femme et de l’Enfant a assuré les participants de son engagement pour la bonne marche du projet.
Ramata Diaouré
Solidarité avec les enfants démunis
La Mairie de la CIV offre des fournitures scolaires
Pour soulager les parents des enfants démunis en ce début d’année scolaire, la Mairie de la Commune IV du District de Bamako vient d’offrir des fournitures scolaires à 180 enfants.
La cérémonie de remise s’est déroulée vendredi dernier dans la cour de la municipalité, en présence des autorités scolaires de la Commune et du Coordinateur des chefs de quartier.
Quand l’Etat a des difficultés, et quand ses partenaires traditionnels se font rares, il est du devoir de tout citoyen d’apporter son aide, aussi minime soit-elle, à son voisin. C’est dans cette logique que la Maire de la Commune IV vient de s’illustrer par une opération de solidarité.
Elle a offert un important lot de fournitures scolaires à 180 enfants démunis de la commune. D’une valeur de plus de 3 millions de nos francs, ces fournitures sont composées, entre autres, de livres, de cahiers et d’ardoises.
Elles permettront d’atténuer les souffrances des parents d’élèves face aux nombreuses charges consécutives à la crise économique née du retrait des bailleurs de fonds après le coup d’Etat du 22 mars.
C’est en tout cas l’avis d’Aminata Diabaté, représentante de l’Association des parents d’élèves, qui a tenu au passage à remercier l’équipe communale pour ce geste.
Pour Ibrahima Dicko, Directeur de l’Académie d’enseignement de Lafiabougou, ce don soulage et va droit au cœur de l’administration scolaire. Il a expliqué qu’il enlevait une épine de ses pieds.
En remettant symboliquement un lot aux bénéficiaires, le Maire de la commune IV, Moussa Mara a affirmé que, compte tenu de la situation que traverse le pays, il était du devoir des municipalités de s’investir pour alléger les souffrances des populations. Il a aussi invité les bénéficiaires à prendre soin de ces fournitures.
Yaya Samaké
Chauffe-eau solaires
Abze Solar prime ses techniciens
Abze Solar a procédé, le vendredi 5 octobre dernier, à la remise officielle de leurs certificats de formation à une cinquantaine de techniciens en énergie solaire. La cérémonie était parrainée par le Président de la Chambre des Mines, Abdoulaye Pona. Il était entouré du Directeur général de l’ANPE, le Pr Makan Moussa Sissoko et de Son Excellence l’Ambassadeur du Burkina Faso au Mali, Sanné Mohamed Topan.
La cérémonie de remise de certificats à 50 techniciens formés à l’installation et à la maintenance des chauffe-eau solaires d’Abze Solar s’est ouverte par l’allocution de Son Altesse Abzeita Djigma.
Pour sa part, le parrain de la promotion, le Pr Makan Moussa Sissoko, a tout d’abord fait remarquer que c’était de l’énergie solaire du Mali qu’il s’agissait, avant de souhaiter la bienvenue à la Princesse Abzeita Djigma et au Managing Director CEO de Abze Solar, le Dr Anton Martens.
La cérémonie s’est poursuivie par une démonstration du montage d’un chauffe-eau solaire et la remise de leurs diplômes aux 50 spécialistes.
Le Président de la Chambre des Mines a vivement remercié Son Altesse Royale la Princesse Abzeita Djigma et son époux, un brillant couple d’ingénieurs, pour avoir choisi le Mali pour promouvoir et développer cette technologie utilisant l’énergie solaire.
Il a ensuite félicité les 50 lauréats, qui selon lui, ont effectué un bon choix professionnel. Il a ensuite assuré que la Chambre des Mines du Mali était en train de lancer un grand projet avec Abze Solar, ce qui constituera un point de chute professionnel pour les lauréats.
Pierre Fo’o Medjo
Younoussi Touré devant l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire:
«Tous les groupes armées qui ont agressé notre pays et occupé son sol sont des terroristes»
Le 3 octobre dernier, le Président par intérim de l’Assemblée Nationale du Mali, l’Honorable Younoussi Touré, était l’invité de ses pairs de Côte d’Ivoire lors de leur rentrée parlementaire d’Octobre. A cette occasion, il a prononcé un important discours, dont nous vous livrons la teneur ci-dessous.
M. Guillaume Kigbafori Soro, Président de l’Assemblée Nationale de la République de Côte d’Ivoire; MM les Présidents des Assemblées Nationales sœurs et Homologues; MM les Présidents des Institutions de la République; Mmes et MM les Membres du Gouvernement; Mmes et MM les Membres du Corps Diplomatique; M. le Préfet de la Région du Bélier, Préfet de Yamoussoukro; Honorables Députés; M. le Maire de Yamoussoukro; Mmes et MM les Directeurs Généraux, Directeurs Centraux, Directeurs et Chefs de Service; MM les Officiers Généraux, Officiers Supérieurs, Officiers subalternes, Sous-officiers et Militaires du Rang; Honorables Chefs Traditionnels; Distingués Chefs Religieux; Illustres invités;
M. Le Président, je voudrais vous exprimer mes sincères remerciements pour votre aimable invitation et pour l’accueil particulièrement chaleureux que vous avez réservé à ma délégation, qui comprend trois autres honorables députés, Hon. Ibrahima Diagnessy, 1er Secrétaire Parlementaire, Hon. Souleymane Sidibé, Président du Groupe d’amitié Mali – Côte d’Ivoire, Hon. Gossi Dramera.
La présente législature de votre Assemblée nationale a été possible grâce aux sacrifices consentis par les Ivoiriennes et les Ivoiriens pour sortir votre pays de la crise profonde qu’il a connue pendant plusieurs années.
Elle a été possible aussi grâce à la solidarité sous-régionale et internationale dont le pays a bénéficié dans cette phase critique de son histoire. Permettez-moi de rendre un vibrant hommage à tous les acteurs qui ont rendu cela possible.
Honorable Président, nous avons tous conscience que sortir d’une telle crise définitivement est un processus difficile et long, qui nécessite une gouvernance démocratique de qualité au service de tout le peuple ivoirien. Je pense qu’à cet égard les autorités ivoiriennes sont sur la bonne voie.
Je ne doute pas un seul instant que les actions conjuguées de SEM le Président Alassane Dramane Ouattara, de vous-même, Honorable Président de l’Assemblée Nationale, et de toutes les autres institutions de la RCI permettront au pays de retrouver définitivement la paix sociale, et les progrès économiques et sociaux tant attendus par le peuple ivoirien depuis des années.
Une reprise vigoureuse de l’économie ivoirienne est aussi une attente forte de tous les pays de l’UEMOA car, faut-il le rappeler, cette économie tient un rôle moteur dans l’espace UEMOA. Nous saluons les efforts engagés par le gouvernement ivoirien pour favoriser cette reprise.
Honorable Président, je crois fortement que le renforcement de l’action parlementaire dans la gouvernance, au niveau national comme communautaire, est un impératif commun à tous nos pays.
Nous, parlementaires, notre action couvre non seulement les fonctions législatives classiques de vote des lois et de contrôle de l’action gouvernementale, mais aussi, et de plus en plus, une diplomatie parlementaire efficace et une médiation sociale au service de la paix et du développement.
Je suis conforté dans cette idée par le rôle important qu’a joué, et continue de jouer, l’Assemblée Nationale du Mali dans la recherche d’une issue à la crise profonde que traverse notre pays depuis plusieurs mois.
En effet, comme vous le savez, depuis six mois, les 2/3 du territoire malien sont sous occupation de groupes armés, composés d’islamistes intégristes que sont Ansar Dine, MUJAO et AQMI et de leurs alliés rebelles touaregs du MNLA, qui avaient proclamé l’indépendance de l’AZAWAD, qui couvrirait la partie septentrionale du pays.
C’est suite à cette agression de ces groupes armés contre notre pays qu’est intervenu un coup d’état militaire conduisant à une grave crise institutionnelle. M. le Président, Honorables députés, l’Assemblée Nationale du Mali a joué un rôle de premier plan dans la prévention et la résolution de cette crise, à travers les actions suivantes:
Elaboration, depuis novembre 2011, d’un rapport du Parlement malien faisant ressortir l’extrême gravité de la situation sécuritaire dans les régions du nord du Mali et l’impérieuse nécessité d’une action rapide du gouvernement pour tuer la rébellion dans l’œuf. Ce rapport a été remis au Président de la République et au gouvernement de l’époque, après avoir échangé avec eux.
Interpellation du gouvernement sur la question sécuritaire, au cours d’un débat à huit clos et prise d’une résolution le 18 Janvier 2012.
Condamnation du coup d’état militaire dans une déclaration le 24 mars.
Adoption d’une Résolution sur la situation du Pays, appelant à «l’union sacrée de toutes les forces vives de la Nation au-delà des considérations partisanes pour faire face aux défis du Nord afin que le Pays retrouve son intégrité territoriale».
Adoption d’une feuille de route de sortie de crise.
Adoption d’une Résolution condamnant fermement la Déclaration de la prétendue indépendance de l’Azawad proclamée par le MNLA le 06 Avril 2012.
Actions en direction des représentations diplomatiques et consulaires au Mali, et auprès des Parlements africains et européens, pour des échanges approfondis sur la crise malienne.
Participation au mini-sommet des Chefs d’Etat de la CEDEAO, à Ouagadougou, et à plusieurs rencontres avec le Médiateur de la CEDEAO, à Bamako et à Ouagadougou.
Mission d’information à la Cour Pénale Internationale.
Adoption d’une Déclaration condamnant vigoureusement l’agression physique du Président de la République du Mali par intérim par des groupes de manifestants.
Adoption à ce jour de la quasi-totalité des lois prévues dans l’Accord cadre pour la sortie de crise: Loi portant amnistie générale au profit des auteurs du coup d’état et de leurs associés; Loi portant indemnisation des victimes de la guerre et du mouvement insurrectionnel du 22 mars 2012; Loi portant création du Comité Militaire de Suivi de la Réforme des Forces de Défense et de Sécurité; Loi portant prorogation du mandat des Députés.
Il est reconnu par tous que l’adoption de ces lois par le Parlement malien a largement contribué à l’apaisement du climat social et à l’engagement du processus de réconciliation nationale en cours.
Honorable Président, c’est le lieu de rappeler aussi le rôle déterminant qu’a joué la CEDEAO dans la résolution de cette crise institutionnelle, sous le leadership du Président Alassane Dramane Ouattara, Président en exercice de la CEDEAO, et à travers la médiation efficace du Président Blaise Comparé. Pour l’essentiel, le Mali est sorti de la crise institutionnelle à ce jour, car désormais les Institutions de la République exercent leurs prérogatives constitutionnelles.
Que les Chefs d’Etat de la CEDEAO et les autres institutions de l’espace CEDEAO, nationales comme communautaires, reçoivent ici l’expression de la gratitude du peuple et du Parlement malien pour leur solidarité.
Honorable Président, Honorables collègues députés, si, au niveau de la résolution de la crise institutionnelle, les progrès sont remarquables, aucun progrès n’a été fait à ce jour dans la résolution de la crise sécuritaire et la restauration de l’intégrité territoriale du pays.
Les forces d’occupation islamistes intégristes règnent par la terreur dans les trois régions du Nord du Mali, en faisant subir une répression féroce aux populations, sous le prétexte de l’application de la Charia: amputation de mains; viols et lapidation de femmes; tortures ; etc.
Pour la même cause, ils sont en train de détruire des mausolées, dont certains sont inscrits au Patrimoine culturel de l’humanité.
L’Assemblée nationale du Mali considère que tous les groupes armées qui ont agressé notre pays et occupé son sol sont des terroristes, qui doivent être traités comme tels par tous.
Bouter ces forces d’occupation hors du Mali et restaurer l’intégrité territoriale du pays est aujourd’hui la priorité des priorités pour les autorités et le peuple maliens.
Le Président de la République, le Gouvernement et les forces armées du Mali doivent être au cœur de ce processus, qu’il s’agisse de faire la guerre ou de négocier la paix. Ils ont besoin de l’appui de la CEDEAO et de toute la communauté internationale pour atteindre cet objectif.
Nous nous réjouissons de l’accord intervenu récemment entre le Mali et la CEDEAO concernant les modalités d’un appui militaire de la CEDEAO au Mali, pour l’aider à restaurer son intégrité territoriale.
Le Mali a adressé aussi une requête à l’ONU dans le même sens et espère que le Conseil de sécurité de l’ONU donnera une suite favorable à cette requête très prochainement.
L’Assemblée Nationale du Mali souhaite que l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire joigne sa voix à la sienne pour que cet appui de la CEDEAO et de toute la communauté internationale soit effectif à brève échéance dans l’intérêt du Mali, de tous ses pays voisins, de toute la sous-région et de toute la communauté internationale.
Tout doit être mis en œuvre pour éviter que cette zone occupée devienne un sanctuaire à partir duquel l’islamisme intégriste prospérerait et disposerait d’une base sûre pour opérer des attaques meurtrières dans la sous-région et dans le reste du monde.
Honorable Président, je reste convaincu que votre appui ne fera pas défaut au Mali dans la quête de la restauration de son intégrité territoriale.
C’est seulement au prix de cette solidarité des peuples qu’ensemble nous vaincrons le terrorisme déstabilisateur de nos Etats.
C’est dans l’espoir que nous renforcerons la coopération et la diplomatie parlementaire dans notre sous-région que je vous souhaite une bonne session parlementaire.
Je vous remercie.
La Redaction 22/09/2012