Pour marquer leur désapprobation de la confusion au nord du Mali, les sédentaires optent carrément pour l’autodéfense. Les partisans de l’Azawad ont désormais face à eux un adversaire de taille : le mouvement Irganda.
Réunies le week-end dernier à Gao, des populations sédentaires ont créé une organisation dénommée communautés de culture songhoy, mouvement Irganda. L’initiative, menée d’un bout à l’autre par l’ancien Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, a eu une forte adhésion des communautés songhoy du Mali et de l’extérieur. Auparavant, les participants avaient travaillé dans le secret à Bamako, Tombouctou, Mopti, Gao et au sein de la diaspora songhoy pour fournir des termes de référence.
A Gao, la principale recommandation est sans doute l’union sacrée autour du terroir. Et tout au long des assises, il a été clairement établi qu’un véritable complot est en gestation contre le Nord du Mali, dont les victimes collatérales ne seront autres que les populations majoritaires. Tout porte à croire que les communautés de culture songhoy sont engagées à en découdre parce qu’il a été demandé à tous les
mouvements armés sédentaires de fusionner et d’être prêts à défendre en cas d’attaques des groupes armés.
Sans le mentionner ouvertement, les sédentaires font allusion à l’intrusion des groupes membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Dans les coulisses et dans les interventions de nombre de participants, la riposte aux velléités séparatistes et territoriales est apparue clairement. Et l’on peut constater que les communautés de culture songhoy sont dans la logique d’affronter toutes les éventualités dans la mesure où depuis la signature de l’accord, les ex-rebelles continuent de s’accrocher au concept Azawad.
Une attitude que certains participants considèrent comme un affront et une insulte à l’histoire des populations de culture songhoy. L’activisme débordant des hommes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui, malgré la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, continuent à revendiquer l’Azawad est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
L’enseignement de cette rencontre de Gao qui se poursuivra à Tombouctou, c’est la réponse à l’arrogance des mouvements séparatistes dont le projet est d’annexer le Nord du Mali.
Avec l’existence du mouvement Irganda (notre pays ou notre territoire), la riposte s’organise donc mieux pour mettre fin à ce projet de division du pays entretenu par une certaine communauté internationale.
A. M. C.