La mise en œuvre des autorités intérimaires dans les cinq régions a été reportée sine die, un consensus n’a pas pu être conclu entre les acteurs sur la date du 15 novembre convenue. Cela laisse planer le doute sur la tenue des élections communales dans bon nombre de localités du Nord.
Censées surveiller les opérations électorales du 20 novembre, les autorités intérimaires qui devaient être instaurées à Kidal, Tombouctou, Gao, Ménaka et Taoudéni n’ont pu voir le jour, ce qui rendra improbable la tenue des communales dans certaines zones où l’absence de l’Etat est constatée.
Le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, avait sollicité la mise en œuvre de ces autorités afin qu’elles puissent gérer les élections. Chargée de veiller sur la sécurité des personnes, la Minusma avait montré son optimisme pour la date du 15 novembre arrêtée par les acteurs. Mais la machine se trouve toujours grippée quelque part, pour paraphraser Zahabi Ould Sidi Mohamed, l’ancien ministre de la Réconciliation.
A l’origine de l’impossibilité de la mise en place des autorités intérimaires, on cite la volonté de la ville de Gao qui décrit le quota inférieur attribué à la Cité des Askia comparativement aux autres régions. Mais également les experts du Conseil de paix et de sécurité ont montré que cette date n’était plus tenable techniquement sans le processus de DDR. Cette situation laisse planer le doute sur la tenue des élections communales dans différentes zones. Mais une autre réalité est que même si ces élections se tiennent dans ces zones, il n’y aura personne pour les superviser. Et pourtant le ministre de l’Administration territoriale a manifesté sa volonté de tenir le scrutin sur l’ensemble du territoire. Une ambition légitime qui risque d’être compromise par les réalités du terrain. Déjà certaines localités affirment qu’il n’y aura pas d’élections à Ménaka.
Zoumana Coulibaly