Les trois hommes sont Abubakar Muhammad Shekau, présenté par le département d’Etat comme le dirigeant le plus visible du groupe et habituellement considéré comme son numéro un, Khalid al-Barnawi et Abubakar Adam Kambar. Selon les Etats-Unis, ces deux derniers hommes sont des proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), une organisation inscrite sur la liste noire américaine.
Au cours des 18 derniers mois, Boko Haram ou des militants qui lui sont liés ont tué plus d’un millier de personnes, assure le département d’Etat. Sous la direction de Shekau, Boko Haram a revendiqué de nombreuses attaques dans le nord du Nigeria, sa zone d’opération originelle, ajoute-t-il.
Les trois hommes sont très clairement des hauts responsables de Boko Haram et chacun d’entre eux défend le terrorisme comme moyen de faire avancer leur cause, a indiqué à des journalistes Victoria Nuland, porte-parole du département d’Etat.
Shekau aurait 43 ans, serait né dans un village d’agriculteurs et d’éleveurs du nom de Shekau, comme lui, dans l’Etat de Yobe (nord-est) et aurait étudié la théologie. Il a dirigé dans l’ombre la principale branche de l’organisation et a même été donné pour mort il y a quelques années.
Al-Barnawi est soupçonné d’être un militant d’Al-Qaïda lié à Boko Haram. Selon une source proche du groupe, il aurait dirigé un camp d’entraînement dans le désert algérien, et a été impliqué dans l’enlèvement d’étrangers au Niger et au Nigeria.
Enfin, Abubakar Adam Kambar serait âgé d’une trentaine d’années et aurait été proche de Mohammed Yousouf, un ancien chef du groupe Boko Haram décédé.
Boko Haram (L’éducation occidentale est un péché, en haoussa) en tant que tel ne fait pas son entrée dans la liste américaine des organisations terroristes.
Nous étudions cette question. Mais, comme vous le savez, Boko Haram est pour l’instant un groupe relativement peu unifié qui essaye de s’attaquer aux doléances de gens du Nord du Nigeria, a souligné Victoria Nuland.
Boko Haram a entre autres revendiqué lundi les attentats qui avaient visé la veille trois églises du nord du Nigeria et provoqué des représailles de chrétiens dans une nouvelle vague de violences dont le bilan s’est alourdi à plus de 50 morts et 150 blessés.
L’organisation s’est lancée dans une campagne violente à la mi-2009. Le groupe a affirmé vouloir à l’origine instaurer un Etat islamiste dans le nord mais ses revendications ont varié et il a aussi demandé la remise en liberté de membres emprisonnés.
A Washington, la porte-parole de la diplomatie américaine a insisté sur le fait que l’administration Obama encourageait le gouvernement nigérian à s’attaquer aux racines du mécontentement dans le Nord du pays.
(©AFP / 21 juin 2012 22h46)