Nous les avons libérés: le premier depuis hier après-midi et le second tard dans la nuit. Ils sont repartis sains et saufs, a déclaré à l’AFP un habitant de Goudel, un des quartiers dont les habitants ont protesté contre le renforcement du dispositif de sécurité mis en place après les attentats terroristes de fin mai dans le nord du Niger.
Un des deux Français a été libéré hier en fin d’après-midi. Il avait un bras cassé et doit rentrer en France pour des soins, a indiqué à l’AFP une source diplomatique.
Le second a été libéré dans la nuit après des négociations engagées par les autorités qui ont vite pris les choses en main, a souligné la même source diplomatique. Il a des problèmes au bras et aux côtes et a été admis dans une clinique de Niamey, a précisé cette source, ajoutant: en gros, pas de gros dégâts.
Les deux ressortissants français circulaient dimanche à motos lorsque des manifestants les avaient pris et emmenés. Les habitants en colère avaient conditionné la libération des deux hommes à celle d’une dizaine de manifestants que les forces de l’ordre avaient interpellés.
Les manifestants étaient composés essentiellement de jeunes de Goudel, un quartier de l’ouest de Niamey, riverain du fleuve Niger.
Le gouverneur de Niamey a assuré que les protestataires avaient des armes blanches et des cocktails molotov. Ils ont brûlé un poste de contrôle de sécurité et jeté des pierres contre l’ambassade du Nigeria, a-t-il déploré.
Les forces de l’ordre ont utilisé des grenades lacrymogènes contre les manifestants qui ripostaient par des jets de pierre, avait constaté un journaliste de l’AFP.
Les affrontements entre les forces de l’ordre et ces jeunes ont fait 37 blessés, dont 26 policiers et 11 manifestants, selon le gouverneur, et 16 manifestants ont été interpellés.
Des milliers de personnes protestaient contre les impressionnants dispositifs de sécurité mis en place depuis trois mois aux alentours de plusieurs ambassades étrangères, dont celle de France et des Etats-Unis.
Nous sommes très en colère, ces barrières nous empêchent de nous rendre au centre-ville par la voie habituelle. Nos ambulances et corbillards sont obligés de faire de longs détours, a expliqué un habitant à l’AFP. Nous demandons aux autorités d’alléger les barrières de sécurité afin que nous puissions circuler sans beaucoup d’entraves, a déclaré un autre manifestant.
Les protestataires dénoncent également les coûts des transports qui ont doublé ainsi que les tracasseries et contrôles sécuritaires humiliants.
Le Niger avait été frappé le 23 mai par un double attentat terroriste contre un camp militaire à Agadez, la grande ville du nord du pays, ainsi que contre un site de production d’uranium d’Areva, faisant une vingtaine de morts, selon le ministère de la Défense.
(©AFP / 02 septembre 2013 12h04)