fêtera ses 95 ans en juillet. Déjà hospitalisé au printemps, il est apparu très affaibli sur les dernières images de lui qui ont filtré fin avril, à l’occasion d’une visite des plus hauts dirigeants du pays. On y voyait le vieil homme assis sur un fauteuil, les jambes cachées par une couverture, posées à plat sur un repose-pieds. Son visage semblait de cire et n’exprimait aucune émotion, alors que ses visiteurs plaisantaient autour de lui. A un moment, il semblait prononcer un mot.
«Respecter l’intimité de sa famille»
«Le président reçoit des soins spécialisés et les médecins font tout leur possible pour qu’il se sente mieux», poursuit la présidence, avant d’ajouter: «Le président Zuma, au nom du gouvernement et de toute la nation, souhaite à Madiba une guérison rapide et demande aux médias et au public de respecter l’intimité de Madiba et de sa famille».
Le héros de la lutte contre l’apartheid, prix Nobel de la paix 1993, avait été hospitalisé pour la dernière fois fin mars début avril, pendant dix jours. Premier président noir de l’Afrique du Sud en 1994, il avait auparavant été hospitalisé en janvier 2011 puis en décembre 2012, à chaque fois pour des infections pulmonaires, probablement liées aux séquelles d’une tuberculose contractée pendant son séjour sur l’île-prison de Robben Island, au large du Cap. C’est dans ce bagne qu’il avait passé dix-huit de ses vingt-sept années de détention dans les geôles du régime de l’apartheid, cassant des cailloux dans une poussière qui a durablement endommagé ses poumons.
Une idole pour tout un peuple
En 2012, Madiba s’était retiré dans son village d’enfance de Qunu, dans la région rurale du Cap oriental. Mais il a été ramené en avion à Pretoria en décembre pour raison de santé. A sa sortie de l’hôpital, ses médecins et ses proches avaient décidé de l’installer dans sa résidence de Johannesburg (à 60 km de Pretoria) pour qu’il reste à proximité des centres de soins les plus performantes du pays. La santé de Nelson Mandela est désormais un sujet d’inquiétude récurrent en Afrique du Sud, où chacun sait que le héros national n’est pas immortel.
Mandela, qui n’est plus apparu en public depuis 2010, s’est complétement retiré de la vie politique et n’a plus exprimé aucune opinion publiquement depuis des années. Il n’est reste pas moins une idole vénérée par tout un peuple, pour avoir réussi à éviter une explosion de violence raciale lors du passage entre le régime ségrégationniste et la démocratie en 1994.