En tout cas, le chef de la diplomatie malienne est revenu à Bamako sans aucun résultat. Au même moment, le président mauritanien déclarait sur RFI que son armée avait récemment détruit une importante quantité d’armes de terroristes qui se trouvaient au Nord-Mali. Selon lui, ils ne sont pas plus de 300 personnes et tout Etat engagé pourrait venir à bout de ces criminels. Récemment, le même Président, Mohamed Ould Abdel Aziz, s’inquiétait, dans le journal Le Monde, de l’insécurité qui touche toute la région du Sahel, notamment le Mali: «Le nord du Mali est une région laissée libre pour le terrorisme». A écouter ces déclarations, l’on pourrait avoir l’impression qu’il est contre le Mali. Mais la réalité c’est qu’il est un homme sincère. Il dit ce qui est, pour manifestement pousser les autorités maliennes à réagir, puisque, si la situation pourrissait, c’est toute la région qui s’embraserait, à commencer par la Mauritanie. Ce pays a déjà été victime des terroristes, qu’il a pourchassés jusque sur le territoire malien, au nom du droit de poursuite qu’ATT a accordé aux pays voisins.
Il faut dire que le Mali n’a jamais voulu bouter de son territoire les terroristes d’Al Qaïda parce qu’ils ne s’attaquaient pas aux populations maliennes et aux symboles de l’Etat. Du coup, le Nord-Mali est devenu un sanctuaire pour ces barbus d’une autre époque. Ils enlevent des otages, ils tuent des innocents et se retrouvent toujours dans le grand désert du Mali. Ils y sont actuellement et combattent aujourd’hui aux côtés du MNLA. Ils sont fortement soupçonnés d’être les auteurs du carnage d’Aguel Hoc, dont on a vu les images impensables, insoutenables et révoltantes.
Si ce conflit persiste, c’est toute la zone du Sahel qui pourrait être concernée. Ce qui explique la récente tournée du ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt, à Bamako, Niamey et Nouackchott. Partout, il a explicité la position de la France sur la crise au Nord-Mali, au travers de trois souhaits: que l’unité et l’intégrité du Mali soient préservées, que les élections aient lieu comme prévu et qu’un cessez-le-feu soit rapidement instauré, afin d’entamer un dialogue avec tous les acteurs. Le ministre a également appelé les pays de la région à s’impliquer dans la résolution du conflit, notamment le Niger et la Mauritanie. «La Mauritanie, par sa politique et son ancrage territorial, peut apporter beaucoup à la recherche de la paix», a-t-il affirmé.
C’est dire que la Mauritanie est incontournable dans la résolution de cette crise. L’Etat malien doit donc revoir sa copie avec Alger, lequel est très complaisant envers les rebelles, afin d’impliquer davantage le pays d’Abdel Aziz dans la recherche de solutions. Parce qu’il est intéressé à double titre: la menace pèse sur la Mauritanie et elle accueille des refugiés maliens, aussi bien que des responsables politiques du MNLA.
Chahana Takiou
22 Septembre 13/02/2012