Prévu pour ce mercredi 26 août 2020 par visioconférence, c’est un sommet extraordinaire des dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) qui va finalement décider de la levée ou l’allègement des sanctions prises par l’organisation sous-régionale suite à la prise du pouvoir par les militaires le 18 août dernier, a annoncé le Colonel Ismaël Wagué (porte-parole du Comité national pour le salut du peuple-CNSP) à l’issue de deux jours (23 et 24 août 2020) de négociation avec la délégation dépêchée à Bamako.
«Nous avons fait assez de concession pour lever les sanctions…Déjà sans les sanctions, la majorité des populations souffrent énormément», a souligné le porte-parole du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), Colonel Ismaël Wagué. A noter que seuls le Niger, la République de Guinée et la Côte d’Ivoire ont pour le moment pris des décisions pour l’application desdites sanctions.
Quant à la durée de la transition, il a été très clair, rien n’est décidé pour le moment. «Rien n’est arrêté, rien n’est décidé par rapport à la transition, à sa durée, à sa direction et à la composition du gouvernement à mettre en place. L’architecture de la transition sera déterminée entre nous Maliens», a précisé le Colonel Wagué. «Nous sommes en concertation avec la CEDEAO et aucune décision ne sera prise à l’insu des partis politiques et des forces vives de la nation», a-t-il précisé.
Toutefois, les parties sont convenues sur la libération du président déchu Ibrahim Boubacar Kéita et d’autres personnalités politiques et militaires arrêtés suite au putsch. «Les discussions n’ont pas abouti à une conclusion claire d’abord. Néanmoins, il y a eu des points sur lesquels les deux parties se sont accordées… Les militaires ont accédé immédiatement à notre demande de libération du président Ibrahim Boubacar Kéita», a déclaré Goodluck Jonathan à l’issue des négociations de lundi dernier.
Selon l’ancien président du Nigeria, le président Kéita leur a «fait savoir qu’il a donné sa démission, qu’il n’a pas été contraint à le faire et qu’il n’a pas envie de revenir aux affaires non plus». Il a aussi précisé qu’ils se sont entendus avec les militaires «sur quelle façon, il faut graduellement libérer» les détenus politiques.
Par ailleurs, après avoir fermé ses agences au Mali suite au coup de force du 18 août, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) les a rouverts lundi dernier. L’institution monétaire avait fermé ses portes pour des raisons sécuritaires. Et la réouverture s’avérait d’une «grande nécessité» en raison du risque de manque de liquidité, les établissements financiers disposant de fonds auprès de cette dernière pour leurs opérations.
C’est une bonne nouvelle en cette fin de mois car permettant aux établissements bancaires de disposer de leurs ressources, notamment pour assurer le paiement des salaires. Il faut rappeler que la BCEAO dispose de trois agences au Mali, notamment à Bamako, Mopti et Sikasso.
Kader Toé