La signature d’un accord entre le gouvernement et les groupes armés risque d’être encore reportée avec les réserves faites hier à l’issue de plusieurs séances de travail par le président de la République par intérim Dioncounda Traoré et le Premier ministre Diango Cissoko sur le projet d’accord proposé par la médiation de la communauté internationale sous l’égide du président du Faso, Blaise Compaoré. D’ailleurs, le ministre des Affaires étrangères de ce pays ne cachait pas lundi sa confiance en la signature de l’accord entre les deux pays. « Nous avons obtenu un accord sur le principe » pour « un retour pacifique, réussi » des forces maliennes « en même temps que de l’administration d’Etat et des services sociaux de base au Nord-Mali », a-t-il annoncé Djibril Bassolé. « Rien ne bloque », a-t-il insisté. « Toutes les dispositions sont prises dans l’accord pour qu’il n’y ait aucun incident, aucun désagrément qui puisse rompre la confiance » et compromettre la tenue de l’élection à la date prévue, a-t-il assuré.
Dioncounda ne voudrait pas d’ « une commission mixte de sécurité »
Selon une source proche des discussions, la médiation a proposé un « retour graduel » des forces armées maliennes à Kidal et un « cantonnement » des éléments des groupes armés touareg.
Pour rassurer les bandits armés qui disent craindre des exactions de l’ l’armée malienne contre les populations de Kidal, craignant « des massacres », les troupes de Bamako devraient être « encadrées » par l’armée française, présente à l’aéroport de Kidal, et la Minusma, a précisé une source diplomatique.
Selon des sources concordantes, les deux parties se sont entendues sur le respect de « l’intégrité territoriale » du Mali et de la laïcité de l’Etat.
Le projet d’accord prévoit également de créer « une commission mixte de sécurité » réunissant les deux camps pour « déterminer les modalités de retour de l’armée et surtout pour créer le bon esprit », a-t-il ajouté, sans préciser ces modalités ni le calendrier. Cette proposition a été rejetée par le gouvernement qui n’en voit pas l’opportunité. Tout comme, il ne veut pas, pas du tout alors du terme +Azawad qui « agite + comme un chiffon rouge » a souligné un diplomate qui annonce les discussions risquent d’être chaudes à Ouagadougou. Selon sources proches de la médiation, le gouvernement malien veut « quelques amendements » soient apportés au projet d’accord pour être en mesure de le signer mercredi.
Markatié Daou, envoyé spécial
L’ Indicateur Du Renouveau 2013-06-12 10:14:02