N’Diaye Ramatoulaye Diallo a toujours ambitionné de devenir ministre au Mali. Sous ATT, elle a tout fait sans jamais y parvenir. Pour rappel, Ramatoulaye Diallo est la fille de Diallo Lalla Sy qui fut ministre sous Moussa Traoré ; son père, un baron du régime UDPM, a choisi le Mpr. Il a été élu deux fois député à Sikasso, il est alors à son deuxième mandat. Habib Diallo, le mari de Ramatoulaye Diallo, est un ancien Dg de la Sotelma. Le frère de Rama, qui le suit, Mahamadou Diallo dit Doudou, est patron de l’école Sup’Management et aussi vice-président du parti Jamaa avec Jean-Marie Sangaré. Le petit-frère de Doudou, Ousmane Diallo, est docteur ; il travaille chez Malick Sène au Haut conseil de lutte contre le Sida et milite dans le parti Apr d’Oumar Ibrahim Touré. Le benjamin de la famille Diallo est Yaya Diallo, opérateur économique qui a fait don de 5 postes téléviseurs au ministère de sa grande sœur ministre de la Culture. Une véritable famille politique. C’est Rama, l’homonyme de la maman de Lalla Sy, qui nous intéresse.
Mon business avant tout
Un voisin et un homme politique de N’Diaye Ramatoulaye Diallo nous a dit ceci : «Elle s’est beaucoup battue pour IBK, elle ne laisse pas 5F chez quelqu’un, elle ne défend que ses intérêts». Avant d’être nommée ministre, c’est elle qui faisait les décors des cérémonies d’IBK : tapis rouge partout, tentes climatisées pour le Mandé Mansa, même dans les brousses de Marakakoungo. Tout le monde sait que cela nous a coûté aujourd’hui, car elle est incapable de gérer le super et combien important ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme. Aujourd’hui, les activités culturelles et touristiques vont mourir de leur belle mort, car la Dame qui est aux affaires ne pense qu’à elle seule. Les initiatives locales vont mourir, surtout le tourisme.
Reprendre la biennale, Mme la ministre n’en parle pas et elle n’est jamais présente dans une cérémonie qui ne lui rapporte rien personnellement. Tout le monde a vu comment cette année la rentrée culturelle et touristique a été célébrée au Mali. Cette belle initiative permettait au département de la Culture de présenter le menu des activités de l’artisanat et du tourisme pendant la campagne touristique. Rama l’a organisée avec des activités dans les communes de Bamako, comme si c’était une simple fête de famille.
En fait, les organisateurs, dans chaque commune, étaient des gens désignés par Mme le ministre et partout où il y avait argent, ce sont des hommes de confiance qu’elle plaçait. Même lors de la rentrée culturelle, la piètre de l’histoire du Mali, initiée en 2003 à Kayes, tout le monde a vu le Mali pluriel. Même en 2008, la rentrée culturelle et touristique a été célébrée à Kidal avec le balafon de Nèba Solo, mélangé à la musique targui du désert. Mais cette année, personne ne sait ce qui s’est passé.
Ramatoulaye est là pour son business et non pour la promotion de l’art, la culture et du tourisme. Nombreux sont les grands rendez-vous qu’elle a ratés, car elle ne s’est pas représentée. Pour preuve, elle était absente au Festival sur le Niger, au Festival Kayes Médine, aux soirées de la Caravane de la paix à Ségou, à Sikasso et à Mopti. Elle a attendu les caravaniers ici à Bamako, parce qu’elle n’y avait rien à gagner.
Combien d’activités et initiatives culturelles ont été financées ou soutenues par le ministère de la Culture, de l’Artisanat et du tourisme ? Pis, Rama et son Cabinet ont refusé de sponsoriser le Festival Reggae Mali. Et pourtant, les organisateurs ont déposé depuis 5 mois leur demande de soutien, mais elle n’a pas daigné leur répondre. Une insulte. C’est aussi le cas pour les acteurs culturels. Là encore, elle n’a financé aucune initiative de son prédécesseur. L’organisation de la première édition de «Bamako Fashion Week» en est une belle illustration. À en croire ses organisatrices, la grande déception vient du ministre de la Culture et de l’Artisanat, N’Diaye Ramatoulaye Diallo.
Cette dernière, sollicitée, a tout simplement fermé sa porte aux organisatrices, les traitant ainsi comme «des vauriennes et des profiteuses», alors que son prédécesseur, Aïssata Bengaly, les avait soutenues dans ce projet en leur donnant deux millions de Fcfa. À quoi joue donc Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo dont l’arrivée à la tête de ce département avait été saluée et suscité beaucoup d’espoir pour la relance et la promotion de l’artisanat ? Incompréhensible !
Le copinage, la vraie vision du ministre
Beaucoup d’artistes, d’opérateurs culturels et acteurs du monde du tourisme ont compris que les sponsorings qu’elle fait, c’est du copinage, c’est juste pour ses parents et amis. Rama a refusé d’accorder une audience à Sista Mam genre. N’Diaye Ramatoulaye Diallo a dit à certains qu’elle est venue pour le projet de reconstruction et renaissance culturelle de Tombouctou, en vue de s’enrichir. Plus grave, le crédit de fonctionnement du premier trimestre 2015 a été épuisé par les voyages de la ministre. Le ministère ne peut rien faire d’autre que financer les voyages du ministre, qui n’est jamais au Mali. Si elle est là, c’est pour se moquer des artistes et autres acteurs du tourisme qu’elle ne veut pas recevoir et même voir dans son département. Son seul souci : ne recevoir que ceux qui apportent de l’argent à elle personnellement et non au ministère.
Voir Rama sur le terrain des activités culturelles ou touristiques, c’est rare sauf si elle a son intérêt personnel en jeu. Selon nos sources, elle a été forcée de participer à certaines activités comme le Fespaco et la projection de l’avant-première du long métrage «Rapt à Bamako», parce que Cheick Oumar Sissoko est un oncle à elle. Sinon, que le cinéma malien meure ou vive, peu importe pour N’Diaye Ramatoulaye Diallo, qui baigne dans une affaire de droits d’auteur au Mali, ayant causé du tort à l’Etat malien. Affaire à suivre !!!
Békaye DEMBELE
Source: Le Reporter 2015-03-03 22:18:55