Le ton de cette riposte a été donné par le maire de la Commune urbaine de Ségou dès la cérémonie d’ouverture de cette 7ème édition du Festival sur le Niger. Ousmane Simaga a, dans son discours de bienvenue, rassuré les 20.000 festivaliers de « l’atmosphère de quiétude » qui règne dans sa ville. « Venez à Ségou, vous êtes ici chez vous. Et il n’y a pas d’insécurité ici. Promenez-vous comme vous voulez, et visitez les sites que vous voulez, vous ne serez ni enlever, ni agresser » a rassuré le maire de Ségou qui répondait ainsi les informations erronées de la presse étrangère, notamment française sur une prétendue « insécurité au Mali ».
En effet, depuis plusieurs années après les enlèvements répétés de Français au Niger par Al Qaïda au Maghreb islamique, le ministère français des Affaires étrangères semble se plaire dans une campagne de dissuasion de ses touristes et de l’espace européen, à effectuer le voyage sur le Mali, au motif que leur « sécurité n’est pas assurée». Cette situation, que dénoncent les autorités maliennes, a fortement affecté notre tourisme.
Pour le ministre de l’Artisanat et du Tourisme, il s’agit « d’une campagne de presse qui ne dit pas son nom ». Et la tenue avec succès du Festival sur le désert à Essakane et de cette 7ème édition du Festival sur le Niger, dément formellement cette idée que notre pays soit une destination à risque. Le ministre, qui profité de la cérémonie d’inauguration officielle du nouveau Centre culturel « Korè » de Ségou, n’a pas caché son mécontentement. A en croire le ministre N’Diaye Bâh, notre tourisme est victime à tort d’un lynchage médiatique entrepris par certains médias occidentaux. « Je viens de prendre part à Tombouctou au Festival d’Essakane où plus de 1.200 touristes étaient présents. J’y étais moi-même où pendant le trajet je n’ai ni été escorté, encore moins été inquiété par un quelconque enlèvement » a rassuré le ministre de l’Artisanat et du Tourisme.
Et la forte délégation néerlandaise, qui représentait la Fondation « Doen », a été chargée par le ministre N’Diaye Bâh d’être le porte-parole auprès de la communauté européenne pour apporter un cinglant démenti à la prétendue insécurité dont les touristes seraient victimes au Mali. « Notre culture est fondée sur des valeurs de tolérance, et le respect des droits de l’homme. Il n’y a pas d’insécurité au Mali, contrairement à ce que tente de faire croire la France à travers les médias », a déclaré le ministre de l’Artisanat et du Tourisme. Qui regrette que le tourisme malien soit handicapé à cause de cette chasse aux sorcières.
Issa Fakaba Sissoko, envoyé spécial à Ségou
L’ Indicateur renouveau 08/02/2011