Au moment où plusieurs pays du sud réclament à cor et à cri une
réforme en profondeur de l’organisation des Nations unies (ONU), cette
dernière n’a de cesse de frustrer les pays dits «Petits» et de
s’agenouiller devant les «Grands» en dépit des violations flagrantes du
droit international. L’exemple le plus frappant est celui des pays de
l’Alliance des Etats du Sahel (AES) qui ont déposé un dossier contre
l’Ukraine, (accusé de soutenir le terrorisme au Sahel), sur le bureau
d’António Guterres pour examen. Mais, ce dernier ignore superbement
cette plainte.
Alors que les terroristes et autres bandits de grand acabit sont traqués au
Sahel, l’Ukraine a cru bon apporter un soutien en renseignement et en
logistique aux Groupes armés terroristes (GAT) qui opèrent dans la bande
sahélo-saharienne. Et cela en croyant faire mal à la Russie. L’information qui a
fait le tour du monde en juillet dernier met en selle des diplomates ukrainiens
de premier plan affirmant avoir apporté un soutien aux terroristes à
Tinzaouatène, dans le nord du Mali.
La réaction du Mali ne s’est pas faite attendre. Une plainte contre l’Ukraine au
Conseil de sécurité fut déposée. Et depuis ce jour, le Mali et ses alliés de
l’AES attendent que l’ONU, garant de la paix internationale, tranche. Mais que
nenni ! En 2022, le Mali avait déposé une première plainte sur la table des
Nations unies contre la France accusée de fournir des armes et des
renseignements aux GAT. La plainte est curieusement restée sans suite.
Ce qui fait dresser des cheveux sur la tête des avertis de la scène
internationale sur le comportement des fonctionnaires des Nations unies
manifestement aux ordres des puissances alliées de l’Ukraine dont le contrôle
des instances internationales ne fait l’ombre d’aucun doute. Le comportement
d’Israël aux Nations unies, les insultes de son Premier ministre, Benjamin
Netanyahou à l’endroit de António Guterres (Secrétaire général de l’ONU)…
en disent long sur la politique de deux poids deux mesures de certains
gendarmes du monde.
Au même moment, et en toute impunité, Netanyahou bombarde des hôpitaux,
des femmes, des enfants et des civils palestiniens sur leur terre, faisant près
de 50 mille morts. Son refus de se plier aux injonctions des Nations unies sur
le droit humanitaire international ou encore à la forte demande de la cessation
des hostilités dans la bande de Gaza laissent croire que l’ONU n’est plus
qu’un machin aux mains des «Grands» et puissants pays.
Héritière de la Société des Nations (SDN) (morte de sa belle mort pour n’avoir
pas pu maintenir la paix dans le monde), l’ONU doit maintenir la paix et la
sécurité dans le monde. Mais, au regard de ce qui se passe actuellement dans
cette institution suprême, il est fort à parier qu’elle court le risque de la
dégradation qui a précipité la mort de son ancêtre. «La priorité de l’Afrique est
la réforme du Conseil de sécurité avec l’attribution de deux sièges de membre
permanent pour le continent», disait le président du Malawi lors de la
79e session de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2024.
Il s’est félicité du soutien affiché sur ce sujet par les présidents des États-Unis
et de la Chine. «L’Afrique attend cependant une adhésion plus large des
autres membres permanents à cette initiative», a pour sa part souligné le
président de la transition du Gabon en revendiquant en même temps l’accès
au droit de veto des membres africains, conformément au consensus
d’Ezulwini (une position sur les relations internationales et la réforme de l’ONU
adoptée par l’Union africaine en 2005. Il appelle à un Conseil de sécurité plus
représentatif et démocratique au sein duquel l’Afrique, comme toutes les
autres régions du monde, serait représentée), pour corriger les insuffisances
présentées dans le fonctionnement de l’ONU.
Hachi Cissé
Diasporaction.fr