es, le Rassemblement pour le Mali (RPM) perd de plus en plus du terrain comme ce fut le cas à l’occasion de l’élection législative partielle de Barouéli. C’est l’ADEMA, un autre parti proche de Koulouba qui a emporté le second tour de ce scrutin tenu le 6 août dernier. Une petite victoire qui pourrait réconforter le parti de l’abeille dans son projet d’unification des partis de gauche.
Tapis dans l’ombre, les barons du parti s’adonnent à des combats acharnés pour le contrôle de la base, oubliant de mettre leur énergie au service de la formation politique. Toutefois, il est difficile de dire que le mauvais résultat du RPM à l’élection législative de Barouéli est dû aux dissensions entre les membres du parti.
Mais après Bamako où dans plusieurs communes les sections RPM ont connu des querelles intestines pendant toute l’année 2015, c’est le tour des structures rurales du parti. Cette instabilité est issue d’un malaise général au sommet du parti, mettant aux prises plusieurs personnalités influentes du parti présidentiel plus que jamais en crise.
Ancien ministre en charge du Développement rural, Tréta qui est le secrétaire général du parti est aujourd’hui en disgrâce, ce qui lui donne le temps de s’adonner à ce qu’il sait faire de mieux: travailler en douce pour mobiliser les militants. Mais chacun prêche pour sa chapelle au sein du parti, et l’ancien ministre du Développement rural en tête.
Ainsi à Ségou, la coordination des jeunes du RPM mise en place par Abdoulaye Magassouba est considérée comme une manœuvre de Tréta. Cette nouvelle entité viserait à couper l’herbe sous les pieds de la section des jeunes RPM, selon les détracteurs de Tréta qui pointent aussi un doigt accusateur sur des députés élus à Ségou.
Tandis que le RPM se déchire, les bonnes nouvelles se multiplient du côté de l’ADEMA que Koulouba ne veut pas lâcher. En plus de sa victoire à la législative partielle de Barouéli, le parti de l’abeille a récemment renforcé ses rangs avec surtout le retour de cadres fâchés qui avaient claqué la porte quelques années plus tôt.
Me. Kassim Tapo, présentement un des conseils du président IBK, a facilement justifié son retour au sein du parti qu’il dit n’avoir jamais cessé d’aimer du fond du cœur.
Autre fils prodigue du parti, Sekou Diakité. Ministre sous ATT, ce cadre qui avait quitté l’ADEMA avec armes et bagages a emboité le pas à Me. Tapo après avoir séjourné au sein de la CODEM, la formation politique fondée par Ouseini Guindo, l’actuel ministre des Sports. Les cadres de l’ADEMA ont choisi de soutenir IBK en devenant membres de la majorité présidentielle. En retour, Koulouba a promu de nombreux militants du parti à travers deux portefeuilles ministériels, plein de postes de conseillers et autres fonctions nominatives. La position de l’ADEMA lui permet aujourd’hui de consolider son projet d’unir les partis de gauche autour d’un objectif commun. Plusieurs partis censés entrer dans cette coalition ont fait part de leur intérêt et ont déjà chargé les responsables de l’ADEMA d’élaborer les textes et règlements de ce pôle de gauche.
Soumaila T. Diarra