Moussa Sinko Coulibaly savait-il pour sa reconduction en s’attelant dès le lendemain de la présidentielle aux préparatifs des législatives ? C’est la conviction que certains ont désormais avec son maintien en poste par le nouveau président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita. Une reconduction qui sonne comme une défiance du Fdr dont les leaders avaient appelé entre les deux tours de la présidentielle, à la démission du ministre Coulibaly accusé de partialité, disons de favoritisme.
Et d’une rencontre de la classe politique avec le ministre de l’Administration territoriale, le jeudi 22 août 2013 au gouvernorat du district pour plancher sur les prochaines législatives annoncée en son temps pour le 27 octobre 2013 pour le premier tour, le tout nouveau général Moussa Sinko Coulibaly, avait été pris à partie par les représentants de ce regroupement anti-putsch. Menée par le Parena de Tiébilé Dramé, ce front accusait le ministre d’avoir fait des législatives sa chose alors qu’à leur entendement cette prérogative devrait revenir au nouveau régime du président Ibrahim Boubacar Kéita.
Et c’est le secrétaire général du Parena, Djiguiba Kéita alias PPR qui avait mené la charge de la manière la plus violente.
« Vous avez toujours affiché le plus souverain des mépris envers les partis politiques or, il n’y a pas de démocratie sans partis politiques viables. Je voudrais vous demander donc d’avoir à l’esprit que c’est par un coup d’état, c’est-a-dire la plus grande effraction qu’on puisse commettre dans un pays, un crime imprescriptible, que vous êtes là. Donc même si par trahison de la nation et ingratitude envers les patriotes le Président Dioncounda vous a élevé au grade de Général, comme prime au coup d’Etat et à l’impunité, cela ne change pas les données de ce problème d’illégitimité que vous trainez.
Cessez donc d’avoir du mépris ou de la condescendance envers les partis politiques », avait-il asséné avant de poursuivre son réquisitoire sur ce ton : « Laissez-nous avec notre nouveau président, c’est à lui à prendre les dispositions idoines pour une bonne organisation de ces législatives. Et, en tout état de cause, n’eût été le fait que nous soyons absolument dans une République bannière, vous devriez démissionner ou être démis lorsque vous avez commis l’impair de proclamer les résultats avant les résultats. Maintenant que la page de la République bananière est tournée avec l’élection d’IBK, de grâce, rendez le tablier, monsieur le Ministre ! Ce n’est pas à vous d’organiser les législatives de l’ère nouvelle ».
Aujourd’hui, la reconduction de Moussa Sinko sonne comme une provocation du Fdr dont la réaction est attendue aujourd’hui à l’issue d’une réunion consacrée à l’analyse du nouveau gouvernement.
Abdoulaye Diakité
L’ Indicateur Du Renouveau 2013-09-10 14:02:06