Sale temps pour Moussa Mara, aujourd’hui en butte à une opposition, disons à une fronde des cadres de son parti. En effet, une bonne dizaine de cadres de YELEMA, dans un communiqué, désavouent Moussa Mara dans ce qu’ils ont appelé « ses prises de position unilatérales ». Qui sont ces cadres ?
Il s’agit, entre autres, de Abdoulaye DIARRA, 1er Vice-président ; Adama DIAKITE, 5ème Vice-président ; Amadou AYA, secrétaire politique ; Samba SIDIBE, 1er secrétaire général Adjoint ; Abou SANOGO, secrétaire administratif ; Mamadou dit BABA KEITA, Secrétaire adjoint chargé des questions électorales et des élus ; Aly ONGOIBA, Secrétaire à la structuration ; Moulaye ONGOIBA, Secrétaire adjoint à la structuration ; Boubacar Dicko, secrétaire chargé de l’éducation de Base ; Ousmane Cissé, Vice-président de la coordination Yelema de Tombouctou. Que reprochent-ils donc à Moussa Mara dans ce communiqué ? Voici les griefs formulés contre l’ancien Premier ministre !
« Nous, signataires du présent communiqué, portons à la connaissance de l’opinion nationale et internationale que nous avons appris par voie de presse l’appartenance de notre formation politique « YELEMA – le changement » à la coalition des Forces Patriotiques (COFOP). Par ailleurs, nous tenons par le présent communiqué, à rappeler que cette décision initiée par le Camarade Moussa MARA sans une implication des responsables a fait l’objet de débats lors de la réunion du Comité Exécutif Central du samedi 3 novembre 2018. Interpelé sur sa démarche solitaire, le président ayant reconnu avoir pêché dans la démarche nous a rassurés que le seul et unique objectif de la coalition est le respect de la Constitution en ce qui concerne la prorogation du mandat des députés. En dépit de cette assurance, nous avons été surpris de prendre connaissance d’une lettre cosignée du président rejetant le projet de découpage administratif, et cela sans informer préalablement les instances du Parti, notamment le comité exécutif central. Par conséquent, nous tenons à informer nos militantes et militants que nous ne nous reconnaissons pas dans cette coalition des forces patriotiques ».
Comme on le voit, l’ancien Premier ministre Moussa Mara, celui qu’on appelle le « caméléon de la classe politique malienne », pour ses décisions controversées et ses contradictions, sans doute dues à sa boulimie du pouvoir, a finalement fini par agacer ses camarades qui seraient sans doute dans la logique, soit de le pousser vers la sortie, soit de claquer la porte ! Puisque nul ne saurait se prévaloir de ses propres turpitudes, que va faire Moussa Mara ?
Se retirer de la coalition Convergence des Forces Patriotiques (COFOP) ou engager un bras de fer avec les cadres frondeurs de sa formation politique ? Dans cette guerre en perspective, c’est soit Moussa Mara qui va y laisser des plumes, avec le risque de conforter la thèse de ceux qui l’ont toujours considéré comme « un homme versatile pas digne de confiance » et toujours « premier à trahir ses partenaires politiques », soit c’est le parti YELEMA qui s’en sortirait affaibli ! En effet, en cas d’impossibilité de concilier les différentes positions, il ne serait pas surprenant de voir les cadres signataires du communiqué prendre le large pour une autre destination politique !
Salif Diallo