C’est dans une salle de conférence de l’hôtel Kamankolé bondée de journalistes et de militants que le Président du Parti Yelema a dévoilé le second pan de son projet de société. Celui qui concerne la construction d’un Malien citoyen, responsable et engagé. Selon lui, après le Redressement et le renforcement de l’Etat, un sujet sur lequel il s’est largement prononcé à Ségou, vient ensuite la construction d’un Malien citoyen, responsable, compétent et engagé.
C’est-à-dire la construction d’un Malien de type nouveau, qui connaît et aime son pays, soigné, éduqué, formé, exerçant un emploi et contribuant aux efforts collectifs. Un Malien ancré dans ses valeurs traditionnelles, mais ouvert au monde. Pour le Président du Parti Yelema, un citoyen est d’abord un individu en bonne santé. Aussi le candidat à l’élection 2013 propose-t-il de renforcer le dispositif de gestion et l’encadrement du secteur de la Santé.
C’est-à-dire faire en sorte qu’il n’y ait qu’un seul système de remontée des données sanitaires, informatisé et fiable. Ce qui aura l’avantage de faciliter les futures planifications. Une fois aux affaires, Yelema se propose de renforcer la législation et la coordination, de même que les capacités techniques des producteurs d’informations sanitaires et sociales, d’améliorer le système de suivi‑évaluation des activités du système national d’information sanitaire et social, de renforcer la collaboration avec le secteur privé, dans le cadre de la prise en compte exhaustive et systématique des résultats de ce secteur dans les statistiques nationales et, aussi, de développer les TICs pour une meilleure gestion, exploitation et diffusion de l’information sanitaire et sociale.
Quant au secteur privé, lequel, selon le conférencier, représente au moins 50% de l’offre sanitaire (plus de 80% si l’on prend en compte le communautaire), il propose le renforcement du partenariat, à travers l’implication effective du secteur privé dans le processus de planification et de prise de décision.
L’Education, l’autre volet de la construction d’un Malien nouveau, est un fondement de la société. Moussa Mara fera tout d’abord remarquer que l’éducation malienne traverse une crise profonde. Une crise proche du coma. En vingt ans, le niveau des étudiants a baissé de plus de 70%. Notre pays est aujourd’hui classé 162ème sur 168 par le PNUD en terme de performances de son système éducatif.
Entre autres propositions formulées par le candidat de Yelema, figurent en bonne et due place la stabilisation du front social, l’actualisation des recommandations du Forum sur l’Education pour leur application intégrale avant décembre 2013 et la fixation des orientations majeures sur une génération, de même que des réformes de fond pour concrétiser nos ambitions.
La jeunesse est une opportunité à saisir. Selon Moussa Mara, en dépit du fait qu’elle soit la couche majoritaire, la jeunesse malienne constitue la source de préoccupation majeure au lieu d’être la principale force de notre pays. Le Mali doit donc donner un nouvel espoir à sa jeunesse pour que celle-ci devienne rapidement le moteur de son essor socioéconomique. Il préconise donc un soutien au leadership jeune, par la nomination au Gouvernement d’au moins 10% de jeunes de moins de 40 ans. Il prône d’encourager les partis politiques à présenter des candidatures jeunes aux élections législatives et locales, à travers le financement public, au plan administratif, de nommer dans la haute administration au moins 20% de jeunes, de les encourager à être innovants et entreprenants et de promouvoir leurs initiatives.
Sur le plan socio‑économique, il faudra mettre en avant les jeunes exemplaires pour que les autres s’en inspirent, soutenir l’expression du leadership jeune à travers les collectivités locales, aider les jeunes à accéder aux marchés publics, soutenir les entreprises privées dirigées par les jeunes et encourager la désignation de jeunes dans toutes les instances et organisations socio‑professionnelles (chambres consulaires, organisations patronales et syndicales).
En outre, le candidat Moussa Mara propose le développement de la citoyenneté au sein de la jeunesse. Ce qui passe par l’introduction dans notre système scolaire de l’éducation civique et morale comme matière principale dans toutes les classes de tous les ordres de l’enseignement, du primaire au supérieur. Pour conclure, Moussa Mara a mis un accent particulier sur la promotion de la jeunesse, c’est-à-dire l’esprit d’entreprenariat à promouvoir depuis l’école et l’ouverture de perspectives aux jeunes porteurs de projets pour l’accès garanti au financement du secteur bancaire et de la micro finance.
Pour boucler le chapitre de la construction d’un Malien citoyen responsable, Moussa Mara a abordé le sujet de la diaspora malienne, qu’il estime à environ 4 à 7 millions de compatriotes. Yelema, a-t-il soutenu, compte s’investir pour les protéger, en facilitant leur existence là où ils vivent et en encourageant aussi leur retour au pays.
Pierre Fo’o Medjo
22 Septembre du 27 Juin 2013