« Nous sommes disposés à discuter avec les autorités de Bamako », a déclaré à l’AFP Oumar Ag Mohamed, un proche d’Iyad Ag Ghaly, le chef d’Ansar Dine.
« Entre frères musulmans, on peut arriver à s’entendre. Mais il ne faut pas que les non-musulmans se mêlent de nos problèmes », a-t-il indiqué en référence aux puissances occidentales. Cette négociation sera sous l’égide du Haut conseil islamique à qui Ansar Dine a remis vendredi dernier 161 prisonniers. D’ailleurs, samedi dernier, le président de cette institution, Mouamoud Dicko, a confirmé les initiatives de négociation avec Iyad ag Ghaly.
Ansar Dine (défenseur de l’islam, en arabe) impose de plus en plus son ascendant sur les autres mouvements qui tiennent le Nord depuis deux semaines.
Il prône l’application de la charia (loi islamique) dans tout le Mali et est contre la partition souhaitée par les rebelles touareg indépendantistes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
Appuyé sur le terrain par les jihadistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le groupe d’Iyad Ag Ghaly a libéré samedi 160 militaires maliens faits prisonniers lors des combats lancés en janvier et conclus début avril.
Avec son assentiment, un corridor humanitaire pourrait être ouvert prochainement pour venir en aide aux habitants de la zone depuis lors coupée du monde, et où manquent vivres et médicaments.
« Si la communauté internationale n’agit pas vite (…), tous les ingrédients sont là pour faire du Mali un Afghanistan », a averti le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, interrogé dimanche par Radio France Internationale, TV5Monde et Le Monde.
Le président intérimaire malien Dioncounda Traoré a d’ailleurs envoyé dimanche un émissaire en Mauritanie pour demander l’aide de M. Aziz, alors que des dirigeants du MNLA sont basés à Nouakchott.
L’émissaire Tibilé Dramé a souhaité que s’ouvrent « bientôt » des entretiens entre Bamako et les rebelles « dans le cadre de l’intégrité territoriale du Mali ».
B D
L’ Indicateur Du Renouveau 17/04/2012