Le Parlement est étonné qu’une foule de manifestants puissent avoir accès aussi facilement à la présidence de la République et agresser physiquement le président de la République malgré la présence de nombreux dispositifs de sécurité en place.
Le Parlement de la Cedeao constate que ces manifestations font suite aux décisions de la Cedeao en faveur du rétablissement de l’ordre constitutionnel normal au Mali et indique qu’elles sont orchestrées par des individus et/ou groupes d’individus décidés à entraver le déroulement normal du processus de transition au Mali.
Le Parlement de la Cedeao interpelle le gouvernement de la République du Mali et l’ex junte sur leur responsabilité dans la sécurisation des institutions de la République, car ce sont eux qui ont clairement dit non à la proposition de la Cedeao d’envoyer des forces pour sécuriser les organes de la transition. A l’époque, ils ont laissé entendre que c’était faire injure à leur sens de responsabilité que de vouloir faire assurer la sécurité des personnes et des biens au Mali par une force « étrangère ». Les faits ont donné raison à la Cedeao : la sécurité des organes de la transition n’est pas garantie !
Cette agression est l’aboutissement de la campagne de haine et l’apologie du crime entretenue depuis plusieurs jours sur les médias d’Etat et sur un certain nombre de radios privées de la capitale par des acteurs de la scène politique et de la société civile connus pour leur opposition viscérale aux décisions de la conférence des chefs d’état de la Cedeao.
Le Parlement de la Cedeao condamne énergiquement cette agression qu’il considère comme un défi aux décisions courageuses de la Cedeao dans la crise malienne. Il exhorte la Commission de la Cedeao et tous les autres organes concernés à diligenter des enquêtes impartiales en vue d’identifier et d’appréhender les auteurs et les commanditaires de cet acte répréhensible et de les traduire devant les juridictions compétentes.
Le Parlement de la Cedeao invite, en conséquence, les organes de la Cedeao à appliquer toutes les sanctions qui s’imposent.
Le Parlement de la Cedeao encourage la conférence des chefs d’Etats, le médiateur, la conférence des ministres et la commission de la Cedeao à poursuivre leurs efforts pour la restauration effective de l’ordre constitutionnel au Mali et réaffirme son soutien et son accompagnement à toutes leurs initiatives et actions.
Le Parlement de la Cedeao réitère son attachement au retour effectif des militaires dans les casernes et marque sa solidarité aux institutions républicaines du Mali.
Abuja, le 25 mai 2012
La Plénière
Le 22 Septembre 31/05/2012