MOTION DES MALIENS DE FRANCE POUR UN REPORT DE LA « CONFERENCE dite D’ENTENTE NATIONALE » Un Peuple – Un but – Une foi

La justice doit être rendue à hauteur de souhait pour le bonheur du peuple malien mais aussi dans le
respect des principes de droits et de la dignité humaine.

Il est à souligner que l’article 46 de l’accord de paix prévoit la non amnistie et surtout
l’imprescriptibilité des crimes commis pendant la période de crise, la justice malienne s’est permis de
procéder à la levée des mandats d’arrêt émis contre les présumés auteurs de ses crimes.

Partant de ce constat, le gouvernement du Mali, malgré la non tenue de ses engagements à
poursuivre ses criminels de guerre, a décidé d’organiser « une conférence dite d’entente nationale »
du 27 mars 2017 au 2 Avril 2017 dans l’impréparation, d’une façon non inclusive et inopportune.

Nous, associations maliennes de France, portons à la connaissance de l’opinion que ladite
« conférence d’entente nationale » se tiendra le 27 mars 2017 à l’alors qu’il n’a eu en aucun moment
des vraies concertations et débats à la base dans les différentes communautés maliennes sur toute
l’étendue du territoire national, à plus forte raison dans les diasporas maliennes à travers le monde
mais aussi au sein des différents camps de réfugiés et déplacés maliens.

Une paix durable ne se construit qu’avec l’ensemble des Maliens de l’intérieur et de l’extérieur après
une analyse approfondie de l’ensemble des causes profondes du conflit.

Ce manque de concertations nationales et populaires à la base, souhaité par l’ensemble de la société
civile malienne de l’intérieur et de la diaspora, a abouti à une incompréhension puis à l’irrédentisme
et la tentative de falsification de l’histoire autour du mot « Azawad » qui n’est rien d’autre qu’une
localité parmi tant d’autres dans le Mali un et indivisible riche de sa diversité raciale, ethnique,
linguistique, religieuse et géographique.

Force est de constater que même avec la signature de l’accord de Paix et de réconciliation, nous
assistons à la recrudescence de l’insécurité et le phénomène du terrorisme sur toute l’étendue du
territoire et ayant abouti à une autre dimension plus pernicieuse de la crise à savoir des
affrontements intercommunautaires.

A cela s’ajoute le processus du programme Désarmement-Démobilisation-Réinsertion (DDR) n’est pas
arrivé à terme au même moment où l’intégrité territoriale n’est pas restaurée ; le gouvernement du
Mali procède à la mise en place des autorités intérimaires.

Malgré le fait que l’installation de ces autorités intérimaires dans les différentes régions constitue
une source de tension, le gouvernement décide d’aller à la « conférence dite « d’entente nationale ».
La conférence d’entente nationale s’ouvrira le 27 mars au lendemain de la célébration de l’avènement
de la démocratie pluraliste au Mali où des dizaines de martyrs ont versé leur sang pour un Mali
démocratique, laïc et que ces sacrifices ne doivent pas restés vains.

Après analyse collective et approfondie de « l’Accord pour la Paix et la Réconciliation et de l’ensemble
du processus de paix ; nous, Maliens de France et amis du Mali, condamnons le caractère non inclusif
et inopportun de la conférence d’entente nationale qui s’ouvrira à Bamako le 27 mars 2017.

Nous dénonçons et condamnons avec la plus grande fermeté la marginalisation systématique des
Maliens de France et d’autres compatriotes par rapport à la gestion du processus de paix quand bien
même qu’ils ont mené de hautes luttes contre les irrédentistes et les terroristes dans les fora et sur
les médias internationaux.

Nous interpellons le gouvernement de sursoir la tenue de la conférence d’entente nationale jusqu’au
recouvrement de l’intégrité territoriale du Mali et l’organisation préalable de véritables concertations nationales au sein de toutes les communautés maliennes où qu’elles se trouvent et l’aboutissement du processus du DDR.

Nous exigeons à cet effet que tous les groupes armés soient immédiatement cantonnés, désarmés pour ceux qui ne le sont pas encore et dissouts au profit de la mise en oeuvre concomitante du plan DDR et du redéploiement des forces armées et de sécurité du Mali.

Nous refusons de façon catégorique le terme : « Azawad ». La dénomination des régions est et doit rester une prérogative de l’Etat et du peuple malien et non celle d’une région ou d’une fraction du peuple.
Nous mettons en garde contre tout choix de développement fondé sur des critères régionalistes et discriminatoires qui pourraient engendrer des frustrations et incompréhension mettant en cause la cohésion et l’unité nationale.
Nous exigeons, en outre un référendum pour toute révision constitutionnelle et qui doit respecter le caractère unitaire, démocratique et laïc de l’Etat ;

Nous encourageons les organisations de défense des droits de l’homme, la société civile et les toutes les bonnes volontés épris de paix à continuer le combat pour que justice soit rendue à toutes les victimes.
Fait à Paris le 26 mars 2017

LES SIGNATAIRES :

Associations : APSM, APM, ADVK, BFM, CADERCAF JUNIOR, COLLECTIF CITOYEN MALI, COLLECTIF MAINS PROPRES, CMFPAIX, CNJMF, CONVERGENCE NORD-SUD, CSDM, DYNAMIQUE DES FOYERS, EJM, GAO-LAMA, MDDM, SONGHOY-GANDA et les AMIS du Mali.
Contact : 06 35 17 88 58

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