MOTION DE CENSURE CONTRE LE GOUVERNEMENT Quand l’opposition fait l’affaire du parti présidentiel…

Conformément à l’article 78 de la Constitution, l’opposition a déposé devant l’Assemblée nationale une motion de censure contre le gouvernement de Moussa Mara. C’était le vendredi 13 juin 2014. Elle motive son acte par la situation actuelle du pays marquée par l’incapacité du gouvernement de régler les problèmes du pays dont la rébellion dans le Nord.

Dans sa motion, l’opposition souligne que « Notre pays s’enfonce dans une crise économique, sociale et sécuritaire profonde marquée notamment par la mal gouvernance et la quasi absence de dialogue politique ».
D’après l’opposition, le Mali « se trouve dans l’impasse sur plusieurs questions ». Elle cite notamment « la gestion calamiteuse des finances publiques », une « école qui va mal » et « le peu de lisibilité dans les négociations de Kidal ».

Avec ses 22 députés sur les 147, l’opposition croit pouvoir réaliser son coup. Les débats et le vote auront lieu le mercredi 18 juin 2014. D’ici là, l’opposition affute ses armes pour séduire des députés de la majorité et pouvoir les entrainer dans son aventure.

 » Vu tous les mensonges d’Etat, IBK doit se débarrasser de Moussa Mara », nous a déclaré l’ancien ministre Djiguiba Kéita alias PPR, secrétaire général du Parena.

Comme on le voit, l’opposition dans ce rôle semble faire l’affaire du Rassemblement pour le Mali (RPM).
On le sait, c’est contre mauvaise fortune bon cœur que le parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM) a admis la nomination de Moussa Mara à la Primature après le départ bruyant de Oumar Tatam Ly. En demandant aujourd’hui le renversement du gouvernement Mara, l’opposition est bien en train de faire l’affaire du RPM qui n’a jamais caché sa boulimie primatoriale.

Et c’est pour quoi, ils sont nombreux les observateurs qui pensent que même si le gouvernement n’est pas renversé le mercredi prochain, c’est fort possible que Soumaïla Cissé et ses compagnons drainent le maximum de voix. Ça pourrait être le premier message fort que le RPM va adresser au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita par rapport à la Primature.

Lui qui semble être sur les traces de son ancien mentor, Alpha Oumar Konaré (AOK). On se rappelle qu’après son élection à la magistrature suprême, Alpha Oumar Konaré, avait eu à choisir des Premiers ministres qui n’étaient pas Adéma, son parti qui avait une suprématie parlementaire absolue.  Il préféra Younoussi Touré puis Abdoulaye Sékou Sow. La suite on la connait. Ceux technocrates qui ont échoué lamentablement ou qui ont été sacrifiés à l’autel de la boulimie primatoriale de l’Adéma à l’époque. Il a fallu l’avènement du même Ibrahim Boubacar Kéita à la Primature, à l’époque Adéma bon teint, pour que le régime AOK retrouve la stabilité. Serait-on en train de se diriger vers un tel scénario ? On ne saurait le démentir.

Abdoulaye Diakité  
Source: L’Indicateur Du Renouveau 2014-06-16 21:39:41 2014