Mot de la semaine : Salon

La cérémonie d’ouverture de la première édition  du Salon de l’Entreprenariat  et des Petites et Moyennes Entreprises, PME, a eu lieu le lundi 22 juillet  2019 au Centre International des Conférences de Bamako, CICB. Présidée par le chef de l’Etat, la cérémonie d’ouverture a enregistré la présence des membres du Gouvernement, des députés, des partenaires techniques et financiers et les entrepreneurs nationaux avec à leur tête le Président du Patronat. Trois temps forts ont marqué cet événement à savoir le discours du Ministre de la Promotion de l’Investissement privé des petites et moyennes entreprises et de l’entreprenariat national, Mme Safia Boly,  celui du Président du Patronat, Mamadou Sinsi Coulibaly et le discours du Président de la République, IBK. Si le premier discours était juste pour camper le décor en fixant l’objectif principal qui est de faire la promotion de la création d’entreprises avec l’accompagnement du gouvernement, le second discours qui était celui du Président du Conseil National du Patronat du Mali a été encore une véritable diatribe contre les autorités qui ne font pas assez pour lutter contre la corruption, ce véritable frein à la création d’emploi et d’entreprise dans notre pays. Mamadou Sinsi Coulibaly, comme à son habitude, n’est pas passé par mille chemins pour dénoncer les pratiques qui sont de nature à tuer toute initiative créatrice. Il a affirmé sans ambages que les entreprises ne pourront jamais prospérer au Mali tant que la corruption n’est pas vaincue. Son discours avait tout l’air d’être un long cheveu tombé dans la soupe des gouvernants. C’est certainement la raison pour laquelle son discours  a été censuré par l’ORTM, qui s’est contenté de l’évoquer sans donner un extrait aux téléspectateurs comme il l’a fait pour le Président de la République et pour la Ministre Safia Boly.

Initié par le département en charge de la promotion de l’investissement privé, ce salon aurait dû être une occasion idoine  pour les jeunes Start-ups  et autres entrepreneurs dans des domaines aussi divers que variés de vendre leurs savoirs et talents au reste du monde, mais c’est tout le contraire qui risque de se produire. Car l’environnement des affaires n’est pas assaini et le Mali est loin d’être une bonne destination pour les investisseurs et les bailleurs de fonds, surtout  dans un pays où la corruption est à ciel ouvert. Ce salon, comme toutes les autres initiatives allant dans le même sens, est voué à l’échec parce que le Mali n’attire plus, pas à cause de l’insécurité, mais de la corruption. Et aucun bailleur de fonds qu’il soit national ou international ne serait prêt à éjecter le moindre centime, qui serait synonyme de gâchis, parce que les entreprises déjà existantes sont en train de mourir les unes après les autres à cause de la corruption.

En somme, si l’initiative de Mme la Ministre en charge de l’investissement  est à saluer, elle semble être vouée à l’échec, car le préalable pour toute initiative de création d’entreprise au Mali est l’assainissement de l’environnement des affaires par la mise en place des arsenaux juridiques et administratifs attrayants. Et surtout combattre sans merci la corruption.

Youssouf Sissoko